MARX : DÉFINITION DU TRAVAIL HUMAIN
La notion de travail productif est au centre de la pensée de Marx. C'est la détermination de l'essence du travail humain qui, en un sens, permet de comprendre les différentes formes du travail au cours de l'histoire, en particulier le travail aliéné ou exploité. Alors le travailleur se perd et se détruit à l'intérieur d'un processus qui devrait permettre de développer les richesses de l'humanité.
« Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s’assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie... Nous ne nous arrêterons pas à cet état primordial du travail où il n’a pas encore dépouillé son mode purement instinctif. Notre point de départ, c'est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l'homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n'est pas qu'il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel il doit subordonner sa volonté. » Marx, Le Capital, I, 3,7 (Montpellier, B, 77)
ordre des idées
1) Définition la plus générale du travail : il est une transformation utilitaire de la nature, son adaptation aux besoins de l'être vivant.
2) Conséquence de cette activité productrice sur le producteur lui-même : la transformation de la nature extérieure implique une transformation de la nature même de l'être qui travaille. A cause de son travail, il développe les possibilités qui sont en lui.
3) Définition du travail proprement humain. a) Transition : dans son sens le plus général, le travail n'est pas qu'une nécessité humaine, mais une nécessité qui s'impose à tous les êtres vivants. b) Exemples de “travail" animal : l'araignée ou l'abeille adaptent également la réalité à leurs besoins, par des processus d'une étonnante habileté. c) Différence essentielle entre le “travail" animal et le travail humain. — L'animal agit par instinct (sa production est inconsciente) ; — L'homme réalise ce qu'il a préalablement pensé, un but que sa conscience a d'abord déterminé. d) Conséquence : chez l'homme, la conscience du but à produire définit les actes à accomplir ; le produit est réalisation, matérialisation de ce que la conscience a conçu.
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