Mac-Mahon, Edme Patrice Maurice de (Sully 1808-La Forest, près de Montargis, 1893) ; maréchal de France et président de la République [1873-1879].

Mac-Mahon, Edme Patrice Maurice de (Sully 1808-La Forest, près de Montargis, 1893) ; maréchal de France et président de la République [1873-1879]. Issu d'une famille irlandaise, au service de la couronne française depuis le XVIIe siècle, élevé dans l'esprit d'un monarchisme conservateur, saint-cyrien promu général en juin 1848, il ne réussit pas à jouer un rôle politique sous le Second Empire, bien qu'il remporte de brillants succès militaires lors de la guerre de Crimée (prise d'assaut de la place forte de Malakoff) et en Italie (Magenta). Tout en le comblant d'honneurs personnels et militaires (sénateur en 1856, duc de Magenta et maréchal en 1859), Napoléon III le tient éloigné de Paris en le nommant gouverneur général de l'Algérie (1864-1870). La chance l'abandonne pendant la guerre franco-prussienne : blessé, il est fait prisonnier par l'ennemi. Nommé commandant en chef des armées après la signature du traité de paix, il réprime brutalement la Commune ; il se fait ainsi apprécié de la majorité conservatrice et royaliste de l'Assemblée nationale, qui le choisit en 1873 pour président de la République, dans l'espoir qu'il restaure la monarchie. Il poursuit ce but jusqu'à ce que les lois constitutionnelles républicaines soient adoptées en 1875. Au printemps 1877, il juge le moment opportun : il dissout la Chambre le 16 mai, s'attendant à ce que de nouvelles élections apportent le succès aux monarchistes. Ce plan échoue devant la résistance du front républicain inspiré et guidé par Gambetta. À la suite de l'écrasante victoire électorale des républicains, il se voit contraint de se soumettre et doit démissionner en janvier 1879.

MAC-MAHON, Edme Patrice Maurice, comte de (Sully, 1808-château de La Forêt, 1893). Maréchal de France et homme politique. Monarchiste, il devint pourtant président de la Troisième République par le jeu de circonstances politiques et constitutionnelles. D'origine irlandaise, il sortit de Saint-Cyr en 1827 et participa aux débuts de la conquête d'Algérie, puis démissionna lors de la révolution de 1830. Après s'être distingué lors des guerres de Crimée (prise de Malakoff) et d'Italie (Magenta), il fut nommé gouverneur général de l'Algérie (1864-1870). Pendant la guerre franco-allemande de 1870, il fut battu à Froeschwiller puis à Sedan. Placé à la tête de l'armée des Versaillais, il écrasa la Commune insurrectionnelle de Paris. Partisan de l'ordre, ennemi du péril social que représentait à ses yeux la République, Mac-Mahon fut choisi, après la chute de Thiers (1873), comme président de la République jusqu'à la restauration monarchique. Celle-ci n'ayant pas eu lieu à cause de l'intransigeance du comte de Chambord, la coalition monarchiste de l'Assemblée nationale lui assura le pouvoir pour sept ans. Avec le duc de Broglie pour Premier ministre, il soutint la réaction politique et religieuse de l'Ordre moral. Après 1876, les républicains étant majoritaires à la Chambre des députés, Mac-Mahon décida d'intervenir directement dans les affaires politiques en renvoyant son chef de gouvernement Jules Simon (crise du 16 mai 1877), qu'il remplaça par le duc de Broglie et décida la dissolution de la Chambre. Gambetta prononça à cette occasion la phrase devenue célèbre : une fois que « la France se sera prononcée en faveur des républicains, Mac-Mahon devra se soumettre ou se démettre ». En octobre, les républicains remportèrent les élections, et leur succès définitif aux élections sénatoriales de janvier 1879 détermina Mac-Mahon à se retirer (1879). Voir Grévy (Jules).