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Maximes de François de LA ROCHEFOUCAULD, 1665, G.-F.

• Ce petit livre est issu de la rencontre d'un grand seigneur amer et de la mode des maximes qui régnait dans l'un des salons qu'il fréquentait, celui de Mme de Sablé. La première édition reconnue par l'auteur, en 1665, comportait trois cent soixante et onze maximes, la dernière qu'il ait donnée, en 1678, cinq cent quatre; on y joint aujourd'hui cent quarante-six maximes supprimées ou posthumes. • La Rochefoucauld interprète les conduites humaines (générosité, courage, clémence, fidélité, modestie, amour, amitié) de façon systématiquement pessimiste. Pour lui, nos vertus ne sont le plus souvent que des vices déguisés et tout s'explique par l'amour-propre qui est l'amour de soi-même et de toutes choses pour soi (maxime 563) et par l'intérêt, entendons (non) pas toujours un intérêt de bien, mais un intérêt d'honneur ou de gloire (préface de la cinquième édition). La technique de la maxime accentue encore la causticité de sa pensée. • Détruisant ainsi l'image idéale de l'homme qui avait cours dans les romans précieux et dans la tragédie cornélienne, il a choqué ses amis eux-mêmes, entre autres Mme de Lafayette (La Princesse de Clèves). Les Maximes rejoignent la sévérité janséniste et illustrent le développement vers 1660 d'un courant moral pessimiste et austère en face de l'idéalisme aristocratique.

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