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Lukàcs (György, 1885-1971.)

Philosophe et homme politique hongrois. D’abord influencé par la philosophie allemande, et surtout par le néo-kantisme et les travaux de Dilthey et Weber, il publie des livres d'esthétique jetant les bases d'une analyse structurale de la création et des formes artistiques (L'Âme et les formes, 1911, qui lui vaudra l'amitié de Th. Mann, Théorie du roman, 1914). Ces ouvrages auront plus tard . une nette influence sur L. Goldmann et sa sociologie de la littérature. Lukàcs adhère au parti communiste hongrois en 1918, et il y vivra de l'intérieur les remous de la pensée marxiste, tour à tour stalinien puis antistalinien. Il renie ses premières œuvres en raison de leur « idéalisme » et entreprend son ouvrage fondamental (1923) : Histoire et conscience de classe où, analysant les processus de réification et les relations entre classes sociales et idéologies, il essaie d’actualiser le marxisme en prolongeant la dialectique hégélienne. Tentative assez mal accueillie par les milieux officiels. Il se réfugie à Moscou pendant le nazisme et, de retour en Hongrie en 1945, il publie une série d'ouvrages importants de critique littéraire ou philosophique. Plusieurs de ses thèses sont qualifiées de révisionnistes : il fait son autocritique en même temps que l’apologie du réalisme. La déstalinisation lui permettra de revenir sur des positions plus ouvertes, et il creuse en particulier dans l’Esthétique de ses dernières années le paradoxe de l’art, valeur par lui-même et en lui-même et cependant inscrit dans une histoire.

Autres œuvres : Le Roman historique ; Existentialisme ou marxisme (1947) ; La Signification présente du réalisme critique (1955) ; Entretiens sur l’art (1958).

LUKÀCS (György), écrivain et philosophe hongrois (Budapest 1885). Il fut professeur à l'université de Budapest, académicien, ministre de l'Education nationale en 1956 dans le gouvernement Nagy, emprisonné après la révolte hongroise, puis libéré. Il est un des penseurs les plus originaux du marxisme. C'est en 1908 qu'il publie : son premier ouvrage, qui est consacré au théâtre : l'Evolution du drame moderne; en 1911, il réunit diverses études sous le titre l'Ame et la forme. Cet ouvrage lui vaut une certaine célébrité, à laquelle font écho Thomas Mann, Charles Andler, Félix Berteaux. En 1916, il publie la Théorie du roman; en 1929, Histoire et conscience de classe et Lénine. Il séjourne fort longtemps à Moscou, où il collabora à l'institut Marx-Engels. Tous ses autres ouvrages importants paraissent après 1945 : Existentialisme et marxisme (1948) et surtout la Destruction de la raison (1955). Lukäcs part de l'opposition classique des idéalistes et des matérialistes pour rechercher une « troisième voie ». Ses critiques s'adressent surtout à la phénoménologie et à l'existentialisme. Il étudie le développement de l'irrationalisme moderne depuis Schelling jusqu'au fascisme. Mais ses préoccupations fondamentales restent d'ordre esthétique : son but est de fonder une esthétique du réalisme (cf. K. Marx et F. Engels comme historiens de la littérature, et les Textes philosophiques choisis de N. Tchernychevski, et Goethe et son époque). Le couronnement de son œuvre serait un « traité d'esthétique réaliste ».

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