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Marx et la science du mouvement historique

 
— La lutte des classes comme source de toute historicité

Marx rejette la philosophie de l'histoire de Hegel qui prône le salut de l'homme par la découverte du sens de l'histoire et non par la transformation du monde réel. Dans le Manifeste du parti communiste, il affirme que « l'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de luttes de classes ». La société, dit Marx, se divise de plus en plus en deux grandes classes qui s'affrontent directement : la bourgeoisie et le prolétariat. Cet antagonisme ne peut se résoudre que par la suppression du capitalisme et l'instauration de la société communiste. Contrairement aux révolutions passées qui n'ont fait que substituer aux anciennes de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, la révolution prolétarienne met fin à tous les antagonismes. En s'accomplissant et en se dépassant elle-même, la lutte des classes, dit Marx, mène non pas à la fin de l'histoire, mais à la fin de la préhistoire. Il restera à l'humanité réconciliée avec elle-même à résoudre les problèmes posés aussi bien par la nature que par sa propre nature.

— Ce sont les hommes qui font l'histoire

Si la révolution communiste répond à une certaine nécessité interne, elle n'est cependant pas inéluctable. Contrairement à Hegel pour lequel l'histoire s'explique sans l'homme réel, en tant que mouvement autonome de l'Esprit, Marx affirme que « l'histoire ne fait rien », que « ce sont les hommes réels qui font l'histoire ». Mais ils le font dans des conditions historiques et sociales très déterminées. Ainsi, si les hommes prennent l'initiative de changer les rapports sociaux, ce n'est pas en vertu d'une volonté créatrice ou d'une liberté transcendante, mais parce qu'ils sont contraints à le faire précisément par les contradictions de ces rapports sociaux. En affirmant le primat de l'avenir et en montrant la possibilité, voire la nécessité, d'un dépassement du réel, la conception historique du marxisme s'oppose aussi bien au fatalisme qu'à un déterminisme mécaniste qui ne laisserait à l'homme que la passivité ou la soumission. 

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