Databac

MARCUSE (Herbert)

MARCUSE (Herbert). Penseur (1898-1979) américain d'origine allemande (il s'est exilé pour fuir le nazisme en 1933), il voulut concilier la dialectique marxiste et le freudisme (accordant l'importance primordiale au «principe de plaisir»). S'opposant à l'efficacité du libéralisme américain, il tenta d'esquisser une «libération» sans condition, une société nouvelle non répressive, d’où sa popularité lors des événements de 1968.

Philosophe américain d'origine allemande. Marqué par la révolution russe, il devient marxiste sans adhérer au parti communiste. En 1932, il fonde avec Adorno et Horkheimer l’Ecole de Francfort, mais il doit quitter l'Allemagne nazie en 1933, pour s'établir aux Etats-Unis où il publie la majeure partie de son œuvre et enseigne dans différentes universités.

♦ Héritier du courant hégélien et disciple de Marx, il essaie même de concilier celui-ci avec Heidegger, sous la direction duquel il rédige en 1932 sa thèse de doctorat : il y souligne la nouveauté que prend chez Hegel le concept de la vie pensé dialectiquement, alors que le drame existentiel lui apparaît comme un aspect de l’aliénation sociale causée par l'exploitation de l'homme par l'homme.

♦ L'Amérique lui fait ensuite découvrir la psychanalyse et lui permet d'approfondir les thèses de Freud, qui lui feront voir sous un éclairage nouveau l'apport marxiste. Utilisant les concepts freudiens, il conteste cependant certaines analyses - accentuées par les auteurs américains - qui visent à justifier l'intégration sociale de l'individu. Alors que Freud juge inévitable un minimum de répression sociale grâce au triomphe du principe de réalité sur le principe de plaisir, Marcuse observe une « sur-répression » qui serait la conséquence, non seulement du principe freudien de réalité, mais aussi du principe de rendement qui régit les sociétés industrielles avancées, dont la fausse rationalité « rend la vie plus aisée pour un nombre toujours plus grand de personnes » (L'Homme unidimensionnel), mais empêche paradoxalement d'assurer le plein épanouissement de la personnalité. Refusant la permissivité telle qu'elle est comprise dans le monde occidental, il considère que la libération des mœurs a été récupérée par la société de consommation et à son profit : l’homme moderne, ignorant la vraie liberté, perd aisément tout sens critique et se conduit comme un robot. Il souhaite, en conséquence, la réactivation de la sexualité polymorphe, mais à condition que l'organisme ne soit plus aliéné par l'ordre répressif, notamment celui de la sexualité procréatrice. La sublimation non répressive devra s'étendre à l'activité de travail qui, pour se transformer en plaisir, suppose un changement complet des institutions sociales comme le pensait déjà Fourier - qui cependant conservait dans son système des éléments répressifs en maintenant une « organisation et une administration géante » (Éros et civilisation). Le travail, en tant que jeu libre, devra donc dépasser la sphère de l'organisation rationnelle.

Œuvres principales : L'Ontologie de Hegel et la théorie de l'historicité (1932) ; Raison et révolution (1941) ; Éros et civilisation (1955) ; Le Marxisme soviétique (1958) ; L’Homme unidimensionnel (1964) ; Culture et société (1965) ; La Dimension esthétique (1978).




MARCUSE, Herbert (Berlin, 1898-Starnberg, près de Munich, 1979). Philosophe américain d'origine allemande. Émigré aux États-Unis lors de la montée du nazisme, il critiqua de manière radicale, à partir du marxisme et de la psychanalyse, la civilisation industrielle. Sa pensée, souvent mal interprétée, fut revendiquée par les mouvements étudiants de la génération des « Sixties », aussi bien aux États-Unis qu'en Europe. Il est notamment l'auteur de Éros et civilisation (1955) et L'Homme unidimensionnel (1964).

Liens utiles