Louis le Germanique (v. 822-876) ; roi de Francie orientale [843-876].

Louis le Germanique (v. 822-876) ; roi de Francie orientale [843-876]. L., qui a reçu la Bavière de son père Louis le Pieux (817), la conserve, agrandie d'autres terres, lorsqu'il partage avec ses frères Lothaire et Charles le Chauve, son allié de circonstance, l'héritage paternel (partage de Verdun, août 843). L. obtient les pays germaniques (Saxe, Thuringe, Bohême, Aléma-nie, Bavière, Carinthie), d'où son surnom postérieur, avec les marches de l'Est ; pour faire bonne mesure, on ajoute, à l'ouest du Rhin, les comtés de Spire, Worms et Mayence ainsi que la Rhétie (actuels Grisons et Tyrol). En revanche, la Frise revient au royaume de Lothaire. L'ensemble, le plus homogène des trois, même s'il inclut des « nations » aussi particularistes que les Saxons et les Bavarois, devient la Francia orientalis. Souvent occupé à l'est de son royaume, où il bat les Slaves Obodrites (844) et aide la propagation de la mission en Bohême, Moravie et Slovaquie, L. ne dédaigne pas d'intervenir dans les querelles dynastiques carolingiennes. En 854, son fils Louis le Jeune est appelé contre Charles le Chauve par l'aristocratie aquitaine révoltée : preuve s'il en est besoin qu'il n'y a dans toute l'affaire ni « France » ni « Allemagne », mais des parents francs. L. se réconcilie avec Charles pour tenter de régler à leur propre profit la succession de leur frère Lothaire (855). Charles, qui avait mis seul la main sur la Lotharingie, passe un compromis avec L. (traité de Meersen, 8 août 870) : L. récupère la partie orientale avec les villes d'Aix, Cologne, Metz, Trêves. À sa mort (28 août 876), la Francie orientale est divisée entre ses fils, comme prévu et malgré une intervention de Charles le Chauve (bataille d'Andemach, 8 oct. 876) : Carloman, à qui avait échappé de peu la couronne impériale en 875 (Bavière ; mort en 880, père du roi Amulf), Charles le Gros (Souabe et Rhétie, futur empereur), Louis le Jeune (le reste ; mort en 882 sans postérité).