Manuel II Paléologue (1348-1425); empereur de Byzance [1391-1425].
Manuel II Paléologue (1348-1425); empereur de Byzance [1391-1425]. Né en 1350, fils de Jean V et d'Hélène, elle-même fille de l'usurpateur Jean VI Cantacuzène, M. a dû supporter dans sa jeunesse, depuis 1373 en qualité de co-empereur, la conquête des Balkans par les Ottomans et l'abaissement de l'Empire au rang d'État vassal des Turcs. Otage du sultan Bajazet, il a composé à la cour de celui-ci une remarquable étude contre l'islam. À la mort de son père, il s'enfuit et gagne Constantinople, où il assiste à l'inexorable avance turque. L'anéantissement de la croisade occidentale à Nicopolis (25 sept. 1396), les attaques contre la Morée (actuel Péloponnèse), un nouveau siège de Constantinople le déterminent à un spectaculaire appel à l'aide : pendant trois années, l'Europe occidentale assiste au spectacle rare d'un empereur byzantin parcourant les capitales italienne, française et anglaise pour sauver son Empire menacé de disparaître, où il a laissé comme co-empereur son neveu Jean VII [1399-1402]. Partout, la figure de l'empereur cultivé et chevaleresque suscite un grand respect, mais peu d'engagements fermes ; ce n'est pas l'aide occidentale, mais la défaite des Ottomans devant les Mongols de Tamer-lan (1402), qui sauve Constantinople pour cinquante ans. M. ressaisit ce qu'il peut de la Morée, assujettissant des chefs latins et grecs, mais impuissant devant les Vénitiens. Les voyages de son ambassadeur, Manuel Chrysolo-ras, stimulent le platonicisme de l'académie de Florence mais sans produire d'effets politiques. Lorsque le sultan Mourad [1421-1451] redresse l'Empire ottoman, le vieux M. doit subir cette nouvelle menace sans y trouver aucune issue. Résigné, il abandonne toujours davantage les affaires à son fils Jean VIII qu'il s'est associé en 1421. En 1422, Byzance est assiégée ; en 1424, les empereurs se reconnaissent à nouveau tributaires du sultan et achèvent d'abandonner leurs places de la mer Noire. M. entre dans les ordres peu avant sa mort (21 juill. 1425) ; son fils Jean VIII ne domine plus guère que la capitale impériale.
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