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LOUIS XVIII

LOUIS XVIII

Né à Versailles en 1755, petit-fils de Louis XV, fils du Dauphin et de Marie-Josèphe de Saxe. D’abord comte de Provence, il prit, à l’avènement de son frère Louis XVI, le titre de « Monsieur ». Marié en 1771 à Joséphine de Savoie, il n’eut pas d’enfants. Compromis dans le complot de Favras qui visait à enlever le roi et à le mettre à la tête d’une armée contre-révolutionnaire, il dut prendre le chemin de l’exil. Il gagna alors Bruxelles (20 juin 1791), puis Coblence où il prit la tête des émigrés. Après la mort de Louis XVI et celle du Dauphin Louis XVII, il prit le titre de roi et tint sa cour à Vérone (1795). Au gré des conquêtes de la République, puis de l’Empire, il changea plusieurs fois de résidence. En 1814, lorsque Napoléon abdiqua (1er avril), il se trouvait en Angleterre. Installé aux Tuileries, proclamé roi de France, il publia le 2 mai la déclaration de Saint-Ouen et signa (4 juin) la charte qui établissait la monarchie constitutionnelle. Le premier traité de Paris (30 mai 1814) réduisant la France à ses frontières de 1792, provoqua le mécontentement général et favorisa le retour de l’Empereur. Pendant les Cent-Jours, Louis XVIII se réfugia à Gand. Rétabli sur le trône après Waterloo, il .dut accepter les conditions humiliantes du second traité de Paris (novembre 1815) : annexion de la Sarre, Chambéry et Annecy rendues au roi de Sardaigne, indemnité de guerre de 700 millions, restitution des œuvres d’art saisies par Napoléon, entretien d’une armée d’occupation de 150000 hommes pendant trois ans. A l’intérieur, les mesures réactionnaires de la Chambre introuvable et les attentats de la Terreur blanche le conduisirent à dissoudre la Chambre (septembre 1816). Les ministères libéraux du duc de Richelieu, puis de Decazes engendrèrent de sourdes haines dans le parti des ultras qui imposèrent, après l’assassinat du duc de Berry, celui de Villèle (1821). Le gouvernement de ce dernier, très réactionnaire, prépara l’avènement de Charles X. Louis XVIII mourut à Paris en 1824. Il avait essayé de concilier les acquis de la Révolution et de l’Empire avec le retour de la monarchie.

Dates de règne : 1814-1815 et 1815-1824. Épouse : Louise de Savoie (1753-1810) Troisième petit-fils de Louis XV, Louis Stanislas comte de Provence s'estime - à raison - plus doué que son frère aîné et cultive l'art du complot. Paradoxalement, c'est la Révolution, qu'il combat sans répit, qui lui offre un destin royal. À la mort de Louis XVII, le comte de Provence devient pour les royalistes le nouveau roi Louis XVIII. Mais dans les faits, Louis Stanislas n'est qu'un prince en exil. Contrairement à son frère qui se fait arrêter à Varennes, il réussit à fuir. Mais à mesure que la République se consolide et que se profile l'ombre de Napoléon, la présence de Louis devient embarrassante, même pour ses anciens alliés. Son exil se transforme en longue errance, et il lui faut gagner à sa cause les souverains européens mais aussi s'imposer comme le chef des émigrés. L'entreprise n'est pas aisée, d'autant plus que nombre de faux Louis XVII tentent de faire entendre leur voix. En 1814, la chute de Napoléon le ramène sur le trône. Les grandes puissances restent méfiantes envers les Bourbons mais, dans l'incertitude, elles préfèrent jouer la carte de la légitimité. De son côté, le peuple de France qui ne compte plus ses morts est en grande partie soulagé de voir arriver la fin de l'aventure guerrière napoléonienne. Morte en 1810, Louise de Savoie ne sera jamais reine de France. Louis XVIII a conscience qu'un retour en arrière pur et simple est impossible. Il octroie une Charte qui préfigure un régime constitutionnel mais il se heurte aux conservateurs, les ultraroyalistes qui ne veulent pas entendre parler de parlementarisme. Même s'il est bref (1814-1815), le premier règne du monarque porte déjà les germes de ce qui causera l'échec de la Restauration. Entre-temps, Napoléon a fui l'île d’Elbe et a repris possession de son trône. Durant les Cent Jours, les partisans de Louis XVIII qui s'est réfugié à Gand, se rapprochent davantage des alliés. Son retour « dans les malles de l'étranger » - il a été porté sur le trône par les ennemis de la France - en 1815 n'est guère glorieux, mais très vite Louis XVIII fait montre de sagesse et d'habileté politique. Il confirme la Charte et œuvre à la réconciliation nationale. Paradoxalement, c'est de son propre camp que viennent les coups les plus redoutables. Les ultras le harcèlent et, en 1816, dans la « Chambre Introuvable », ils se livrent à une véritable chasse aux sorcières. Les libéraux leur succèdent et pratiquent une politique d'ouverture qui passe notamment par la libéralisation de la presse. Le prestige de la France s'affirme hors des frontières et les puissances étrangères confient à la dynastie le soin de rétablir sur leur trône les Bourbons d'Espagne chassés du pouvoir par le colonel Riego. La victorieuse expédition d'Espagne s'affirme comme l'apogée du règne. Louis XVIII est un vieil homme malade. Son intelligence supérieure et son cynisme politique auraient pu faire merveille en ces temps troublés si sa santé avait été meilleure. Mais l'assassinat du duc de Berry en 1820 provoque une montée en puissance des ultras contre lesquels le vieux roi ne peut plus lutter. Il décède à Paris en 1824 tandis que la gangrène lui dévore les jambes. Il sera le dernier roi de France à mourir sur le trône.


LOUIS XVIII (Versailles, 1755-Paris, 1824). Petit-fils de Louis XV, frère de Louis XVI et du comte d'Artois (futur Charles X), il régna en France d'avril 1814 à mars 1815 (première Restauration), puis, après les Cent-Jours et la seconde abdication de Napoléon Ier, de 1815 à 1824 (seconde Restauration). Son règne, d'abord modéré, se durcit considérablement après l'assassinat du duc de Berry (1820) sous la pression des ultras royalistes, partisans d'un retour à l'An-cien Régime. Comte de Provence, il émigra à l'étranger lors de la Révolution en juin 1791, séjournant successivement à Coblence, Vérone, Milan puis en Angleterre, et ne cessant de militer en faveur du rétablissement de la monarchie en France. Avec l'appui de l'Angleterre et du gouvernement provisoire présidé par Talley-rand, il fut appelé - il avait 60 ans - au pouvoir après l'abdication de Napoléon. La Charte qu'il « octroya » (1814) établit en France une monarchie constitutionnelle. Pendant les Cent-Jours, il se retira en Belgique puis revint après Waterloo et dut accepter le second traité de Paris (novembre 1815). Souhaitant n'être pas « roi de deux peuples », il s'efforça au début de son règne de concilier les acquis de la Révolution et de l'Empire avec le retour de la monarchie. Cependant, ses préférences pour le gouvernement des libéraux (Richelieu, Decazes) résistèrent mal aux pressions des ultras royalistes (Terreur blanche), en particulier après l'assassinat de l'hériter du trône, le duc de Berry (1820). Toute opposition fut alors muselée, les journaux censurés et les libertés suspendues. Voir Charte constitutionnelle, Vil-lèle (Jean-Baptiste).

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