Machiavélisme - Maïeutique - Malthusianisme - Manifeste - Marivaudage - Marxisme - Matérialisme
Machiavélisme Attitude à la fois subtile et tortueuse pour arriver à ses fins. Le mot provient du nom de Machiavel (Italie, 1469-1527) qui, dans un livre intitulé Le Prince, explique comment un prince doit agir, sans s’embarrasser de scrupules, pour conserver le pouvoir.
Maïeutique Technique pédagogique pratiquée par Socrate consistant à faire découvrir la vérité à l’élève grâce à une série de questions. Le jeu des questions est si serré et si bien organisé que l’élève en vient immanquablement, de lui-même, à la conclusion où veut l’amener Socrate. Cette technique apparaît bien dans les différents « dialogues » de Platon (Grèce, 428-348 av. J.-C.) qui rendent compte de l’enseignement de Socrate. L’expression « ironie socratique » désigne l’attitude de ce pédagogue qui feint l’ignorance pour amener son élève à découvrir la vérité.
Malthusianisme Doctrine de Malthus (Angleterre, 1766-1834) selon laquelle la population croissant beaucoup plus vite que les ressources alimentaires, l’humanité court à la famine.
Manichéisme 1. Religion d’origine orientale pour laquelle la marche du monde résulte du conflit entre les forces équivalentes du Bien et du Mal. Le mot est formé sur le nom ( « Mani » ou « Manès ») du fondateur de cette religion (IIIe siècle). 2. Tout système d’explication qui oppose d’une façon trop tranchée le bon et le mauvais. (Je ne suis pas porté à envisager d’une façon manichéenne le monde politique. Il faut éviter tout manichéisme.)
Manifeste Texte relativement concis par lequel un individu ou un groupe fait connaître au public ses convictions politiques ou esthétiques. Exemples : Le Manifeste du parti communiste (1848) ; Le Manifeste du surréalisme (1924) qui sera suivi d’un second manifeste en 1930; Manifeste des 221 (pendant la guerre d’Algérie).
Marivaudage Ce qui dans les rapports amoureux évoque les pièces de Marivaux. Dramaturge et romancier, Marivaux (1688-1763) a souvent décrit le jeu des rapports amoureux entre différentes personnages dans une atmosphère faite de retenue et de raffinement, de badinage et de frivolité élégante.
Marxisme Doctrine due à Karl Marx qui considère que les faits économiques constituent la base de l’organisation sociale (infrastructure) et déterminent les phénomènes d’ordre historique et culturel (superstructure). Marx (Allemagne, 1818-1883) ne se contente pas d’une simple spéculation ( « Nous ne voulons pas connaître le monde, nous voulons le changer»). Partant de l’idée que le moteur de l’histoire est la lutte des classes, il préconise la prise du pouvoir par le prolétariat. La révolution russe de 1917 opérera le transfert des outils de production des bourgeois aux prolétaires qu’il souhaitait.
Masochisme Le fait de tirer du plaisir de sa propre souffrance. Le mot provient du nom d’un écrivain autrichien, Léopold Sacher-Masoch (1836-1895) dont certaines œuvres, notamment La Vénus à la fourrure, évoquent des rapports homme-femme placés sous le signe de ce qu’on appellera par la suite le « masochisme ».
Massification Homogénéisation des comportements due à la propagande ou à l’action des mass médias. Les sociologues remettent partiellement en cause aujourd’hui l’idée selon laquelle les médias conduiraient automatiquement à une uniformisation des comportements.
Mass médias Moyens de diffusion de masse. La télévision, la grande presse, la radio, le cinéma, la publicité sont à ranger au nombre des mass médias. Le mot est venu de l’anglais. Il est formé en utilisant le mot latin « medium » = moyen, dont le pluriel latin est « media ». On peut donc écrire « media » (forme latine, sans accent et sans « s ») ou « médias » (forme francisée). On dit souvent « les médias » par abréviation.
Matérialisme 1. Sens courant Attitude se caractérisant par un attachement exclusif aux biens matériels. Le mot sous-entend un manque d’intérêt pour les choses de l’esprit ou pour les causes généreuses. 2. Sens philosophique Doctrine pour laquelle il n’existe dans l’univers qu’une seule réalité, la matière. Le matérialisme s’oppose donc aux thèses dualistes pour lesquelles il y a dans l’univers deux éléments distincts : la matière, et, en plus, « quelque chose », c’est-à-dire une autre réalité radicalement différente (l’« Esprit », « Dieu »).
Matérialisme 1 «Toute doctrine qui affirme que la seule réalité fondamentale est la matière, et que toute autre réalité y est, d’une façon ou d’une autre, réductible» (Le Dictionnaire de notre temps, Hachette). Voir : Diderot, Le Rêve de d’Alembert; Flaubert, La Tentation de saint Antoine. 2 Par extension, goût des jouissances matérielles, souvent reproché à la société par les idéalistes et les esprits religieux : Vigny, Chatterton; Villiers de l’Isle-Adam, Contes cruels; Claudel, L’Otage, Le Pain dur, Le Père humilié.