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LOUIS XV LE BIEN-AIMÉ (1710-1774) - Bourbon

LOUIS XV LE BIEN-AIMÉ (1710-1774) - Bourbon

• Roi de France et de Navarre [1715-1774] Pour le temps que durerait la minorité de son arrière-petit-fils, devenu Louis XV à 5 ans, Louis XIV avait prévu un Conseil de régence. Mais le Régent, Philippe d’Orléans, se fait vite attribuer les pleins pouvoirs, faisant casser le testament de Louis XIV par le parlement de Paris le 2 septembre 1715. Trois grands faits marquent son passage aux affaires : l’alliance avec l’Angleterre et les Provinces-Unies contre Philippe V d’Espagne (un Bourbon, pourtant !), la peste de Marseille (1720), qui constitue la dernière épidémie de cette maladie en France, et la banqueroute de Law, un «krach» qui empêchera d’instaurer une banque d’Etat jusqu’au Consulat. Le 25 octobre 1722, Louis XV est sacré à Reims. La future reine de France sera Marie Leszczynska (fille du roi de Pologne détrôné, Stanislas Ier), qu’il épousera en 1725. A la mort du Régent (décembre 1723), qui a continué de gouverner comme Premier ministre, le roi le remplace par le duc de Bourbon, prince de Condé, puis par Fleury, son ancien précepteur. Celui-ci, âgé de 73 ans, restera au pouvoir pendant dix-sept années qui constitueront la période la plus paisible et la plus prospère du règne. La situation économique est bonne, diverses mutations dans le domaine agricole permettent à nombre de paysans de vivre convenablement. Le marché intérieur affirme de plus en plus nettement ses capacités à absorber la production courante. Les échanges internationaux sont florissants, d’autant que la France s’est assuré la prépondérance commerciale du Levant. Louis XV est très populaire quand survient sa maladie, en 1744, à Metz. A peine remis, il rencontre la Pompadour que, très vite, l’opinion publique déteste. Le roi n’a plus, alors, de Premier ministre mais, sans doute moins intelligent que son prédécesseur, et en tout cas moins volontaire, il éprouve des difficultés à gouverner lui-même ; il doute de lui, ce qui l’empêche d’agir sauf à toute extrémité, c’est-à-dire trop tard. Ainsi des ministres à qui il a longtemps accordé sa confiance tombent-ils brusquement en disgrâce. De plus, il est trop sensible à l’opinion publique-comme le montre sa réaction à la tentative d’assassinat de Damiens dont il est victime le 5 janvier 1757 : il renvoie aussitôt le ministère. A la toute fin du règne, une tentative de radicaliser le pouvoir personnel royal viendra trop tard et à contre-temps. Du reste, Louis XV, qui, à Versailles, vit coupé du peuple et du pays réel, ne se fait plus d’illusion : « Tout cela durera bien autant que moi », écrit-il à Choiseul. Et lui qui fut le Bien-Aimé sera enterré de nuit pour éviter les manifestations d’hostilité. A l’extérieur, les débuts ont été brillants : maintien de l’alliance anglaise tout en se rapprochant de l’Espagne, bénéfice dans la guerre de Succession de Pologne (la Lorraine, à terme), médiation entre la Russie, l’Autriche et la Turquie. Puis les choses se sont détériorées. C’est la période des guerres en dentelle, dont l’exemple le plus fameux est la bataille de Fontenoy ( 11 mai 1 745), où l’on prie les Anglais de tirer les premiers. Guerres folles, inutiles, coûteuses. Plus fou encore l’engagement, en 1756, dans la guerre de Sept Ans contre l’Angleterre et la Prusse. Elle se termine par le traité de Paris ( 10 février 1763), par lequel l’Inde (la France ne conserve que cinq comptoirs : Chandernagor, Pondichéry, KarikaI, Mahé et Yanahon), le Canada (sauf Saint-Pierre-et-Miquelon) et une partie de la Louisiane (la rive gauche du Mississippi, le reste va à l’Espagne en compensation de la Floride, qu’elle cède aux Anglais) passent à l'Angleterre - ce qui laisse d’ailleurs l’opinion française complètement indifférente. Malgré des avancées économiques et un éclat culturel (avec l'Encyclopédie. Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau), malgré le rattachement au royaume de la Lorraine et du duché de Bar, malgré l’achat de la Corse à la République de Gênes, le règne de Louis XV est celui du déclin de la France. L’Angleterre est en train de lui souffler sa suprématie européenne sans que personne s’en émeuve. Avec des finances d’autant plus atteintes que se poursuit le versement des pensions aux nobles séjournant à la cour pendant que le poids des impôts est supporté par les paysans. L’Etat, qu’avait incarné Louis XIV, se trouve placé par son successeur et les ministères Maupeou, Terray et d’Aiguillon sur une pente déclinante qui court droit à l’écueil de la Révolution.

 

Dates de règne : 1715-1774 Épouse : Marie Leszcziiiska (1703-1768).

Petit roi de cinq ans, Louis XV (arrière-petit-fils de Louis XIV) commence son règne avec la régence de son oncle Philippe d'Orléans. Après la chape de plomb qui pèse sur Versailles au cours des dernières années de Louis XIV, le changement d'ambiance est radical à la cour qui découvre les délices du libertinage. En même temps, l'Espagne de Philippe V estime avoir été spoliée d'une régence légitime. Le monarque ibérique finit par renoncer à ses droits sur la couronne en 1721. La France subit en même temps la terrible faillite du système de John Law, le financier écossais qui avait eu la confiance du régent Philippe d'Orléans. Néanmoins, sous son impulsion, l'économie connaît une certaine reprise, notamment grâce à une politique de grands travaux. À la mort de Philippe, en 1723, et malgré la majorité du roi, la régence passe au duc de Bourbon, Louis-Henri de Condé. En 1726, Louis XV reprend l'initiative et le pouvoir passe entre les mains de son ancien précepteur, le cardinal Fleury. La période correspond à une embellie pour le royaume qui voit son économie se redresser. Louis XV se range du côté de son beau-père, Stanislas Leszczinski, dans la guerre de Succession de Pologne, mais ce dernier doit se retirer en Lorraine, une région qui deviendra française à sa mort. Louis XV est reconnaissant à Marie Leczinska de lui donner dix enfants. En 1743, le vieux cardinal Fleury s'éteint à l'âge de quatre-vingt-dix ans et Louis XV annonce qu'il régnera désormais seul. À cette époque, le souverain jouit d'une grande popularité. Sa beauté et sa sagesse sont louées à tel point que le surnom de Bien-Aimé lui est octroyé. Les conflits continuent à perturber le fragile équilibre européen : la guerre de Succession d'Autriche, et surtout la guerre de Sept Ans à l'issue de laquelle la France perd sa flotte, une partie de ses colonies et voit ses finances ravagées. Hélas, Louis XV ne comprend pas l'importance d'un empire colonial pour se mesurer à la puissance anglaise. Le duc de Choiseul apparaît comme l'homme providentiel. Il œuvre au redressement de la marine et des finances et favorise l'alliance franco-autrichienne à travers le mariage du dauphin Louis et de Marie-Antoinette, la fille de Marie-Thérèse. Mais Choiseul tombe en disgrâce et Louis XV voit croître son impopularité. Le royaume est las des guerres incessantes et on ne lui pardonne pas ses maîtresses. La Pompadour et la Du Barry sont soupçonnées de gouverner le roi. C'est pendant la liaison du roi avec la comtesse du Barry que meurt la reine Marie. Par ailleurs, Louis XV a repris à son compte la politique de son aïeul en régnant à Versailles. En quelques décennies, la couronne s'est coupée des réalités du pays comme jamais dans toute l'histoire du royaume. L'époque est propice à l'évolution des mentalités. Les salons littéraires se développent et les scientifiques préparent le triomphe de l'esprit rationnel. Pourtant annonciateur de promesses, le long règne de Louis XV n'a fait que creuser un fossé qui deviendra fatal à la monarchie. Quand il trépasse en 1774, on enterre Louis XV dans la plus grande discrétion, de peur de susciter des troubles.

 

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