MACCHABÉES
Le marteau. Surnom attribué à Judas (Macchabée), successeur de son père Mattathias (166 av. J.-C.) à la tête de la révolte des Juifs contre l'oppression des Séleucides. Après Judas, la dynastie conserva le surnom que portèrent des grands prêtres et des rois, parfois nommés Hasmonéens. Chronologiquement, on relève le fondateur de la dynastie, Mattathias, puis Judas (166), Jonathan (160), Simon (143), Jean Hyrcan Ier (134), Aristobule (104), Alexandre Jannée (103), Alexandra Salomé, veuve d'Alexandre (76), et Hyrcan II, nommé par le général romain Pompée, ce qui met un terme au pouvoir des Macchabées. Famille juive qui mena la résistance à l'hellénisation progressive de la Judée que soutenaient les rois de la dynastie grecque des Séleucides. La révolte des Macchabées fut provoquée par les excès de la politique du roi Antiochos IV, peut-être désireux d'assurer l'unité culturelle de ses États, et accablé de difficultés financières. Se pensant suffisamment soutenu par les Juifs gagnés à la culture grecque (les « Hellénistes »), il pilla le trésor du Temple de Jérusalem, où il offrit des sacrifices païens, et interdit la pratique de la Loi mosaïque (168). Le prêtre Mattathias donna alors le signal de la rébellion et mena une guérilla contre les Séleucides, avec l'appui des Juifs « pieux », les Hassidim, qui s'en tenaient à l'application intégrale de la Loi. À la mort de Mattathias, son fils Judas prit la direction de la résistance et il fut le premier à recevoir le nom de Macchabée (le « Marteleur ») que conserva sa famille. Après plusieurs victoires, il s'empara de Jérusalem, purifia le Temple (164) et obtint des Séleucides la restauration de la liberté religieuse en 163. Après sa mort au combat contre les armées grecques (160), puis celle de son frère Jonathan (143), Simon, seul survivant des fils de Mattathias, obtint du roi Démétrios Nicator la reconnaissance de l'indépendance juive (141). Avec Simon commençait la dynastie asmonéenne (d'après le véritable nom de la famille dite des Macchabées), dont l'autorité était fondée sur l'accaparement héréditaire de la fonction de grand prêtre. Le fils de Simon, Jean Hyrcan (134-104) maintint l'indépendance juive, toujours menacée par les Séleucides, et conquit les territoires correspondant à ceux d'Israël, de la Cisjordanie et de la Transjordanie d'aujourd'hui. Le premier roi asmonéen fut Alexandre Jannée, fils de Jean Hyrcan (103-76), qui cumula le titre royal et la fonction de grand prêtre. Dans un royaume que menaçaient les factions religieuses, il mena de sanglantes persécutions contre les pharisiens que fit cesser sa veuve, Salomé Alexandra (76-67). Après 67, les querelles de succession furent pour Rome l'occasion d'intervenir. Pompée prit Jérusalem (63) et obligea Jean Hyrcan II (67-40) à renoncer au titre royal et à ne conserver que la fonction de grand prêtre. Reconnu « roi des Juifs » par les Romains, Hérode le Grand (40-4 av. J.-C.) fit exécuter les derniers Asmonéens.