LOUIS IX (SAINT LOUIS) (1214-1270) - Capétien

LOUIS IX (SAINT LOUIS) (1214-1270) - Capétien

• Roi de France [1226-1270] Trois semaines seulement après la mort de son père, Louis VIII, Louis IX, bien qu’il n’ait que 12 ans, est sacré à Reims le 29 novembre 1226. Aussi la régente, sa mère, Blanche de Castille, empêche-t-elle que les troubles fomentés par les vassaux (les comtes de Champagne, de la Marche et de Bretagne) et le roi d’Angleterre ne mettent en péril la couronne de son fils. Le 12 avril 1229, le traité de Meaux-Paris, que le comte de Toulouse, Raymond VII, se voit contraint de concéder, ratifie le rattachement au domaine royal d’une grande partie du Languedoc et de l’Albigeois, des sénéchaussées de Nîmes-Beaucaire et de Béziers-Carcassonne. Cinq ans plus tard est célébré le mariage du roi et de Marguerite de Provence, qui apporte en dot toute la vallée du Rhône. En 1242, Louis IX mate une révolte des barons du Midi menée par le comte de la Marche et soutenue par Henri III d’Angleterre. L’année suivante, le comte de Toulouse doit accepter la paix de Lorris, qui le contraint à extirper l’hérésie de ses terres. En mars 1244, les flammes du bûcher de Montségur marquent la fin de la résistance cathare. En 1248, la Sainte-Chapelle, à Paris, est terminée. Cette même année, Louis embarque pour la Terre sainte, entreprenant la septième croisade. Après la bataille de Mansourah (Egypte), en février 1250, il est fait prisonnier en avril et ne rentre en France qu’en 1254, Blanche de Castille ayant régenté le royaume en son absence,jusqu’en 1252. Les cinq années qui suivent sont essentiellement placées sous le signe de la conciliation : traité avec les rois d’Aragon (11 mai 1258) puis d’Angleterre (4 décembre 1259), abolition du duel judiciaire ( 1258) et des guerres privées. En 1267, Louis annonce son projet d’une huitième croisade. Elle commencera en juillet 1270 à Aigues-Mortes et s’achèvera le 25 août devant Tunis, où Louis IX meurt de la peste. L’image que l’on conserve de Louis IX, canonisé par 1 ’ Eglise en 1297 (à un moment où le pape Boniface VIII cherchera à se concilier Philippe le Bel), est celle d’un roi bon et clément rendant la justice sous un chêne. Cette vision un peu angélique - la justice rendue aux cathares est d’un tout autre ordre - symbolise tout de même assez bien la mutation de la notion de souveraineté en une conception mystique d’une royauté visant au bien de tous. En fait, Louis IX s’attache à placer la personne royale non plus en haut de la pyramide féodale mais hors de celle-ci et il y parvient tout à la fois par les vertus d’une forte personnalité et par un très habile jeu d’équilibre, soutenant tour à tour toutes les forces qui s’opposent à celles qui pourraient attenter à son autorité : les évêques contre les membres de la haute noblesse et le pape, le pape contre l'Empereur, les ordres mendiants contre les évêques, les grands nobles contre d’autres grands nobles, etc. Dès le début du règne, la sagesse et la fermeté du roi de France lui valent la considération de l’Europe. La croisade ainsi que la manière dont il renonce à certaines possessions et privilégie la négociation font de lui l’arbitre de la Chrétienté et le plus prestigieux des Capétiens.