LOUIS XIV LE GRAND (1638-1715) - Bourbon
LOUIS XIV LE GRAND (1638-1715) - Bourbon
• Roi de France et de Navarre [ 1643-1715] Louis a 4 ans lorsque la mort de Louis XIII le fait roi ; Anne d’Autriche va assumer la régence avec Gaston de France, oncle du jeune monarque. Mazarin, que Richelieu, avant de mourir, a recommandé à Louis XIII, est nommé Premier ministre. Le 24 octobre 1648, les traités de Westphalie, signés avec l'empereur Ferdinand III et la Suède, rattachent l’Alsace à la France. Cette même année se déclarent les premiers troubles de la Fronde (26 août). Le parlement et le peuple de Paris se dressent contre Mazarin, devenu l’ennemi public. Alors que la situation se détériore et que des barricades sont élevées à Paris, le roi, sa mère et Mazarin doivent s’enfuir dans la nuit du 5 au 6 janvier 1649 pour se cacher à Saint-Germain. Cette expérience est un choc que l’enfant-roi n’oubliera pas. Louis XIV est déclaré majeur à 13 ans, alors que la Fronde est devenue celle des princes qui veulent éliminer Mazarin. La situation semble encore devoir empirer quand la révolte est réduite au silence par l’intervention de Turenne, resté fidèle au roi (juillet 1652). Le 21 octobre, le roi rentre dans la capitale en imposant de façon très nette son autorité et rappelle Mazarin, qui termine l’éducation de son jeune élève, prometteur selon lui. La Fronde vient de donner une leçon au jeune monarque, déterminante pour tout un règne : ne pas avoir de Premier ministre, contenir le parlement, écarter la noblesse et faire de la monarchie absolue une monarchie personnelle où le roi administre directement le royaume et impose l’obéissance à ses sujets. A la mort de Mazarin (9 mars 1661) et après avoir épousé 1'infante d ’ Espagne Marie-Thérèse d’Autriche, Louis XIV va commencer à mettre en pratique les principes de gouvernement qu’il s’est fixés. « Il est temps que je gouverne moi-même », déclare-t-il alors. En 1662, Dunkerque est racheté aux Anglais. En même temps, la Lorraine est cédée à la F rance par son duc. La disgrâce et l’emprisonnement de Fouquet, accusé de concussion en 1664, amène à la création de la charge de contrôleur des Finances. Elle est confiée à Colbert, un bourgeois, véritable bourreau de travail, qui va la cumuler avec celle de surintendant des Bâtiments et secrétaire d’Etat à la Maison du roi et à la Marine. En fait, Colbert s’occupera de tout sauf de la politique étrangère et de la guerre. Puis Louis, qui n’a pas oublié le rôle de la capitale pendant la Fronde, la place sous l’autorité d’un lieutenant-général de police. A partir de 1679, les persécutions contre les protestants se font vives : on leur interdit l’accès aux offices, aux professions libérales et aux métiers. On tente parfois d’obtenir des conversions par la persuasion, mais on a de plus en plus recours à la force. Dans les campagnes -surtout celles du Languedoc-, les soldats du roi exercent toutes sortes d’exactions et de sévices : ce sont les dragonnades, de sinistre mémoire. Les choses empireront quand, après la mort de la reine Marie-Thérèse (1683), Louis XIV se sera marié secrètement avec Mlle de Maintenon. Après une jeunesse plutôt légère, cette dernière est désormais confite en dévotion et va peser sur le roi en faveur du parti ultra-catholique et des bigots. C’est peut-être à son instigation que, le 18 octobre 1685, Louis XlV révoquera l’édit de Nantes et interdira le culte aux réformés dans le royaume. Beaucoup de huguenots s’enfuiront de France (environ 200 000 exilés) et, dans les Cévennes, la guerre embrasera tout le pays protestant jusqu’en 1713. Cette vindicte contre la religion réformée ne vaudra même pas à Louis XIV la paix avec Rome. Pour fonder son autorité absolue sur l’Eglise de France, il a demandé à l’assemblée du clergé de rédiger un corps de doctrines des libertés gallicanes et de le faire enseigner dans les séminaires. C’est la Déclaration des Quatre Articles (19 mars 1682), qui vient après plusieurs années de conflit avec le pape, essentiellement pour des questions d’argent. Car, l’Église étant riche et la guerre coûtant cher, Louis XIV s’est attribué le bénéfice de divers diocèses, ce qui n’a pas plu à Rome. Le pape Innocent XI condamnera la déclaration, ce qui sera sans effet à l’intérieur du pays mais nuira à la France sur le plan international. Dans ce dernier domaine, l’action de Louis XIV se résume à une longue suite de conflits armés. Trop de guerres, le roi finira par le reconnaître lui-même. Elles sont heureuses dans leur conclusion, du moins dans un premier temps : celle avec l’Espagne, débutée en 1618 et dans laquelle la France s’engage en 1635, terminée par la paix des Pyrénées (7 novembre 1659), qui assure à la France le Roussillon, la Cerdagne, l’Artois, le duché de Bar ainsi que les villes de Philippeville, Mariembourg, Montmédy et Thionville ; celle de Dévolution, débutée en 1667, conclue par le traité d’Aix-la-Chapelle le 2 mai 1668, qui voit le royaume s’agrandir d’une douzaine de places, au nord, dont Lille, Tournai et Douai ; celle de Hollande, débutée en 1672, qui se termine par les traités de Nimègue (10 août et 17 septembre 1678, et 5 février 1679) et apporte à la France la Franche-Comté et des villes du Hainaut, de Flandre et d’Artois; le déploiement de force qui permet l’annexion de Strasbourg le 30 septembre 1681 ; celle contre l’Espagne qu’interrompt, en 1684, la trêve de Ratisbonne. Puis la fortune changera de bord quand les rancœurs se seront accumulées et que la gourmandise de Louis XIV, outre qu’elle inquiète l’Europe, rendra les Français odieux à leurs voisins. Ces derniers sauront attendre un peu, car alors-nous sommes vers 1685 - la France est trop forte. Sous l’impulsion de Colbert, la marine s’est développée. L’armée réorganisée a vu ses effectifs croître sans cesse pour atteindre 300 000 hommes. L’expansion coloniale, liée aux préoccupations commerciales de réduire les importations, a conduit à une pénétration aux Indes et à Madagascar, ainsi qu’au développement des établissements au Canada et à la mise en valeur intensive des Antilles. C’est l’époque où est édicté le Code noir (mars 1685), ensemble de règles qui régissent les relations entre les maîtres et leurs esclaves noirs. La production intérieure a été considérablement accrue, en quantité et qualité, avec la création des manufactures royales chargées de fabriquer des produits valant ceux que l’on importait jusqu’alors de l’étranger. Mais dès que l’empereur du Saint Empire germanique se sera débarrassé de la menace turque à l’est, que Guillaume d’Orange, stathouder(gouverneur) des Provinces-Unies, sera devenu roi d’Angleterre, réunissant sous son pouvoir deux des pays les plus riches du moment, que la situation intérieure française ne sera plus aussi bonne pour cause de famines répétées et d’épuisement du Trésor, en 1688 commencera la guerre de Neuf Ans (ou de la Ligue d’Augsbourg). Elle verra la France se battre à peu près seule contre l’Europe unie, aux frontières, en mer, aux colonies, et perdre, à la paix de Ryswick (traités des 20 septembre et 30 octobre 1697), les territoires annexés en 1684, moins Strasbourg, Sarrelouis et Longwy. La confiance et l’admiration que le peuple portait à son roi, considéré comme un héros, se dissipent. L’accession de Philippe d’Anjou, petit-fils de Louis XIV, au trône d’Espagne, va bientôt déclencher la guerre de Succession d’Espagne, suscitée par les inquiétudes des Habsbourg devant la création possible d’un axe Paris-Madrid (1701). Elle va durer jusqu’en 1714 et, après un commencement favorable aux armées françaises, débouchera sur les paix d’Utrecht (11 avril 1713) et de Rastatt (6 mars 1714),qui laissent à la France la plupart de ses possessions antérieures à 1679 mais donnent à l’Angleterre Terre-Neuve, l’Acadie et la baie d’Hudson. La tendance qui prévaudra tout au long du siècle - montée de l’Angleterre et déclin de la France - se dessine déjà. La vieillesse du roi, marquée par un repli du souverain dans la dévotion, sera endeuillée par la mort de ses proches : en 1711 meurt son fils, le Grand Dauphin, puis ses petits-enfants et un arrière-petit-fils. Le 1er septembre 1715, c’est le tour du Roi-Soleil, emporté par la gangrène après l’un des plus longs règnes de l’Histoire : soixante-douze ans. Ce règne, baptisé «siècle de Louis XIV», marque l’apogée de la royauté en France, même si le prestige français - à défaut de réelle puissance - sera plus grand encore sous son successeur. Grand par les armes, malgré de sérieux revers, par l’économie aussi, grâce surtout au travail de Colbert, qui, avec méthode et une obstination peu communes, s’est employé à appliquer des idées qui avaient déjà cours sous le règne d’Henri IV. Mais c’est dans le domaine artistique que l'éclat du siècle sera le plus important. Voulant prendre le relais de l’Italie, le roi fera appel aux artistes, qui vont devenir de véritables fonctionnaires royaux. Les lettres et le théâtre connaissent un éclat remarquable, avec La Fontaine, Corneille (qui poursuit sa carrière). Racine, Molière. Dans le domaine musical, la préférence accordée par le roi à Lully rend difficile la situation de musiciens tels que Charpentier ou Couperin. A Paris sont édifiés la Salpêtrière, l’Observatoire, les Invalides, aménagées la place des Victoires et la place Louis-le-Grand (future place Vendôme). Autour de Le Brun, premier peintre du roi, travaillent des sculpteurs : Coysevox, Girardon et, à l’occasion, le Provençal Pierre Puget. Pourtant, le peintre le plus génial de cette période est Watteau. dont l’œuvre appartient déjà, par son style et sa sensibilité, au siècle suivant. Mais la grande réalisation du règne reste toutefois le palais de Versailles, dont la construction a débuté dès 1661 (elle durera plus d’un demi-siècle), et où la cour s’est installée en 1682, campant dans le chantier, au milieu des gravats. Sa réalisation mettra à contribution de grands talents tels ceux des architectes Le Vau et Mansart, du jardinier Le Nôtre. Le nouveau style architectural illustré par le palais va faire florès : un peu partout en Europe, et jusqu’à l’avènement du Romantisme, le style à la française donnera le ton pour la construction des châteaux et édifices publics, et de Versailles naîtra plus d’une imitation.
Liens utiles
- LOUIS XIV le Grand(5 septembre 1638- 1er septembre 1715)Roi de France (1643-1er septembre 1715)Le 14 mai 1643, lorsque meurt Louis XIII à Saint-Germain-en Laye,Louis XIV a cinq ans.
- LOUIS XIV le Grand (5 septembre 1638- 1er septembre 1715) Roi de France (1643-1715) Le 14 mai 1643O514, lorsque meurt Louis XIIIF131 à Saint-Germain-en-Laye, Louis XIV a cinq ans.
- LOUIS XIV le Grand(5 septembre 1638- 1er septembre 1715)Roi de France (1643-1715)Le 14 mai 1643, lorsque meurt Louis XIII à Saint-Germain-en-Laye,Louis XIV a cinq ans.
- Louis XIV le Grand Le 14 mai 1643, lorsque meurt Louis XIII à Saint-Germain-en-Laye, LouisXIV a cinq ans.
- Jacques Champion de Chambonnièresvers 1602-1672Succéda à son père et à son grand-père de la chambre du roi ; anobli, roulant carrosse,claveciniste de Louis XIV en 1643, il dansait à la Cour des ballets où il a puisé souvent soninspiration.