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MAROT Clément

MAROT Clément 1496-1544
Né à Cahors, il apprit de son père les lois de la versification et lui dut ses débuts auprès des Grands. Dès 1514 il compose et ses poèmes (épîtres surtout) lui valent d’être remarqué par François 1er et par Marguerite d’Angoulême. Cette protection, jointe à la grande renommée que lui vaut L'Adolescence Clémentine, ne l’empêchent pas de connaître par trois fois les geôles parisiennes (notamment pour avoir mangé du lard en carême). Par-delà les poèmes de circonstances que sa position lui imposait de produire, il est l’auteur de plaisantes épîtres (53 en tout) où il fait le récit de ses mésaventures et malheurs avec mordant, esprit, alliant au ton badin la malice. Inventeur, dans la littérature française, de la satire, précurseur de Boileau et de Voltaire, mais aussi, dans le ton d’une certaine nonchalance, de La Fontaine et de Musset, il est le premier poète d’une nouvelle ère: la Renaissance.
MAROT Clément. Poète français. Né à Cahors (Lot) en 1496 ou 1497, mort à Turin le 10 septembre 1544. Fils du « rhétoriqueur » Jean Marot, il passa son enfance en Quercy, terre de langue d’oc, et ne vint « en France », selon son expression, qu’en 1506. Ses études furent sommaires, non par la faute de l’écolier, mais par celle de ses maîtres, ces « régens du temps jadis », qu’il jugeait « de grans bêtes ». Il ne savait pas le grec, son latin même était hésitant, et, si Marot fit par la suite de louables efforts pour combler les lacunes de sa culture, on ne peut cependant le comparer à cet égard aux artistes érudits et humanistes de la génération suivante. Fils d’un des poètes favoris de la reine Anne de Bretagne, épousé de Charles VIII et de Louis XII, ayant ainsi approché très tôt les fastes et les douceurs de la cour, le jeune homme ne songeait guère qu’à s’assurer, le plus rapidement possible, une existence facile d’amuseur de princes. Mais il fallait d’abord se faire des relations, et Marot, dont la veine ne s’était encore manifestée que dans une traduction assez libre de la première des Bucoliques de Virgile, entra donc comme page au service du secrétaire des finances Nicolas de Neufville. Peu après, le voici clerc de la chancellerie, mais guettant impatiemment l’occasion de se faire remarquer autrement que par ses talents administratifs, dont il ne nous est resté aucune trace. François Ier vient justement de monter sur le trône (1515) et, parmi les hommages nullement désintéressés que se hâtent de lui décerner les rimeurs du temps, se trouve un Temple de Cupido, fait et composé par maître Clément Marot, facteur de la Royne .
C’est par son manque d’originalité que cette première œuvre est d’un grand intérêt, car elle nous montre assez exactement dans quel milieu littéraire s’est formé l’art de Marot. C’est celui des rhétoriqueurs, dont le jeune Clément reprend avec application tous les procédés littéraires. Ses maîtres immédiats, ce sont Jean Lemaire des Belges, Molinet, Crétin, c’est naturellement son père, Jean Marot, mais, à travers eux, Marot tient à plusieurs siècles de tradition littéraire. Ne croyons pas cependant que cette admiration des vieux auteurs le fasse retarder sur son époque; il est bien trop soucieux de sa carrière pour courir un tel risque. Au moment où François 1er succédait à son cousin Louis XII, il y avait plus d’une vingtaine d’années que l’influence de la reine Anne maintenait à la cour de France la vogue de la poésie compliquée et verbeuse qui avait été si chère à la féodalité du XVe siècle. Vers 1515, malgré les infiltrations de la Renaissance, le genre plaisait encore : la preuve en est que le Temple de Cupido, dont l'effet fut habilement entretenu par une Petite Epistre au Roy, puis par une allégorie touffue, l'Epistre du Depourveu, enfin par une plus aimable ballade A Madame d’Alençon pour estre couché en son estat, c’est-à-dire pour entrer parmi ses domestiques, valut en 1518 à Marot une charge de valet de chambre de Marguerite d’Angoulême, sœur du roi, duchesse d’Alençon et future reine de Navarre. A peine âgé de vingt ans, Marot, grâce à son seul talent littéraire, voyait réalisé son rêve de vivre à la cour et sa satisfaction s’étale dans les menues pièces allègres et charmantes qu’il prodiguait au roi, aux belles dames, aux grands personnages du moment. La plupart du temps, son inspiration se contente des incidents de la vie mondaine, mais il chantera également le Camp du Drap d’Or et même, pendant une campagne militaire, s’improvisera chroniqueur du mari de sa protectrice — cf. De l’arrivée de Monseigneur d’Alençon en Haynault (1521). C’est vers cette époque qu’on situe la première rencontre de Marot avec les idées « évangéliques », que Briçonnet sans doute qui fit connaître, ainsi qu’à Marguerite. Une religion plus large, plus libre, ne pouvait que lui convenir. Mais il n’avait rien, à cette époque du moins, d’un réformateur. Bientôt, pourtant, vont commencer ses démêlés avec l’Eglise et les juges. Partisan, il ne l’est pas. A-t-il fait l’esprit fort ? Ce serait même beaucoup dire. Les griefs portés contre lui visent des peccadilles d’écervelé, auxquelles, en un autre temps, on n’eût peut-être attaché aucune attention. Mais déjà les dévots se sentaient menacés par les pointes de l’humanisme. En 1526 une dénonciation arrive au parquet, d’une femme inconnue : le poète Clément Marot s’est vanté d’avoir mangé du lard en carême ! Aussitôt arrêté, il est jeté dans une geôle du Châtelet. Il adresse alors une Epistre à M. Bouchart, docteur en théologie, où il proclame hautement son orthodoxie, et une Epistre à Lyon Jamet, seigneur de Chambrun, son ami, qu’il appelle à son secours. Invoquant la tradition qui déférait les hérétiques à la juridiction des évêques, Jamet se hâte de faire réclamer Marot par Louis Guillard, évêque de Chartres, qui ménagé au poète une prison beaucoup moins inquiétante que le Châtelet : c’est en fait dans l’appartement d’une hôtellerie que Clément, vite revenu de sa peur, et attendant le « classement » définitif de son affaire, put écrire son poème L’Enfer, féroce satire des mœurs judiciaires, de tour allégorique, mais où le décor sinistre du Châtelet était aussi reconnaissable que plusieurs personnages, magistrats importants, tels que Minos (le bailli de Paris, Jean de la Barre) et Rhadamus (le lieutenant civil, Jean Morin). Mais Marot se garda prudemment de confier cette œuvre, la meilleure pourtant qu’il ait écrite encore, à un libraire. L’incident s’était produit pendant la captivité de François Ier en Espagne, à la suite de la défaite de Pavie (à laquelle, selon une tradition très probablement fausse, Marot lui-même aurait assisté, le 24 février 1525, et aurait même été blessé). Dès le retour du roi, après le traité de Madrid, Marot fut libéré (1er mai 1526), retrouva toute sa faveur à la cour et aussitôt fit part à ses amis de l’heureux dénouement de son aventure dans son Rondeau parfaict à ses amys après sa délivrance. En 1527, il prenait possession d’une charge de valet de chambre du roi, vacante depuis la mort de son père et, pendant longtemps, l’incurable négligence des trésoriers chargés de lui verser ses appointements lui donna l’occasion de nombreuses épîtres de réclamations, graves ou cocasses, adressées au roi, au chancelier Duprat, au grand maître Anne de Montmorency, etc. Les années suivantes allaient être les plus agréables de la vie de Marot : il était à son apogée comme amuseur de la cour et une passion très poétique l’unissait à une certaine Anne, sa « sœur d’alliance », sans doute Anne d’Alençon, nièce illégitime de Marguerite, qui lui inspira plusieurs jolies pièces. Ses amours ne lui firent pourtant jamais perdre la tête. Il n’était guère homme de sentiments pathétiques, mais grand diseur de galanteries spirituelles, parfois traversées de mélancolie. Jouant avec humour son rôle de chroniqueur mondain, il avait garde de ne manquer aucune festivité de cour ou aucun événement politique de quelque importance : ainsi célébrait-il le mariage de Renée de France avec Hercule II, duc de Ferrare (1528), la paix de Cambrai ou « paix des Dames » (1529) et, un an plus tard, l’arrivée en France de la princesse Éleonore d’Autriche, qui allait devenir la seconde femme de François Ier. Lorsque l’événement lui manquait, c’est à des incidents de sa propre vie qu’il demandait prétexte à divertir, ainsi dans son épître Au Roy, pour avoir esté dérobé (1531). C’est dans ces genres mineurs, dans ces poèmes de conversation familière, dans ces badinages qu’il faut chercher le meilleur et le plus vrai Marot. Amuseur, il n’est encore que cela, ne songe pas à être autre chose, mais il l’est avec un esprit qu’aucune circonstance ne trouve sans ressource et, dans ce domaine assez vain de l’art de cour, il est toujours préservé de la fadaise par son sens du trait vivant et pittoresque. Dès 1530, il avait publié à Lyon un recueil d’une douzaine de poèmes, les Opuscules et petictz traictez de C. Marot; deux ans plus tard, chez un libraire de Paris, parut le recueil complet de ses œuvres — L’Enfer excepté — écrites jusqu’à cette date, sous le titre L’Adolescence clémentine. L’ouvrage eut un grand succès, puisqu’on compte sept éditions de 1533 à 1535. Un des premiers grands événements de la Renaissance ? Plutôt la conclusion d’un âge antérieur. L’Adolescence clémentine semble la fleur délicate et fine de toute la poésie médiévale; aucune volonté consciente de rénovation ne s’y révèle. Marot ne marche pas à l’avant-garde du mouvement humaniste, il en subit plutôt le contrecoup. Un peu plus tard, exilé à Ferrare et s’y ennuyant, Marot, dans quelques vers de son Eglogue au Roy soubs les noms de Pan et de Robin, évoquera le personnage qu’il tenait jadis à la cour de François 1er. Cependant théologiens et gens de justice le surveillaient, car il avait recommencé ses incartades : en 1527, un an seulement après sa première détention, pour avoir délivré un prisonnier qu’emmenaient les archers, il est mis à la Conciergerie, mais libéré, moins d’un mois plus tard, à la suite d’une épître Au Roy pour le délivrer de prison. Peu ému par cet avertissement, Clément, qui pouvait se montrer si habile courtisan auprès des princes, semble au contraire multiplier à plaisir les défis aux messieurs de la Sorbonne et du Châtelet : non seulement il continue à en prendre à son aise avec les observances du carême, ce qui lui vaut plusieurs brèves arrestations, mais, dans sa fameuse épigramme Du lieutenant criminel et de Semblançau, il nargue le redoutable Gilles Maillard, fonctionnaire de la prévôté de Paris, devant lequel il avait comparu lors de son affaire de 1526. Sans aller jusqu’à imaginer quelque complot clérical et judiciaire, on peut croire que Marot s’était fait ainsi quelques solides ennemis bien décidés, un jour ou l’autre, à lui faire payer sa désinvolture. Aussi, en octobre 1534, lorsque éclata la fameuse affaire des placards contre la messe affichés à Paris, à Orléans et jusque dans les appartements du roi, les soupçons se tournant spontanément vers les amis de Marguerite, depuis longtemps accusée d’hérésie par de fougueux prédicateurs, Marot fut aussitôt inscrit sur la liste des suspects. Il n’eut que le temps de prendre la fuite et de se réfugier à Nérac, en Navarre, d’où Marguerite, remariée en 1527 avec Henri d’Albret, grand-père d’Henri IV, le fit passer à Ferrare; il y devint secrétaire de la princesse Renée de France. La cour de Ferrare était alors le refuge de nombreux huguenots exilés : là, en 1535-36, Marot eut certainement de nombreux entretiens avec Calvin, qui venait d’achever son Institution de la religion chrestienne et donna peut-être au poète l’idée d’entreprendre sa traduction des Psaumes . A partir de ce moment, on peut considérer que Marot est délibérément acquis aux idées de la Réforme, quoique ses préoccupations demeurent avant tout littéraires : son séjour en Italie lui fait découvrir la forme du sonnet, il lit Boccace, mais également Ovide et Martial, car il a repris et approfondi ses études latines. En l036, il se rend à Venise, rêvant mélancoliquement à l’aimable cour de France comme à un paradis perdu. Pour y retourner, il multiplie les démarches, en particulier dans ses épîtres Au Roy, du temps de son exil à Ferrare et A Monseigneur le Dauphin, du temps de son dict exil, où il se justifie des accusations d’hérésie et se pose en victime de « l’ignorante Sorbonne ». On lui permit bientôt de revenir, à la condition d’abjurer ses erreurs, ce qu’il fit sans difficultés, devant le cardinal de Tournon, lors de son passage à Lyon. A la cour, tout semblait oublié ; le roi se réjouissait de retrouver son poète, qui, sans tarder, épanchait sa joie dans son hymne : Dieu gard’à la cour. Mais pendant l’exil de Marot, un obscur rimeur du nom de François Sagon avait profité des circonstances pour accabler un rival trop heureux; indignés, les amis du poète, Mellin de Saint-Gelais, Despériers, Charles Fontaine, avaient déjà vivement réagi et il ne restait plus à Clément qu’à achever son adversaire, ce qu’il fit dans sa méprisante Êpistre de Fripelipes, valet de Marot, à Sagon. Les années de joyeuse insouciance étaient cependant bien passées pour Marot; il avait pu abjurer, il restait marqué par sa rencontre avec Calvin. Sa muse essaya de se faire plus grave. La traduction des Psaumes l’occupait de plus en plus et, en 1539, le 1er janvier, le poète pouvait offrir au roi ses Trente Psaumes de David mis en rime française. Comme il l’expliquera en tête de son édition de 1543, il avait voulu écrire des Psaumes populaires, disons plutôt mondains, qui puissent être chantés par les dames de la cour. François 1er, enthousiasmé, les chantait aussi et Charles Quint envoyait un cadeau au poète en lui demandant de lui rimer son psaume préféré, le cent-dix-huitième. Mais la Sorbonne allait-elle se montrer aussi favorable ? Marot se targuait de l’approbation de trois docteurs en théologie. Seulement, en cette même année 1539, commençait à circuler son Sermon du bon pasteur et du mauvais, véritable profession de foi protestante; puis, probablement sans l’aveu du poète, Dolet imprimait la satire de L ’Enfer. C’était l’époque, enfin, où François Ier, poussé par la raison d’État, ordonnait une poursuite plus sévère des hérétiques. Quand les Psaumes de Marot parurent, en 1542, les théologiens de la Sorbonne, qui pouvaient d’ailleurs — car l’inspiration religieuse de Marot restera toujours assez faible — leur reprocher légitimement d’avoir attendri, affadi le texte biblique, prononcèrent aussitôt leur condamnation. Un mandat d’arrêt fut lancé contre le poète, qui, préférant cette fois la persécution au reniement de ses convictions, alla s’établir en hâte à Genève. Il y arriva en décembre 1542, mais n’y resta qu’un peu moins d’un an : les protestants n’avaient pas oublié l’abjuration de 1536. Cependant Marot put reprendre sa traduction des Psaumes, mais sous l’inspiration directe et la censure préalable de Calvin. Entre l’ancien poète de cour et le réformateur, le malentendu est évident : les circonstances ont pu rejeter le premier dans le camp du second, mais Marot n’a rien de l’esprit de Genève. Si Calvin combat l’Eglise romaine, c’est parce qu’il aspire à plus de rigueur, tandis que la religion « évangélique » dans l’âme nullement théologienne du poète, lecteur de Boccace et d’Ovide, se confond avec le rêve d’une religion libérale, raisonnable, indulgente, moins religieuse en un mot. Réfugié à Chambéry en novembre 1543, Marot y composa ses derniers vers, la Complainte d’un pastoureau chrestien, faite en forme d’églogue rustique, dressant sa plainte à Dieu, sous la Personne de Pan, dieu des bergers, dans laquelle s’exprimait son désabusement de toutes les confessions religieuses alors aux prises. Le génie badin, malicieux, heureux de Marot ne pouvait guère être renouvelé par le malheur. Le poète mourut peu après à Turin, abandonné de tous. Son œuvre — Poésies — dont une édition collective, classée par genre, fut donnée à Lyon dès 1544, étonne d’abord par sa diversité. Elle comprend en effet vingt-sept élégies, soixante-cinq épîtres, dix-neuf ballades, quelque quatre-vingts rondeaux, des chansons, des épitaphes humoristiques et sérieuses, des « complaintes » ou élégies funèbres, plus de trois cents épigrammes, cinquante psaumes mis en musique par Goudimel, enfin de nombreuses « translations » plus ou moins paraphrasées de Pétrarque, Virgile, Lucien, Martial, Ovide, Musée. L’influence de Clément Marot a été très grande, mais pas immédiate : au lendemain de sa mort, en effet, la Pléiade le dédaigne et Du Bellay proclame qu’il a « toujours estimé la poésie française être capable de quelque plus haut et meilleur style ». Mais lorsque déclina la gloire de Ronsard, à partir de la fin du siècle, Marot ressuscita : aux yeux de Boileau, il faisait figure de novateur, et pourtant, aux classiques de 1660, répudiant injustement la tradition médiévale, Marot apportait le meilleur de l’ancienne poésie française, une inspiration réellement populaire, sous le vernis de la politesse de cour, et qui reparaîtra chez La Fontaine, lequel ne manqua point de rendre hommage à « maître Clément ».


Fils d'un poète qui fait les guerres d'Italie avec Louis XII, Clément Marot, né en 1496, commence à versifier en traduisant Virgile. Attaché à Marguerite d'Angoulême, sœur du roi François Ier, il vit à la Cour. L'une de ses maîtresses, par jalousie, l'accuse d'avoir mangé du lard en carême. Marot est aussitôt emprisonné et, de son expérience carcérale, fait des poèmes vengeurs que les juges, rancuniers, n'oublieront pas. François Ier, qui l'apprécie, l'attache à sa maison. Marot, devenu poète officiel, entreprend la traduction des Métamorphoses d'Ovide, chante les grands événements de la Couronne et traduit en vers ses misères financières. Ses sentiments parpaillots — il fréquente toujours l'entourage de Marguerite d'Angoulême, devenue reine de Navarre et protectrice des premiers réformés — lui valent un premier exil en Italie. Il se justifie en vers, fait appel à la clémence royale. François Ier et sa sœur cèdent. Leur poète prodigue est de retour. Bien qu'ayant abjuré le protestantisme, il est de nouveau dénoncé comme hérétique par un rimailleur jaloux. Il doit de nouveau s'enfuir, en Suisse cette fois, à Genève, où règne Calvin, qui ne peut que s'offusquer de la conduite scandaleuse de cet incorrigible Gaulois. Clément Marot doit reprendre la route de l'exil italien. À Turin, il attend, en vain, le pardon de François Ier et en meurt, en 1544. La postérité a redécouvert ce bon vivant sensible et plein de verve, aussi naïf qu'ingénieux, qui a sorti la poésie du médiéval et dont Ronsard s'est inspiré après l'avoir méprisé.

MAROT, Clément (Cahors, 1496-Turin, 1544). Poète français. Fils d'un poète de cour, valet de chambre de François Ier puis de sa soeur Marguerite d'Angoulême (Marguerite de Navarre), il fut l'auteur de poèmes de cour et de pièces de circonstance. Ses sympathies pour la Réforme lui valurent d'être incarcéré au Châtelet, puis de connaître l'exil et une mort solitaire. Il conserva toujours dans ses oeuvres une grande liberté de langage comme en témoignent ses Épîtres, ses Élégies. La traduction des Psaumes en français lui valut d'être poursuivi par la Sorbonne.