MAISTRE Xavier de

MAISTRE Xavier de. Ecrivain français, frère du précédent. Né à Chambéry (Savoie) le 8 novembre 1763, mort à Saint-Pétersbourg le 12 juin 1852. Deuxième fils du président du Souverain Sénat et auteur des Royales Constitutions du royaume de Savoie. Après des études médiocres, incapable qu’il était de suivre une règle et de faire ce que font les autres, il est placé en pension chez le sage abbé Isnard, il muse beaucoup, mais finit par apprendre un peu. Le 13 juin 1781, donc à peine âgé de dix-huit ans, il prendra du service dans l’armée sarde, avec le grade d’officier. En 1792 ne voulant pas être obligé, lors de l’occupation de son pays par les troupes françaises, à servir la France républicaine, il se réfugie en Russie. Ayant toujours le goût de la vie militaire, il entra dans l’état-major de Souvorov, mais perdit son emploi lors de la disgrâce du général. Revenu alors à Saint-Petersbourg, il réussit grâce à l’influence de son frère, nommé ambassadeur de Sardaigne auprès du tsar, en 1799, à obtenir le titre de directeur de la bibliothèque et du musée de l’Amirauté (1805). Peu après, il reprit du service et conquit le grade de général au cours d’une campagne au Caucase. Revenu à Saint-Pétersbourg, il s’y maria en 1817, fit à partir de 1825 un séjour de plusieurs années en Sardaigne et à Naples, ainsi que de brèves apparitions à Paris et retourna se fixer en Russie en 1839. Il demeura toute sa vie un grand seigneur, aimable et un peu dédaigneux, qui écrivait surtout pour charmer ses loisirs, sans trop se soucier de la postérité. Il débuta dans les lettres environ sa trentième année en publiant en 1795, à Lausanne, Le Voyage autour de ma chambre (l’indication « Turin, 1794 » qui se trouve sur la page de garde de cette édition est fausse). Le Voyage forme pendant au livre de Sterne. Il attendit plus de quinze ans pour donner son deuxième ouvrage : Le Lépreux de la cité d’Aoste (1811), et une quinzaine d’années encore pour publier ses autres récits : Les Prisonniers du Caucase (1825), La Jeune Sibérienne (1825), et Expédition nocturne autour de ma chambre (1825). Bien moins célèbre que son frère, Xavier de Maistre demeure tout de même un précurseur du romantisme au même titre que Charles Nodier, Constant et Chateaubriand.

♦ «Le comte Xavier de Maistre s’est offert à nous comme un de ces hommes dont la rencontre console de bien des mécomptes en littérature et réconcilie doucement avec la nature humaine... On prendrait plaisir et profit à plus d ’un de ses jugements naïfs et fins. » Sainte-Beuve.