MAETERLINCK Maurice
MAETERLINCK Maurice 1862-1949
Ce belge d’expression française est né à Gand, dans une famille bourgeoise et catholique. Chez les jésuites, il a pour condisciple Van Lerberghe et s’intéresse déjà au théâtre. Après des études de droit, tradition familiale oblige, il fait ses premiers essais poétiques en 1883 mais n’écrit rien de notable avant 1886, année où il commence à composer les poèmes qui constitueront Serres chaudes (1889). Ce recueil, très bien accueilli, est suivi l’année suivante d’un premier drame : La Princesse Malène, puis, en 1892, de Pelléas et Mélisande, qui sera joué l’année suivante à Paris et mis en musique par Debussy en 1912. En 1896 paraît à Bruxelles le recueil des Douze Chansons, qui, en 1900, deviendra Les Quinze Chansons. Mais avec L’Oiseau bleu, féerie dramatique créée à Moscou en 1909, se tarit la veine poétique de Maeterlinck. Déjà il s’était essayé à l’essai philosophique: Trésor des Humbles, Sagesse et Destinée, La Vie des Fourmis. Connu et reconnu, sa célébrité est même sanctionnée par un prix Nobel en 1911, il ne donnera plus, à l’exception près de Treize Chansons de l’Age mûr (1932), qui ne sont pas de la meilleure veine, que des œuvres — nombreuses — en prose: Vie des Termites, Vie des Abeilles, Vie de l'Espace, L’Araignée de Verre, etc... Il mourra à Nice, dans la propriété qu’il avait acquise en 1932 et qu’il avait baptisée Orlamonde. L’œuvre poétique proprement dite de Maeterlinck est très brève, puisque composée d’une cinquantaine de poèmes. Mais le climat poétique de ses drames est si intense, la langue chargée d’un tel lyrisme, d’un sens si aigu de l’image qu’il n’est pas possible d’y voir aussi l’œuvre d’un poète, sans cesse attaché à faire entendre la résonance infinie que le mot porte en lui.
MAETERLINCK Maurice Polydore Marie Bernard. Écrivain belge d’expression française. Né à Gand (Flandre orientale) le 29 août 1862, mort dans sa propriété « Orlamonde », à Nice, le 5 mai 1949. Il appartenait à une vieille famille flamande et fut élevé dans une école de jésuites. La nature, la poésie tinrent la plus grande place dans son adolescence, de sorte qu’il renonça très vite à la profession d’avocat que sa famille eût aimé lui voir choisir, pour se consacrer à la littérature. Lié avec les jeunes poètes belges, spécialement avec Grégoire Le Roy, il connut à Paris Pierre Quillard, Villiers de l'lsle-Adam, et prit part au mouvement symboliste. Les Serres chaudes (1889) le firent connaître dans le monde des lettres, et au cours de la même année il publia un drame, La Princesse Maleine que loua grandement Octave Mirbeau. Les drames suivants, Les Aveugles (1891), Les Sept Princesses (1891), mais surtout L’Intruse (1890) et Pelléas et Mélisande (1892), firent de lui le plus grand représentant du symbolisme au théâtre. Il continua d’écrire des drames: Intérieur (1894), Alladine et Palomides (1894), Aglavaine et Sélysette (1896), Ariane et Barbe-Bleue (1902), et fit paraître des poèmes lyriques, Douze Chansons (1894). Pendant cette même période, il étudiait Ruysbroeck, Novalis, Emerson, ce qu’il l’inclinait au pessimisme, à l’acceptation de la douleur dont il se consolait en contemplant la nature. De là les livres qu’il écrivit, à partir de 1896, sur la destinée humaine : Le Trésor des humbles (1896), La Sagesse et la destinée (1898), et sur la vie des animaux : La Vie des abeilles (1901). Des tendances analogues se reflètent dans son théâtre, ainsi qu’en témoignent Sœur Béatrice (1901), Monna Vanna (1902), et plus ouvertement L’Oiseau bleu (1908). Célèbre et riche, il avait quitté la Belgique à partir de 1896 ; il habitait à Paris, ou dans le Midi, ou encore à l’abbaye de Saint-Wandrille, en Normandie. Pendant vingt ans, il vécut avec Georgette Leblanc, qui interprétait admirablement ses drames. En 1911, il obtint le Prix Nobel pour l’ensemble de son œuvre. Au cours de la Première Guerre mondiale, il tenta de servir, en Italie et ailleurs, sa patrie envahie. Puis il retourna à ses études, se passionna pour la métaphysique et l’occultisme. Plus tard il reprit dans Le Grand Secret (1921) les thèses déjà esquissées dans La Mort (1913), où il traitait de la vie et de la mort d’un point de vue nettement contraire à la dogmatique catholique. C’est d’ailleurs à la suite de la publication de La Mort que ses œuvres avaient été mises à l’index le 29 janvier 1914. Le roi des Belges lui conféra, en 1932, le titre de comte; et, le 13 mars 1937, il fut reçu à l’Académie des Sciences morales et politiques à titre de membre étranger. Pendant la Seconde Guerre mondiale Maeterlinck se réfugia aux Etats-Unis. Parmi ses nombreuses œuvres, rappelons encore : La Mort de Tintagiles (1894), Joyzelle (1903), L’Intelligence des fleurs (1907) Marie Magdeleine (1913), L’Hôte inconnu (1917), Le Bourgmestre de Stilmonde (1919), Le Miracle de saint Antoine (1920), La Vie des termites (1926), La Vie des fourmis (1930).
♦ « Homme du Nord très positif, chez qui le mysticisme est une manière d’exotisme psychique. » André Gide. ♦ Maeterlinck est comme Ibsen un individualiste irréductible. Autant que lui il méprise les apparences et les conventions sociales, autant que lui il s’est affranchi du joug écrasant de l’opinion, de la tyrannie du troupeau. » E. Schuré.