MACHAON, MAIA, MÂNES, MANTÔ, MARS
- MACHAON. Fils d’Asclépios, Machaon régna avec son frère Podalirios sur trois villes thessaliennes. Prétendant d’Hélène, il prit part à l’expédition contre Troie, et, ayant reçu de son père le précieux don de guérir les blessures même les plus graves, il se mit au service des héros. Il soigna Ménélas, blessé par une flèche de Pandaros, et Philoctète, rongé par une plaie faite dix ans plus tôt par une flèche d’Héraclès. Il fut enfin un de ceux qui s’introduisirent dans les flancs du cheval de Troie. Machaon fut tué bientôt par Eurypylos, fils de Télèphe. Les cendres sacrées de ce médecin à la science miraculeuse furent rapportées par Nestor dans un sanctuaire de Gérénia, où les malades venaient chercher la guérison.
- MAIA. Cette Pléiade fut aimée de Zeus dans une grotte du mont Cylène. Elle donna naissance à Hermès. Elle fut également la nourrice d’Arcas, fils de Zeus et de Callisto, ce qui lui attira le ressentiment d’Héra. Les Romains, qui vénéraient Maia, ajoutaient même que, persécutée par Junon, elle n’eut de repos que lorsque son amant l’eût métamorphosée en astre.
- MÂNES. A l’origine, les Mânes étaient des génies tutélaires de la maison romaine au même titre que les Pénates et les Lares. Ils représentaient l’âme des défunts qui avaient autrefois habité la demeure. Plus tard, les Romains décernèrent ce nom aux âmes des morts qu’ils avaient divinisées, et ils en firent des divinités du monde inférieur, tout en leur rendant un culte pour apaiser leur courroux. Selon certaines traditions, ces génies avaient eu pour mère Mania, la personnification de la Folie. Mais en nommant Mânes, c’est-à-dire « Bienveillantes », les âmes des morts tant redoutées, les Romains, par cette naïve flatterie, tentaient d’attirer sur eux leurs faveurs.
- MANIA. Semblable aux Érinyes, cette divinité avait le pouvoir terrifiant de susciter la folie dans l’âme des coupables et de les entraîner à des actions irréfléchies, à des crimes, à des meurtres ou à des sacrilèges.
- MANTÔ. Fille du devin Tirésias, Mantô fut capturée par les Épigones au cours de leur expédition contre Thèbes. Ceux-ci I’envoyèrent, avec le butin pillé dans la ville, à Delphes pour remercier Apollon de son aide. Là elle apprit l’art de la divination et devint une sibylle; puis elle quitta la Grèce pour l’Asie Mineure, où, devenue l’amante d’Apollon, elle donna le jour au devin Mopsos. On raconte aussi que Mantô fut séduite par Alcméon, un des Épigones, qui engendra un fils, Amphilocos. Les Romains affirmèrent, de leur côté, qu’une Mantô, fille d’Hercule, avait donné naissance à un fils, Aucnus, qui, plus tard, en l’honneur de sa mère, fonda une cité à laquelle il donna le nom de Mantoue.
- Mariage. Tout mariage, dans l’Antiquité, est placé sous la protection d’un certain nombre de divinités qui veillent particulièrement à la bonne entente des époux et à la fécondité de leur union. Ainsi, il est d’usage que la fiancée, la veille de son mariage, offre en « ex-voto » aux déesses Artémis et Aphrodite ses jouets, afin d'attirer sur elle leur bienveillance. Le jour du mariage, on invoque Junon (Héra), la déesse de la Femme, et on mange des gâteaux 'spéciaux qui favorisent la conception des enfants.
- MARICA. D'après Virgile, cette nymphe de l'ancienne religion latine passait pour être l'épouse de Faunus et la mère de Latinus, roi du Latium. Elle était honorée dans un bois sacré, sur les bords du Liris, par les habitants de Minturnes, ville importante du Latium, aux frontières de la Campanie.
- MARON. Petit-fils de Dionysos, fils d'Évanthès, et prêtre d'Apollon à Ismaros en Thrace, Maron offrit à Ulysse du vin très fort, avec lequel le héros parvint à enivrer le Cyclope Polyphème, et à le plonger dans le sommeil, avant de lui crever son œil. Maron, en raison de son origine, fait partie du cortège de Dionysos et personnifie l'Ivresse, principalement chez les Romains.
- MARPESSA. Fille d'Événos, roi d'Étolie, et petite-fille d'Arès, Marpessa fut promise par son père à quiconque le vaincrait dans une course de chars. Il stipula, en revanche, que le prétendant vaincu par lui aurait la tête tranchée. Narguant le danger, nombreux furent ceux qui se proposèrent et qui périrent décapités. Un jour, Idas, épris de Marpessa, demanda à son père Poséidon de lui faire présent d'un char enchanté. Il put de la sorte enlever Marpessa. Mais Apollon, amoureux, lui aussi, de la jeune femme, provoqua le héros en duel. Zeus, ayant séparé les combattants, demanda à Marpessa de faire son choix. Sagement, elle élit pour mari le mortel, craignant, à juste titre, que le dieu, trop volage, ne l'abandonnât lorsqu'elle commencerait à vieillir. Aussi, pour les Anciens, devait-elle symboliser la prudence raisonnée.
- MARS. Transposition latine de l'Arès hellénique, Mars est l'un des dieux romains sur lesquels les interprétations des mythographes demeurent le plus sujet à controverses. Certes, il est le dieu de la Guerre : les collèges des prêtres saliens, qui l'honoraient, l'invoquaient en frappant des boucliers, et Auguste lui éleva un temple, lui accordant le surnom d'Ultor (« le Vengeur »). Cependant, l'influence qu'exerce la figure d'Arès sur Mars ne doit pas cacher le caractère beaucoup plus complexe du Mars primitif, vénéré particulièrement par les Sabins et les Osques. Loin d'être un dieu de la Destruction, Mars protégeait, au contraire, la végétation et assurait son épanouissement. Une fête lui était consacrée au cours du mois qui porte son nom et où se manifeste l'éclosion des premiers bourgeons et des premières fleurs. Les mythographes contemporains ont tenté de relier en une synthèse plausible les deux attributions du dieu : la guerre et la prospérité. Ils ont montré que les fêtes de Mars se déroulent au moment où les armées cessent d'hiverner et où les combats reprennent. Mars serait alors la figure symbolique du réveil de la force et de la vigueur tant dans la nature que dans le cœur des guerriers.
- MARSYAS. Ce Silène, qui passe pour l'inventeur de l'harmonie phrygienne, ramassa un jour une flûte qu'Athéna avait jetée et maudite, prétendant qu'y souffler déformait ses joues. Ravi par les sons mélodieux de cet instrument, il conçut alors l'idée folle de défier Apollon. Le dieu consentit, à condition que le vaincu s'en remît à la discrétion du vainqueur. Les Muses et le roi Midas furent choisis comme arbitres du tournoi. Et, après une lutte serrée, les Muses se prononcèrent en faveur d'Apollon, tandis que Midas, de son côté, réservait au Silène ses suffrages. Apollon châtia ce dernier, puis infligea à Marsyas l'horrible supplice d'être écorché, vif, suspendu à un sapin. On raconte qu'Apollon, se repentant de cette affreuse vengeance, changea Marsyas en fleuve et consacra sa flûte à Dionysos.
Liens utiles
- T. C. 28 mars 1955, EFFIMIEFF, Rec. 617
- C.E. 9 mars 1951, SOCIÉTÉ DES CONCERTS DU CONSERVATOIRE, Rec. 151
- C.E. 30 mars 1966, COMPAGNIE GÉNÉRALE D'ÉNERGIE RADIO-ÉLECTRIQUE, Rec. 257
- C. E. 2 mars 1962, RUBIN DE SERVENS et autres, Rec. 143
- RESPONSABILITÉ ÉVALUATION DU PRÉJUDICE C.E. 21 mars 194?', COMPAGNIE GÉNÉRALE DES EAUX et Dame Veuve AUBRY, Rec. 122