marae ou malae
marae ou malae
Mot polynésien désignant le lieu privilégié de la vie sociale où se rassemblait la population, se déroulaient les plus importants rites religieux (avec accomplissement de sacrifices humains dans certains cas) et était réaffirmée périodiquement la prééminence politique et cérémonielle des grandes familles aristocratiques (avec récitation de généalogies, etc.). Souvent le marae, au lieu d’être une place nue, comportait des terrasses de pierre et des rangées de sièges rigoureusement disposés en fonction du rang des participants ; il pouvait même consister en une pyramide de grandes dimensions comme à Tahiti. Tout district polynésien autonome et chaque chef important avaient leur propre marae qui, en plus de leur rôle fonctionnel ci-dessus, servait donc à la fois de symbole et de garantie d’authenticité des privilèges politiques et des droits fonciers revendiqués par les individus ou les groupes. Des Polynésiens quittant leur île natale pour fonder une nouvelle patrie emportaient avec eux une ou plusieurs pierres de leur marae ancestral.
(Angl. : aujourd’hui marae, au xviiie siècle : morai.)