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MARIE DE MÉDICIS

MARIE DE MÉDICIS

Fille du grand-duc de Toscane François de Médicis, née à Florence en 1573. Elle fut la seconde femme d’Henri IV qu’elle épousa en 1600; elle ne fut peut-être pas étrangère à son assassinat. Devenue régente, elle se sépara des ministres en place et donna sa confiance à l’aventurier Concini, provoquant ainsi la colère des Grands (traité de Loudun, 1616). Après l’assassinat de Concini (1617) et son remplacement par le connétable de Luynes, elle leva une armée contre son propre fils, Louis XIII, mais fut battue aux Ponts-de-Cé (1620). Réconciliée avec le roi à la mort du connétable, elle poussa Richelieu au Conseil, mais l’influence grandissante de son protégé ne tarda pas à l’inquiéter et elle chercha à le faire disgracier. Ce fut la journée des Dupes (1630) à la suite de laquelle elle dut s’exiler. Elle mourut à Cologne en 1642.

Marie de Médicis (Florence 1573-Cologne 1642) ; reine de France.

Henri IV épouse en secondes noces en 1600 M., fille du grand-duc de Toscane. D’aspect plantureux, capricieuse et bornée, elle est aussi entêtée, vindicative, extraordinairement autoritaire, et a une très haute idée d’elle-même. Elle gâche la vie de son époux par sa jalousie. Nommée régente à la mort de celui-ci (1610) au nom de son fils Louis XIII qui vient tout juste d’avoir neuf ans, elle abandonne le pouvoir à l’aventurier italien Concini et à sa femme Leonora Galigaï. Concini met un terme à la politique extérieure d’Henri IV en se rapprochant de l’Espagne, et en négociant le double mariage de Louis XIII et de sa sœur Isabelle avec Anne d’Autriche et Philippe, les enfants de Philippe III d’Espagne. Ayant écarté les anciens conseillers d’Henri IV, notamment Sully qui s’oppose à la nouvelle tournure de la politique extérieure, la reine et Concini se heurtent à l’intérieur à l’agitation de la haute aristocratie des deux confessions, ambitieuse et avide de pouvoir. La dilapidation du trésor constitué par Sully et distribué aux grands du royaume n’a pas sur ceux-ci un effet apaisant, bien au contraire. Dans l’espoir de remettre de l’ordre, M. convoque en 1614 les états généraux, les derniers avant ceux de 1789, sans résultat, car les querelles entre les ordres, surtout entre la noblesse et le tiers état, s’avèrent insurmontables. Confronté à l’agitation croissante suscitée par le gouvernement impopulaire des Italiens, et lassé du rôle dévolu aux favoris, Louis XIII, devenu majeur entre-temps, fait assassiner Concini et exile sa mère à Blois (1617). En 1619, celle-ci parvient à s’échapper, et la « guerre de la mère et du fils » reprend, pour s’achever par la victoire du roi aux Ponts-de-Cé (1620) et par une réconciliation, obtenue sur l’entremise de Richelieu. Celui-ci, devenu « chef du Conseil » en 1624, prend bientôt un tel ascendant sur le roi que M. s’en inquiète. Profitant d’une maladie de Louis XIII, elle essaie de renverser Richelieu (journée des Dupes, 11 nov. 1630), mais son entreprise échoue. Définitivement écartée des affaires, M. passe la fin de sa vie en exil aux Pays-Bas, continuant à intriguer contre Richelieu. Son rôle de mécène doit être souligné : elle fît construire à Paris le palais du Luxembourg, protégea Philippe de Champaigne et commanda à Rubens une série de grands tableaux illustrant les principales étapes de sa vie.

Bibliographie : M. Carmona, Marie de Médicis, 1981 ; F. Kermina, Marie de Médicis : reine, régente et rebelle, 1979.




MARIE DE MÉDICIS

(Florence, 1573-Cologne, 1642). Reine de France. Femme d'Henri IV, elle complota contre son fils Louis XIII et son ministre Richelieu. Descendante des grands banquiers florentins, fille du grand-duc de Toscane, François Ier, et de Jeanne, archiduchesse d'Autriche, elle devint régente (1610) du royaume après la mort d'Henri IV. Sous l'influence de sa favorite, Leonora Galigaï, et de son mari, Concini, elle éloigna du pouvoir les anciens conseillers d'Henri IV. S'appuyant sur le parti dévot, elle mena une politique catholique et se rapprocha de l'Espagne, mais dut affronter l'hostilité des grands, écartés du conseil de régence, et des protestants. Louis XIII, qu'elle avait marié avec Anne d'Autriche, décida l'assassinat de Concini (1617), provoquant la révolte de sa mère qui entra sans succès en guerre contre son fils. Réconciliée avec le roi grâce à Richelieu, elle fit entrer celui-ci au Conseil, mais son influence grandissante auprès du roi l'inquiéta, et elle tenta d'obtenir sa disgrâce sans y parvenir (journée des Dupes, 1630). Définitivement écartée du pouvoir et gardée prisonnière, elle s'évada et gagna l'étranger sans jamais parvenir à retourner en France. Protectrice des arts, elle encouragea Philippe de Champaigne ; elle fit construire le palais du Luxembourg et commanda à Rubens des tableaux illustrant son règne.

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