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Louise, Augusta Wilhelmine Amalie de Mecklembourg-Strelitz (1776-1810) ; reine de Prusse.

Louise, Augusta Wilhelmine Amalie de Mecklembourg-Strelitz (1776-1810) ; reine de Prusse. Épouse de Frédéric-Guillaume III et mère de deux rois - Frédéric-Guillaume IV et Guillaume Ier -, la reine L. est devenue, par l'énergie et le patriotisme dont elle a fait montre aux heures sombres de la guerre puis de la domination napoléoniennes, l'incarnation du sentiment national prussien et de la résistance à l'oppresseur français - et à ce titre plus tard une figure emblématique du nationalisme allemand. Fille du duc Charles de Mecklembourg-Strelitz, L. épouse en 1793 le prince héritier prussien. Sa beauté et la simplicité vertueuse de ses manières lui gagnent rapidement le cœur de son peuple comme de son mari. Monté sur le trône en 1777, le couple royal mène une vie familiale unie et heureuse presque sans exemple pour une maison princière de cette époque, qui contribue à sa popularité. Bien qu'elle ne joue qu'un rôle politique effacé, la reine est, on le sait, plus ouverte que son époux aux desseins du parti réformateur de la cour prussienne. A partir de 1805, elle prend une plus grande part aux affaires et soutient contre Haugwitz le parti de la guerre. Lorsque celle-ci s'engage en 1806, elle suit son mari en campagne et après la défaite l'encourage à poursuivre la résistance, mettant longtemps ses espoirs dans la solidité de l'alliance russe. En juillet 1807, réfugiée avec le roi à Königsberg au terme d'une fuite éprouvante et dangereuse, elle met de côté sa fierté pour solliciter de Napoléon Ier à Tilsit une entrevue personnelle dont elle escompte pour son pays des conditions de paix plus clémentes. Bien que ce sacrifice reste inopérant, ses retombées morales en Prusse sont importantes et durables. Jusqu'à sa disparition précoce en 1810, la reine soutient et protège les ministres réformateurs qui travaillent à la renaissance prussienne. Ses correspondances avec son mari et avec Alexandre Ier ont été publiées respectivement en 1903 et 1901. Bibliographie : A. Bossert, Correspondance entre le roi Frédéric-Guillaume III et la reine Louise en 1807, 1910 ; A.-E. Sorel, Louise de Prusse, 1937.

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