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MARIE DE FRANCE

MARIE DE FRANCE 1154-1189
Sinon qu’elle vécut à la cour d’Angleterre et qu’elle était née en Ile de France — son nom vient de l’épilogue de ses Fables où elle se présente ainsi: «Marie ai nom, qui suis de France» — nous ne savons pas grand chose d’elle. Outre les Fables, qui sont des adaptations assez maladroites des fables grecques et latines, elle nous a laissé des Lais, composés entre 1160 et 1170, et peut-être, quoiqu’elle semble postérieure à 1189, une traduction de L’Epurgatoire saint Patrice. Les lais, au nombre de douze, sont de courts récits (cent à cinq cents octosyllabes), adaptés de ballades celtiques, qui, pour les mieux réussis, mêlent avec finesse amour courtois et merveilleux.
MARIE de France. De la première en date des poétesses françaises nous ne savons presque rien, sinon qu’elle vécut dans la seconde moitié du XIIe siècle à la cour d’Angleterre, dont Eléonore d’Aquitaine avait fait un des principaux centres de la culture française. Il est à peu près certain que Marie de France était de noble extraction, mais jusqu’à présent toute tentative pour découvrir son origine familiale est demeurée vaine; E. Winckler qui l’identifie avec Marie, comtesse de Champagne, n’apporte guère de preuves convaincantes à l’appui de sa thèse. Marie vécut à la cour d’Henri II Plantagenêt, ce « noble roi, preux et courtois », comme elle dit, à qui elle a dédié son recueil de Lais . Une autre de ses œuvres porte le nom de Guillaume Longue-Epée, comte de Salisbury, fils naturel d’Henri II. Avant 1167, Marie de France avait rassemblé des sortes de nouvelles en vers provenant des vieilles traditions bretonnes, à qui elle donna le nom de Lais, créant ainsi le lai narratif qui se distingue des poèmes antérieurs de même nom, essentiellement lyriques. L’influence du genre qu’elle mit à la mode fut immense et s’étendit à toute la littérature européenne du temps. Vers 1170, elle tira d’un livre anglo-latin, le Romulus, dont le noyau central était constitué par les Fables de Phèdre, et également un nouveau recueil : l'Ysopet . Enfin, elle laissait une version du Purgatoire de saint Patrice. Malgré la gloire dont elle jouissait au XIIIe siècle, le nom de Marie de France tomba dans l’oubli et ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’on redécouvrit cette œuvre délicate et savante.