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LOUIS IX (SAINT LOUIS)

LOUIS IX (SAINT LOUIS)

Roi de France né à Poissy en 1214, fils aîné de Louis VIII et de Blanche de Castille. C’est sa mère qui assura la régence pendant sa minorité. Elle soumit les grands vassaux révoltés, acheva la croisade contre les albigeois (1229) et maria le jeune roi à Marguerite de Provence (1234). En 1236, Louis entama un règne que marquèrent sa droiture mais aussi sa fermeté, notamment dans la répression contre l’hérésie. Il eut à combattre une ligue formée par le comte de La Marche et soutenue par le roi d’Angleterre Henri III. Il les vainquit à Taillebourg et à Saintes (1242). En 1248, confiant la régence à Blanche, il entreprit la septième croisade en Terre sainte. Parti d’Aigues-Mortes, il entra en Égypte, prit Damiette (1249) mais fut fait prisonnier à Mansourah (1250). Libéré contre rançon, il passa quatre ans en Syrie tandis qu’en France éclatait la révolte des pastoureaux sévèrement réprimée par la régente (1251). Louis ne regagna son royaume qu’après la mort de sa mère (1252). Il s’appliqua alors à faire régner la justice, interdit les guerres privées (1257) dans ses domaines, abandonna les droits français sur la Catalogne et le Roussillon (1258). Il résolut le conflit avec l’Angleterre en cédant, par le traité de Paris (1259), le Limousin, le Quercy et le Périgord conquis par Philippe Auguste ; en échange de quoi, Henri III renonçait à ses prétentions sur la Normandie, l’Anjou, la Touraine, le Maine et le Poitou. Il imposa la monnaie royale dans tout le pays. Fondateur de l’hospice des Quinze-Vingts, il commença la construction de la Sorbonne et fit élever la Sainte-Chapelle, chef-d’œuvre gothique. C’est à son instigation qu’une ambassade se rendit chez les Mongols (1252-1254), dirigée par le franciscain Guillaume de Rubrouck. En 1270, il entreprit les préparatifs pour une huitième croisade, mais mourut peu après de la peste devant Tunis (25 août 1270). Sous son règne enseignèrent en France saint Thomas d’Aquin, saint Bonaventure, Albert le Grand et Roger Bacon... Dates de règne : 1226-1270 Épouse : Marguerite de Provence (1221-1295). Louis IX monte sur le trône à l'âge de douze ans. Il paraît donc légitime que la régence soit assurée par sa mère, Blanche de Castille. La reine lutte contre une coalition de grands vassaux menée par le comte de Bretagne, qu'elle finit par vaincre en 1235. En ce début de xiiie siècle, les appétits des féodaux ne sont pas encore éteints. Louis lutte également contre les seigneurs, dont certains sont activement soutenus par le roi d'Angleterre Henri III. De son côté, Blanche met un terme à la guerre contre les albigeois et marie son fils Alphonse à l'héritière du comté de Toulouse en 1241. Malgré la proclamation de sa majorité, Louis IX laisse à sa mère le soin de gérer les affaires du royaume. Il guerroie avec succès contre le roi d'Angleterre mais, contrairement à ses prédécesseurs, le roi est soucieux d'établir une paix durable. En 1259, il signe le traité de Paris qui entérine des concessions territoriales réciproques. La Normandie, la Touraine, le Maine, l'Anjou et le Poitou vont à la France qui, en contrepartie, rend à l'Angleterre le Limousin, le Périgord, le Quercy, la Saintonge et l’Agenois, mais conserve l'hommage lige de l'Anglais. En 1234, Louis IX a épousé Marguerite, la fille du comte de Provence. Après la mort de Blanche de Castille, Marguerite aura une grande influence sur son époux. Le règne de Louis IX est marqué par une volonté de justice et de progrès dans l'exercice de son pouvoir. Un parlement est institué et une réforme monétaire engagée. Il fonde des hôpitaux et contrôle les commis du pouvoir royal. Les guerres privées sont interdites et de nombreuses ordonnances sont publiées afin de protéger le peuple du pouvoir des féodaux. Il fait ériger la Sainte-Chapelle de Paris pour y conserver un fragment de la croix du Christ. Rapidement, le prestige culturel et moral français dépasse les frontières. Dans la tradition populaire s’ancre l’image d’un roi juste et attentif, rendant la justice sous son chêne. Une image qui en dit long sur les préoccupations du souverain en matière d’équité. Animé par sa foi profonde, Louis IX avait fait la promesse, suite à une terrible maladie, de s’engager dans les croisades. Il participe aux deux dernières, la sixième et la septième. Au cours de la sixième, il passe six ans hors des frontières du royaume mais il essuie de sérieuses défaites, allant jusqu’à être fait prisonnier en Égypte. Ensuite, il reste à Saint-Jean-d’Acre pour fortifier les positions chrétiennes. Il rentre en France à la mort de sa mère, qui a combattu la révolte des pastoureaux en 1251. Beaucoup de ses proches ont tenté de l’en dissuader, mais Louis IX est déterminé à entreprendre une autre croisade. Il veut pousser le sultan de Tunis à se retourner contre celui d’Égypte. En 1270, le roi s’éteint des suites d’une crise de dysenterie contractée devant les murs de Tunis avant d’avoir pu concrétiser son projet. Vingt-sept ans plus tard, il est canonisé par le pape Boniface VIII. Son épouse, Marguerite de Provence, lui a donné onze enfants, dont un fils Louis qui meurt avant son père. Son frère Philippe est donc appelé sur le trône en 1270.



Louis IX, Saint Louis (1215-1270) ; roi de France [1226-1270].

Fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, né à Poissy le 25 avril 1215, L. n’a que onze ans à la mort de son père (8 nov. 1226). Durant sa minorité, la régence est assurée par Blanche de Castille. La reine fait sacrer le jeune roi à Reims le 29 novembre 1226. Avec l’appui de Thibaut IV de Champagne, elle soutient la lutte contre les grands vassaux révoltés, Pierre Mauclerc, duc de Bretagne, et Philippe Hurepel. Le traité de Paris du 12 avril 1229, préparé par les conférences de Meaux, met fin à la croisade des Albigeois. Blanche fait épouser à L. Marguerite de Provence (1234). Le jeune roi a des contacts avec Frédéric II (1239-1241) puis il doit combattre une ligue de seigneurs menés par Hugues de Lusignan, comte de la Marche, et soutenus par Henri III d’Angleterre. Les révoltés sont battus à Taillebourg (21 juill. 1242) et à Saintes. La paix est signée à Pons avec le comte de la Marche (août) et à Lor-ris avec le comte de Toulouse Raimond VII (janv. 1243). Une trêve de cinq ans est accordée au roi d’Angleterre (janv. 1243). L. intervient comme arbitre dans plusieurs affaires. Il donne son avis dans les démêlés entre le pape et Frédéric IL Dans la succession de Marguerite de Flandre, il introduit en Hainaut sa propre dynastie. Dans la succession de Raimond Bérenger de Provence, il fait épouser la quatrième fille du comte à son frère Charles d’Anjou (1246). Il cherche à rétablir en tous points la paix avant de partir en croisade. En effet, atteint en 1244 d’une maladie grave, L. a fait le vœu d’aller combattre les Infidèles. Il s’embarque en 1247 d’Aigues-Mortes et fait voile vers Chypre où il attend le reste des croisés. Il débarque en Égypte en 1249, s’empare de Damiette mais perd un temps précieux avant de marcher sur Le Caire. À la bataille de Mansourah (8 févr. 1250), où son frère Robert d’Artois perd la vie, le roi est fait prisonnier avec une grande partie de son armée. Il doit payer une énorme rançon et abandonner Damiette. Libéré, L. reste encore quatre ans en Palestine à réparer les places restées aux croisés, Césarée, Jaffa, Sidon, Saint-Jean-d’Acre. Il rachète un grand nombre de croisés captifs. La mort de Blanche de Castille, à qui il a laissé la charge du royaume, le ramène en France (1254). Il se consacre alors aux réformes et au rétablissement de la paix. Il signe avec le roi d’Aragon le traité de Corbeil (1258) par lequel il renonce à toutes prétentions sur le Roussillon et la Cerdagne. Un traité signé à Abbeville avec le roi d’Angleterre rend à celui-ci les pays au sud de la Charente mais assure à la France la possession de la Touraine et de la Normandie. En 1254, il rédige la grande ordonnance de réformation et il met un grand soin ensuite à l’organisation du domaine, dont la gestion est contrôlée par des enquêteurs, imités, dans l’esprit, des inquisiteurs pontificaux. Il édicte des ordonnances contre les usuriers, les blasphémateurs et les juifs. En 1270, il repart en croisade laissant le royaume aux bons soins des régents Mathieu de Vendôme, abbé de Saint-Denis, et Simon de Nesle. Il meurt de maladie devant Tunis. Roi très pieux, L. devient d’autant plus vite symbole de la paix, de l’ordre chrétien, de la justice, de la bonne monnaie et du bon gouvernement que le rappel du « temps de monseigneur Louis » sert mieux en contrepoint à déprécier la politique de ses successeurs. La biographie du roi par Joinville participe de cette hagiographie avant la lettre, qui aboutit à la canonisation du roi en 1297. Bibliographie : J. Richard, Saint Louis, 1983 ; G. Sivéry, Saint Louis et son siècle, 1983.



LOUIS IX ou SAINT LOUIS

(Poissy, 1214-Tunis, 1270). Roi de France (1226-1270), il fut l'un des grands Capétiens. Fils de Louis VIII, il n'avait que 12 ans à la mort de son père et la régence fut exercée par sa mère Blanche de Castille (1226-1234), laquelle mena une guerre victorieuse contre les grands vassaux révoltés et mit fin à la guerre contre les Albigeois. En 1229 fut signé le traité de Meaux (dit parfois, de Paris) avec Raimond VII de Toulouse et le mariage du frère du roi, Alphonse de Poitiers, avec l'héritière de Raimond VII prépara l'annexion définitive du comté de Toulouse. Devenu majeur et marié en 1234 à Marguerite de Provence, Louis IX gouverna personnellement le royaume à partir de 1242. Après avoir battu le roi d'Angleterre, Henri III, Louis IX profita de la circonstance pour résoudre, temporairement, le long conflit franco-anglais. Bien qu'ayant l'avantage, il préféra la paix et signa avec l'Angleterre le traité de Paris (1259). Le traité de Corbeil signé avec l'Aragon (1258) s'inspirait du même principe de concessions réciproques. Le roi Jacques Ier d'Aragon renonçait à sa suzeraineté sur la Provence et le Languedoc en échange de l'abandon des droits français sur la Catalogne et le Roussillon. Chrétien soucieux de faire régner la justice - de laquelle furent néanmoins exclus les juifs - mais aussi d'accroître l'autorité royale, Louis IX créa les enquêteurs royaux afin d'éviter les abus des baillis et des sénéchaux, procéda à la spécialisation des membres de la Cour royale (une section judiciaire, le Parlement, et une section financière, les « gens de comptes ») et étendit à tout le royaume une juridiction d'appel en multipliant les cas royaux. Animé d'une foi ardente et d'une piété profonde, Louis IX, deux fois croisé, vit ses entreprises aboutir à des échecs. Voulant frapper au coeur de la puissance musulmane, il entreprit la septième croisade en Égypte, prit Damiette (1249) mais fut vaincu, prisonnier à Mansourah (1250), puis libéré contre rançon. Il passa quatre ans en Syrie franque qu'il fortifia puis, malgré la lassitude des barons, entreprit la huitième croisade contre l'Égypte (1270) mais mourut de la peste devant Tunis. Grande figure de l'histoire de France, bien connue grâce aux écrits de Joinville et de bien d'autres, son règne vit l'apogée de la civilisation française du Moyen Âge : renommée de la Sorbonne où enseignait saint Thomas d'Aquin, construction de la Sainte-Chapelle, sculptures de la façade de la cathédrale de Reims. Louis IX fut canonisé par le pape Boniface VIII dès 1297.

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