MATER MATUTA, MÉANDROS, MÉDÉE, MÉDUSE, MELAMPOUS
- MATER MATUTA. Cette déesse était primitivement adorée par les matrones romaines, dont elle favorisait la fécondité. Mais, plus tard, l'épithète de Matuta, qui lui fut décernée, la fit confondre avec la lumière matinale et I'Aurore. Lorsque les mythes grecs pénétrèrent à Rome, Mater Matuta fut, pour des raisons obscures, assimilée à Leucothéa, qui, transformée en déesse marine après son suicide, était venue, selon la légende, trouver refuge sur les côtes italiennes.
- MÉANDROS. Comme tous les fleuves divinisés, Méandros est le fils d'Océan et de Téthys. Il prend sa source en Phrygie et se jette dans la mer icarienne. Il est le père de Cyanée, la mère de Caunos. Ce dernier fut aimé de sa sœur Byblis, et, pour échapper à cet amour coupable, il partit pour la Carie, où il fonda la ville de Caunos.
- MÉDÉE. L'histoire de Médée se rattache à la légende des Argonautes. Quand ceux-ci débarquèrent sur le littoral du Pont, en Colchide, pour conquérir la Toison d'or, ils se heurtèrent à l'hostilité du roi Aiétès, gardien du précieux trésor. Cependant ils reçurent l'appui de Médée, la fille du roi, qui s'était éprise de Jason. Experte en l'art de la magie, la jeune fille donna à son amant un onguent dont il devait s'enduire le corps pour se protéger des flammes du dragon qui veillait sur la Toison d'or. Elle lui fit aussi présent d'une pierre, qu'il jeta au milieu des hommes armés, nés des dents du dragon : aussitôt,les guerriers s’entretuèrent et le héros put s’emparer de la Toison. Pour remercier Médée, Jason lui accorda le titre d’épouse. La magicienne s’enfuit alors avec lui, et, afin d’empêcher Aiétès de les poursuivre, elle tua et dépeça son frère Absyrtos, dont elle sema les membres sanglants sur sa route. Parvenue à Iolcos en Thessalie et reçue en grande pompe, par amour pour Jason, elle se livra à toutes sortes de crimes. Ainsi, elle incita les filles de Pélias, sous prétexte de le rajeunir, à tuer leur père, à le découper en morceaux et à le jeter dans un chaudron d’eau bouillante. Aussi, chassés par Acaste, Ie fils de Pélias, les deux époux se réfugièrent à Corinthe, où Médée donna le jour à deux fils, Phérès et Merméros. Au bout de quelques années de bonheur, Jason abandonna Médée pour Créüse, la fille de Créon, roi de Corinthe. Répudiée et bafouée, Médée médita une vengeance exemplaire. Elle offrit à Créüse une tunique qui brûla le corps de la jeune épousée et incendia le palais; puis elle égorgea ses propres enfants. Après ces crimes, elle s’enfuit à Athènes sur un char attelé de deux dragons ailés, et épousa le roi Égée, dont elle eut un fils. Bannie par Thésée, qu’elle avait vainement tenté de faire périr, elle retourna enfin auprès de son père en Colchide et, selon une tradition, descendit aux champs Élysées, où elle s’unit à Achille.
- MÉDUSE. La seule des trois Gorgones à n’être pas immortelle, Méduse, se prévalait de la terreur particulière qu’elle inspirait aux mortels, avec sa chevelure, formée de serpents, ses dents immenses, les convulsions qui crispaient son visage, et son regard, pétrifiant tous ceux qui s'exposaient à son atteinte. Les mythes abondent à son sujet : ils tentent d'expliquer ses maléfices. Selon les uns, elle aurait été une belle jeune fille, trop fière de sa chevelure. Pour la châtier, Athéna aurait changé cette dernière en un paquet de serpents. Selon d'autres, la même Athéna l'aurait punie de s'être unie à Poséidon en lui imposant une forme affreuse. Sa mort est également le sujet de bien des récits : le plus connu met en scène le héros Persée, qui, sur l'injonction d'Athéna, et avec son aide particulière, trancha la tête de Méduse, prenant bien soin, pour n'être pas figé en pierre, de ne regarder que l'image de la Gorgone, telle qu'elle apparaissait au miroir poli de son bouclier. Du sang qui se répandait, naquirent Pégase et Chrysaor, fils de Poséidon, le seul dieu qui n'ait pas craint de se joindre à l'horrible monstre. La tête de Méduse orna l'égide d'Athéna. La déesse, grâce à cet attribut magique, mettait en fuite ses adversaires.
- MEGARA. Le roi de Thèbes, Créon, accorda Mégara, sa fille, à Héraclès, vainqueur des Minyens d'Orchomène et de leur roi, Erginos, qui taxait les Thébains d'un lourd tribut Cette union devait s'achever de façon tragique. Quand Héraclès dut un jour s'absenter pour descendre aux Enfers chercher Cerbère, un certain Lycos s'empara de Thèbes, tua Créon et voulut massacrer Mégara et ses enfants afin de pouvoir régner en toute quiétude. A son retour, le héros assassina l'usurpateur, mais Héra le frappa de folie et le poussa à égorger sa femme et ses enfants. Une autre version prétend que Mégara échappa à la tuerie, mais qu'Héraclès, ne pouvant supporter la vue de son épouse qui lui rappelait la mort de ses enfants, la donna en mariage à son neveu lolaos.
- Mégère. L' une des Érinyes, Mégère (« la Haine») a deux fonctions principales : elle suscite parmi les hommes les querelles armées, les colères et les crimes de la jalousie et de l'envie; aux Enfers, elle tourmente, avec ses sœurs Alecto et Tisiphoné, les coupables mortels qu'elle a elle-même incités au meurtre.
- MELAMPOUS. Petit-fils de Créthée, Mélampous avait acquis un don de divination hors pair en enterrant le corps d'un serpent. Les petits de cet animal — que vénéraient les Anciens — le récompensèrent de ce pieux office en lui léchant, pendant son sommeil, les oreilles. Il s'aperçut, à son réveil, qu'il comprenait le langage des oiseaux, des insectes et de nombreux autres animaux. Il mit ce don au service de son frère Bias, qui, pour obtenir la main de Péro, fille de Nélée, devait ravir à Phylacos un troupeau, gardé par un chien féroce qui ne dormait jamais. Le devin se rendit chez Phylacos et fut retenu un an prisonnier. Un jour, il entendit deux vers de bois annoncer l'écroulement imminent des poutres vermoulues qui soutenaient le plafond de son cachot. Mélampous prévint ses gardiens et se fit transférer dans une autre prison. Celle qu'il venait de quitter s'effondra peu après. Stupéfait d'une telle prescience, Phylacos demanda à Mélampous de guérir son fils frappé d'impuissance. L'autre y réussit à force de pratiques magiques. Pour le remercier, Phylacos lui fit don de son troupeau et Bias put ainsi obtenir la main de Péro. Mélampous, par la suite, multiplia les prodiges. Il fut le premier à introduire le culte de Dionysos en Grèce. Il ramena à la raison les filles de Proétos, roi de Tirynthe. Celles-ci, atteintes de démence, se prenaient pour des vaches et parcouraient les champs en beuglant. Pour prix de ses soins, Mélampous exigea les deux tiers du royaume. Après bien des refus et des hésitations, le roi consentit et donna même en mariage à Mélampous et à son frère deux de ses filles, lphianassa et Lysippé.