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Marguerite d'Angoulême, puis d'Alençon, puis de Navarre (Angoulême 1492-Odos, Bigorre, 1549) ; reine de Navarre [1527-1549].

Marguerite d'Angoulême, puis d'Alençon, puis de Navarre (Angoulême 1492-Odos, Bigorre, 1549) ; reine de Navarre [1527-1549]. La sœur de François Ier, mariée une première fois au duc d'Alençon avant d'épouser Henri d'Albret, roi de Navarre, passe pour une des femmes les plus instruites de son temps : possédant sept langues, dont le grec et l'hébreu, elle fait beaucoup pour promouvoir l'Humanisme et la Renaissance, et joue dans ce domaine auprès de son frère, auquel elle est très attachée, le rôle d'une conseillère écoutée. Elle-même écrivain de talent, auteur de poésies, de comédies, de nouvelles dans le style de Boccace (l'Hepta-méron, publié après sa mort), s'entoure à la cour de France, puis plus tard à celle de Nérac, d'érudits comme Robert Estienne et d'écrivains comme Marot, Bonaventure des Périers, Mellin de Saint-Gelais. Pénétrée d'humanisme néoplatonicien, c'est aussi une chrétienne fervente, mystique, favorable à une réforme de l'Eglise : correspondante de Briçonnet et Lefèvre d'Etaples, elle encourage l'expérience de Meaux, intervient en faveur du groupe lorsque celui-ci est persécuté, et accueille Lefèvre à Nérac à partir de 1529. Ses convictions évangéliques, exprimées dans le Miroir de l'âme pécheresse (1531), lui vaudront la censure de la Sorbonne ; toutefois, même si elle entre en relation avec Calvin et Melanchthon, elle ne rompra jamais officiellement avec l'Église catholique. C'est sa fille, Jeanne d'Albret, qui introduira officiellement le calvinisme en Navarre et en Béarn. Bibliographie : J.-L. Dejean, Marguerite de Navarre, 1987.

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