mal du siècle
mal du siècle Désespoir qui frappa la jeunesse après la chute de l’Empire, en 1815. Commentaire Situé entre le « vague des passions » dont souffre le René de Chateaubriand et le spleen qui ravage Baudelaire, le mal du siècle traduit la défaite de la volonté devant un monde fermé à l'idéal, à l'action et au bonheur. Citation Un sentiment de malaise inexprimable commença donc à fermenter dans tous les jeunes coeurs. Condamnés au repos par les souverains du monde, livrés aux cuistres de toute espèce, à l'oisiveté et à l’ennui, les jeunes gens voyaient se retirer d’eux les vagues écumantes contre lesquelles ils avaient préparé leurs bras. Tous ces gladiateurs frottés d’huile se sentaient au fond de l’âme une misère insupportable. Les plus riches se firent libertins ; ceux d’une fortune médiocre prirent un état, et se résignèrent soit à la robe, soit à l’épée ; les plus pauvres se jetèrent dans l’enthousiasme à froid, dans les grands mots, dans l’affreuse mer de l’action sans but. (Alfred de Musset, la Confession d'un enfant du siècle.)