Databac

LOUIS XI

LOUIS XI

Né à Bourges en 1423, fils de Charles VII et de Marie d’Anjou. Agé de 17 ans, il participa à la Praguerie, révolte des grands seigneurs contre les réformes militaires de Charles VIL Exilé en Dauphiné, il se révolta à nouveau en 1455 mais dut s’enfuir chez le duc de Bourgogne, Philippe le Bon. Il y resta jusqu’à la mort du roi (1461). A son avènement, il éloigna les hommes du gouvernement de son père et s’entoura de conseillers obscurs. Les nobles formèrent contre lui la ligue du Bien public (1465) avec à leur tête son propre frère, Charles, duc de Berry. Après la bataille indécise de Montlhéry (1465), il négocia avec les coalisés, fit des concessions, promit aux uns et aux autres, mais sitôt la ligue dissoute, il s’attaqua à chacun séparément. Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, réunit alors une seconde coalition. C’est à cette époque que, rencontrant son adversaire à Péronne (1468), Louis y fut retenu quelque temps prisonnier. Pour sa libération, il promit encore mais, comme à l’ordinaire, ne tint pas parole et la guerre reprit. La mort de son frère (1472) le délivra d’un dangereux adversaire et le Téméraire, repoussé la même année à Beauvais, signa la trêve de Senlis (1473). Une nouvelle coalition où intervint Édouard VII, roi d’Angleterre, s’acheva par le traité de Piquigny (1475) qui mit fin à la guerre de Cent Ans. L’exécution du connétable de Saint-Pol et du comte d’Armagnac, tous deux rebelles, consacra la chute de la féodalité. À la mort de Charles le Téméraire (1477), Louis voulut s’emparer du duché de son ennemi, mais se heurta à Maximilien d’Autriche, époux de la fille du Téméraire, et fut vaincu à Guinegatte (1479). Cependant, au traité d’Arras (1482), il se fît céder la Bourgogne et la Picardie. Après quoi, l’héritage de René d’Anjou lui apporta le Maine et la Provence. À sa mort, au château de Plessis-lès-Tours (1483), le domaine royal considérablement agrandi avait presque les limites de la France actuelle. Sa diplomatie retorse fut le reflet de sa maxime préférée : « Qui ne sait pas dissimuler ne sait pas régner. » Louis XI institua le service des Postes, perfectionna l’organisation militaire, développa l’imprimerie, améliora les routes et créa la première manufacture de soieries. Il avait tout d’abord épousé Marguerite d’Écosse, puis il s’unit à Charlotte de Savoie dont il eut trois enfants : le futur Charles VIII, Anne de France (épouse du sire de Beaujeu, et future régente) et Jeanne, contrefaite et stérile, qu’il maria à Louis d’Orléans (futur Louis XII) afin d’en éteindre la lignée.

Louis XI (1423-1483); roi de France [1461-1483].

Fils aîné de Charles VII et de Marie d’Anjou, L. est né à Bourges le 3 juillet 1423. D’abord capitaine pour son père, en Poitou et en Guyenne, il s’allie en 1440 aux seigneurs rebelles et prend part à la révolte dite de la Praguerie. Il se soumet et le roi lui remet le Dauphiné. Il s’y tient plus de quinze ans, agissant en souverain indépendant. Il épouse Charlotte de Savoie après le décès de sa première épouse Marguerite d’Écosse (1444). En 1452, il s’arme à nouveau contre son père, qui doit s’avancer jusqu’en Bourbonnais. Vaincu, L. doit abandonner le Dauphiné et se réfugier chez le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, à la cour duquel il demeure jusqu’à la mort de son père. Roi le 22 juillet 1461, L. entre dans Paris avec le duc de Bourgogne qui l’éclipse par son faste, de même que lors de son sacre. Rapidement, il doit faire face à la « Ligue du Bien public » (1464), soulèvement mené par le duc de Berry Charles, son frère, le comte de Charolais Charles (futur Charles le Téméraire) et le duc de Bretagne François II. Après la bataille indécise de Montlhéry (1465), le roi signe les traités de Conflans et de Saint-Maur et doit faire des concessions. Il donne la Normandie à son frère ; les villes de la Somme, les comtés de Guînes et de Boulogne au comte de Charolais ; la garde de Toul et Verdun au duc de Lorraine ; l’épée de connétable au comte de Saint-Pol. Mais aussitôt la ligue dissoute, L. s’emploie à annuler toutes ces concessions : il reprend la Normandie à son frère (1466) et impose la paix d’Ancenis au duc de Bretagne. Il excite d’autre part les Liégeois à se révolter contre le duc de Bourgogne. Mais celui-ci l’attire à Péronne, où il le retient quasi prisonnier. L. doit pour recouvrer sa liberté aider le Téméraire à réduire la révolte de Liège et lui céder de nouvelles places en Picardie, abandonner la Champagne à son frère. Aussitôt libre, le roi n’applique pas ces conditions. Il donne à son frère la Guyenne au lieu de la Champagne. Il isole le Téméraire de ses alliés et l’armée royale reprend Roye, Montdidier, Amiens et Saint-Quentin (1471). Une troisième ligue cependant se forme contre lui (1471), soutenue par le roi d’Angleterre. Il la brise à nouveau : Charles de Guyenne meurt le 24 mai 1472, le roi signe la paix avec le duc de Bretagne, oblige le Téméraire à signer la trêve de Senlis (1472) ; il emprisonne le duc d’Alençon, fait massacrer Jean V d’Armagnac et exécuter le duc de Nemours. La quatrième ligue qui se forme ne connaît que des déboires et L. obtient d’Edouard IV, dont le débarquement s’est soldé par une défaite, le traité de Pic-quigny (août 1475). Le duc de Bourgogne, obligé de renouveler pour neuf ans les trêves des années précédentes, doit livrer au roi le comte de Saint-Pol, qui est décapité. La mort du duc de Bourgogne (6 janv. 1477) livre la Bourgogne à L. Le roi achète les villes de la Somme et s’empare de la Franche-Comté. Marie, fille du Téméraire, en quête d’un soutien épouse Maximilien d’Autriche. Une nouvelle guerre s’ensuit, vite languissante, jusqu’à la mort de Marie de Bourgogne (mars 1482). L. accepte de conclure alors une transaction : il fiance Marguerite, fille de Marie, avec le dauphin Charles et il garde la Bourgogne, la Franche-Comté et l’Artois (traité d’Arras, 1482). Cependant, à la mort de René d’Anjou et de Charles du Maine, la Provence, le Maine, l’Anjou et le comté de Bar reviennent par l’habileté du roi au domaine royal. L. contribue aussi à l’organisation de l’État. Il organise l’armée, le Parlement et l’administration. Quant à sa politique face au pape, il abolit la « pragmatique sanction » (1461) et force le Parlement à enregistrer la bulle pontificale qui déclare cette abolition (1467). L. meurt au Plessis-lès-Tours le 30 août 1483, entouré de quelques familiers, parmi lesquels Olivier Le Dain et Tristan Lermite. Le mécontentement accumulé au cours du règne, dû à une lourde fiscalité comme aux mesures énergiques ou autoritaires prises face à l’Eglise et à la noblesse, éclate aussitôt. La personnalité du roi, déformée par de virulents adversaires, gauchie par la légende, est difficile à apprécier. Ce prétendu roi bourgeois, avare et calculateur, est aussi dans sa jeunesse un chevalier exalté qui plus tard, en 1469, fonde l’ordre de Saint-Michel, comme un négociateur parfois brouillon et imprudent. Politique moderne assurément, qui sait jouer de la propagande et perçoit l’importance de l’économie et de l’imprimerie qui vient de naître, L. est aussi un chrétien dévot, un passionné de chasse. En bref, il résume en sa personne les facettes multiples de « l’automne du Moyen Age ».

Bibliographie : P.-R. Gaussin, Louis XI, roi méconnu, 1976.

LOUIS XI (Bourges, 1423-Plessis-lez-Tours, 1483). Roi de France (1461-1483). Bien connu grâce aux Mémoires de Philippe de Commynes, Louis XI employa son énergie à briser la puissance de la noblesse, à agrandir le domaine royal - principalement au détriment du puissant duc de Bourgogne, Charles le Téméraire -et à relever l'économie française ruinée par la guerre de Cent Ans. Fils de Charles VII, il se révolta à plusieurs reprises contre son père avant de lui succéder en 1461. Devenu roi, il engagea la lutte contre la noblesse qui forma contre lui la ligue du Bien public (1465), composée de grands féodaux, à qui il dut faire des concessions après la bataille indécise de Montlhéry, notamment l'octroi de la Normandie à son frère, le duc de Berry (province récupérée l'année suivante). En butte à une nouvelle révolte féodale, Louis XI vainquit le duc de Bretagne mais dut lutter plus longtemps contre Charles le Téméraire. Tandis qu'il encourageait secrètement les révoltes de Gand et de Liège, Louis XI, démasqué par le Téméraire et retenu prisonnier, dut assister à l'écrasement des révoltés. Débarrassé de son frère, allié du duc de Bourgogne, à qui il avait dû céder en apanage la Guyenne, Louis XI s'employa à isoler Charles le Téméraire en signant la paix avec Édouard IV d'Angleterre (1475) et en déjouant toutes les coalitions féodales dirigées contre lui par son adversaire. Le duc de Bourgogne battu puis tué (1477), Louis XI tenta de saisir l'immense héritage bourguignon mais ne put conserver que le duché de Bourgogne et la Picardie (traité d'Arras, 1482). Le reste des territoires passa aux Habsbourg, la fille du Téméraire ayant épousé l'archiduc Maximilien. Louis XI augmenta aussi le domaine royal par l'héritage de l'Anjou, du Maine et de la Provence, contribuant ainsi à l'unité territoriale de la France, le domaine royal coïncidant presque avec les limites de la France actuelle. Roi autoritaire et redouté, Louis XI s'efforça de renforcer l'autorité royale en centralisant la justice et les finances et en créant de nouveaux parlements à Bordeaux et Dijon. Il favorisa aussi la reprise économique en introduisant en France l'industrie de la soie, en développant les foires de Lyon et en attirant, par des privilèges, les marchands étrangers en France. Louis XI épousa Marguerite d'Ecosse puis Charlotte de Savoie, mère de Charles VIII et d'Anne de Beaujeu. Voir Parlement de province.

Liens utiles