MASSIS Henri
MASSIS Henri. Ecrivain français. Né et mort à Paris : 21 mars 1886-11 avril 1970. Après des études secondaires au lycée Condorcet et à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, puis à la Sorbonne d’où il sort avec le grade de licencié ès lettres, Henri Massis se lance dans la carrière de critique, de journaliste et d’écrivain et il devient le secrétaire de rédaction du quotidien L’Opinion, de 1911 à 1914. Déjà, il a jugé qu’un esprit de désespoir et de démission pervertit le monde des lettres et l’esprit français, ce que son ami Maurice Barrés avait déjà constaté à la fin du XIXe siècle. Dès la déclaration de guerre en 1914, Henri Massis se révèle comme un écrivain patriote et combat pour la défense de l’Occident contre les influences pernicieuses, selon lui, des Germains, des Slaves et des Orientaux. Ce thème ne cessera jamais d’être présent dans toute l’œuvre d’Henri Massis. Juste avant la guerre de 1914, il avait écrit un ouvrage polémique, sous le pseudonyme d’Agathon, en collaboration avec Alfred de Tarde, L’Esprit de la Nouvelle Sorbonne (1910), qui sera suivi de La Jeunesse a aujourd’hui (1912). Il collabore à des journaux d’orientation monarchiste, comme L’Action Française et fonde La Revue Universelle en 1920 avec Jacques Bainville. Il se présente comme le garant de la tradition et de l’esprit français face aux transformations révolutionnaires qu’agitent son temps et constituent à ses yeux un danger pour l’âme française. Chrétien, il écrit Défense de l’Occident (1927), où il se montre un excellent dialecticien de droite et prône la raison, l’ordre et la spiritualité. En toute logique, il témoigne de la sympathie pour le franquisme et il écrira en collaboration avec Robert Brasillach Les Cadets de l’Alcazar (1936) pour exalter l’héroïsme des nationalistes espagnols. Il publie en 1961 un Salazar face à face, au lendemain de son élection à l’Académie Française (1960). De même il a soutenu l’Etat français en 1940 et 1944, en qualité de membre du Conseil national du gouvernement de Vichy, présidé par le maréchal Pétain, et il a publié pendant l’occupation Les Idées restent (1941) pour montrer que la défaite n’avait pas perdu la France. A côté d’œuvres engagées et polémiques, comme Romain Rolland contre la France (1916), ou des pages nées de ses démêlés avec André Gide, en qui il voyait le corrupteur de la jeunesse, on doit à Henri Massis une ample production critique : Comment Zola composait ses romans (1906), Le Drame de Marcel Proust (1937), La Vie d’Ernest Psichari (1916), Jugements (1923), Mourras et notre temps (1951), Barrés et nous (1962), et des mémoires intitulées Au long d’une vie (1967).