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Marie Stuart (Linlithgow 1542-Fotheringhay, Northamptonshire, 1587) ; reine d'Écosse [1542-1567] et de France [1559-1560].

Marie Stuart (Linlithgow 1542-Fotheringhay, Northamptonshire, 1587) ; reine d'Écosse [1542-1567] et de France [1559-1560].

Son père, le roi Jacques V, étant mort immédiatement après sa naissance, la jeune reine grandit d'abord sous la garde de sa mère Marie de Lorraine, régente du royaume d'Écosse, puis à la cour de France, du fait de ses fiançailles (1548) avec le futur roi de France François II qu'elle épouse en 1558. Ayant regagné l'Écosse en 1561 après la mort prématurée de celui-ci, elle trouve son royaume agité par les progrès de la Réforme. Bien qu'elle demeure rigoureusement catholique, elle ne met pas pour autant d'entraves à l'action du réformateur John Knox, tout en se réservant le droit d'assister à la messe chaque jour. En 1565, elle épouse selon le rite catholique son cousin Darnley, qui sera assassiné deux ans plus tard, sinon à son instigation, du moins avec son consentement tacite. C'est en tout cas ce que lui reproche l'opinion publique, outrée de la voir épouser, trois mois après la mort de Darnley, le meurtrier présumé de celui-ci, Bothwell. Ce nouveau mariage sert de prétexte à une révolte des lords protestants (1567), qui contraignent finalement la reine à abdiquer en faveur de son fils Jacques VI. Parvenue à s'évader du château où on la retenait prisonnière, M. s'enfuit en Angleterre, espérant obtenir l'aide de sa cousine Élisabeth (1568). Mais, en raison des droits de M. au trône d'Angleterre, celle-ci voit en elle une rivale dangereuse et le centre d'intrigues catholiques ayant pour but une invasion de l'Angleterre par des forces françaises ou espagnoles. C'est pourquoi M. est tenue en semi-captivité dans divers châteaux pendant dix-huit ans. De fait, plusieurs tentatives visant à la délivrer et à la placer sur le trône d'Angleterre eurent lieu, notamment celle du duc de Norfolk (1572). Suite à la découverte d'une correspondance secrète venant étayer le soupçon d'un projet d'assassinat d'Élisabeth, M. est jugée et, au terme d'un procès long et compliqué, déclarée coupable et condamnée à mort. Après maintes hésitations, Élisabeth fait appliquer la sentence. M. est décapitée le 8 février 1587.

Bibliographie : S. Zweig, Marie Stuart, trad. all. A. Hella, 1936 ; R. Guerdan, Marie Stuart reine de France et d'Écosse, ou l'Ambition trahie, 1986 ; M. Duchein, Marie Stuart. La femme et le mythe, 1987.

MARIE Ière STUART (Linlithgow, 1542-Fotheringay, 1587). Reine d'Écosse (1542-1567) et reine de France (1559-1560). Catholique, elle fut exécutée par la reine d'Angleterre Élisabeth Ière, sa cousine protestante qui, sans enfant, craignait qu'elle ne lui succède. Fille de Jacques V d'Écosse et de Marie de Guise, elle fut fiancée en 1548 au dauphin de France (le futur François II) et élevée à la cour d'Henri II, où elle acquit, par une éducation très soignée, une vaste culture. Mariée en 1558, elle devint veuve 18 mois plus tard et regagna à regret l'Écosse agitée par la Réforme. Gouvernant d'abord avec modération, elle s'aliéna bientôt les chefs protestants par son mariage avec son cousin catholique Henri Stuart (lord Damley) (1565) qui, jaloux, assassina dans les appartements de la reine son favori Rizzio, et fut mis à mort à son tour ( 1567) par le nouveau favori, le comte de Bothwell. Accusé de meurtre, Bothwell fut acquitté dans des conditions douteuses et son mariage avec Marie Stuart, soupçonnée de complicité dans la mort de son mari, déclencha la révolte de la noblesse protestante. Vaincue et prisonnière (1567), Marie fut obligée d'abdiquer en faveur de son fils Jacques VI d'Écosse. Évadée et de nouveau vaincue, elle se réfugia en Angleterre, sous la protection de sa cousine Élisabeth. Mais cette dernière, qui, sans enfant, redoutait que les minorités catholiques d'Angleterre ne tournent leurs espoirs vers Marie, décida d'en faire sa prisonnière. Internée durant 18 ans, accusée de complots contre Élisabeth, elle fut traduite devant un tribunal, condamnée à mort et exécutée.

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