LOUIS Ier LE PIEUX ou LE DÉBONNAIRE

LOUIS Ier LE PIEUX ou LE DÉBONNAIRE

(778-840)-Carolingien • Roi d'Aquitaine [781 -814], empereur d'Occident [816-840] Louis est le seul des fils de Charlemagne à survivre à son père. Roi d’Aquitaine à l’âge de 3 ans, il est nommé empereur associé en 813, l'année précédant la mort de son père, puis est couronné empereur d’Occident le 5 octobre 816. Louis Ier le Pieux est un homme instruit et intègre qui mérite son surnom. Dès son avènement, il s’emploie à réformer l’Église, en qui il voit le plus ferme soutien de son autorité. Mais en 817, Louis Ier promulgue l’Ordinatio imperii, qui règle d’avance sa succession. Pépin, le puîné de ses fils, reçoit l’Aquitaine, et Louis, le troisième, la Bavière, tous deux devant reconnaître l’autorité de l’aîné, Lothaire, héritier du titre d’empereur. Louis pense ainsi garantir l’unité de l’empire. C’est le contraire qui se produit : jusqu’à la fin de son règne, l’empire sera sans cesse secoué par des guerres que ce partage fera naître. En 818, Louis Ier fait crever les yeux à son neveu Bernard d’Italie, qui conteste l’Ordinatio (il décidera d’expier ce crime en faisant pénitence à Attigny en 822). En 819, soucieux de se remarier, il épouse Judith de Bavière. En 823, cette dernière donne naissance à un fils, Charles (futur Charles II), et pousse Louis Ier à modifier l’Ordinatio en sa faveur. En 829, l’empereur fait du petit Charles l’héritier de l’Alémanie, de la Rhétie, de l’Alsace et d’une partie de la Bourgogne. Aussitôt, Louis, Lothaire et Pépin prennent les armes contre leur père. Une première tentative de renversement de Louis et Pépin échoue en 830, mais, en 833, Louis le Pieux, abandonné par ses guerriers, se rend à ses fils le 30 juin (il sera déposé par l’archevêque de Reims le 7 octobre) ; la couronne impériale passe à Lothaire. Remonté sur le trône officiellement en 835 grâce à ses fils puînés, qui jalousent Lothaire, l’empereur négocie avec ce dernier un nouveau partage. Mais de nouveau, la meilleure part va au fils de Judith, Charles. Louis le Germanique est relégué en Bavière, ce qu’il n’accepte pas. Au cours d’une expédition contre ce dernier, Louis le Pieux meurt le 20 juin 840 aux environs de Mayence. Au cours de son règne a commencé la déchéance qui va conduire l’empire à l’éclatement en petites puissances féodales.

Dates de règne : 814-833 et 834-840 Épouses : Irmingarde (780-818), Judith de Bavière (800-845)

Louis Ier succède en 814 à son père en qualité d'empereur. Afin d assurer son pouvoir, il traque, tonsure et envoie au cloître les bâtards laissés par son père. Il condamne le relâchement des mœurs qui avait caractérisé la cour de Charlemagne, et met en avant la vocation chrétienne de l'empire. En 818, Irmingarde meurt en lui laissant trois fils. Fidèle à l'exemple de son père, Louis divise le royaume entre Louis le Germanique, Pépin d’Aquitaine et Lothaire. Mais ce dernier se voit offrir la couronne impériale qui lui confère une primauté sur ses frères. L’Ordinatio Imperii permet de respecter la coutume tout en instituant l'idée d’une succession unique du titre impérial. Mais la seconde épouse de l'empereur, Judith de Bavière, conteste l'Ordinatio Imperii. Elle réclame pour son fils Charles une part de l'héritage, et plonge le pays dans une longue période de troubles. Les fils luttent contre le père, ou prennent les armes les uns contre les autres. Louis est déposé en 833 et retrouve son trône quelques mois plus tard. Il se fait couronner à nouveau en 835. La restauration de Louis entraîne le retour de Judith. La lutte se poursuit et contraint Louis à prendre les armes contre son propre fils, Louis le Germanique. Il remporte le combat mais meurt peu après sur une île du Rhin. Après le règne glorieux de son père, celui de Louis Ier laisse l'empire dans un état d'instabilité préoccupant

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Louis le Pieux (778-840) ; empereur [814-840]. Fils de Charlemagne et de Hildegarde, L., roi d’Aquitaine (781), couronné empereur à Aix-la-Chapelle (813), est maître de l’Empire en 814, à la mort de Charlemagne. Son règne commence sous les meilleurs auspices : le pape Etienne IV vient le couronner à Reims (oct. 816) ; une réforme monastique importante (mise en œuvre notamment lors du synode d’Aix-la-Chapelle de 817) est confiée à Benoît d’Aniane. Mais, très vite, L., personnage faible et dépourvu de sens politique, commet diverses maladresses ou erreurs. En juillet 817, il croit bon de régler sa succession par l'Ordinatio imperii, en déclarant l’Empire indivisible, en proclamant son fils aîné Lothaire « co-empereur » et en lui subordonnant ses fils cadets, Pépin et Louis. Son neveu, Bernard d’Italie, refuse ce partage, se révolte, est arrêté, a les yeux crevés et meurt à la suite de ce supplice (avr. 818). L. provoque encore le mécontentement de l’aristocratie franque, en faisant confiance à de nombreux « étrangers », notamment les Wisigoths Benoît d’Aniane et Agobard (archevêque de Lyon), et en nommant au siège de Reims le non-noble Ebbon. Puis, de son mariage avec la belle Bavaroise Judith, fille du comte Welf (819), naît Charles (juin 823), auquel il veut constituer un territoire, ce qui irrite ses autres fils. À la même époque, Lothaire « co-empereur» séjourne en Italie et, bien conseillé par Wala, descendant de Charles Martel et ancien abbé de Corbie, s’affirme auprès du pape. A deux reprises, L. va être déposé, vaincu par la coalition de ses fils, frustrés dans leurs ambitions, et des grands. La première révolte, menée par Wala, aboutit à la réclusion de Judith à l’abbaye de Sainte-Radegonde de Poitiers et à la destitution de L., remplacé comme empereur par Lothaire (assemblée de Compiègne, mai 830). Après le rétablissement de L. par l’assemblée de Nimègue (oct. 830) et le retour à la cour de Judith, un second soulèvement, plus grave, suit la décision maladroite de L. d’accroître la part de Charles ; fin juin 833, près de Colmar, dans un lieu surnommé depuis le « Champ des mensonges », presque toute l’armée impériale déserte pour se joindre à celle des princes royaux (près desquels se trouve le pape Grégoire IV) ; L., accusé d’avoir abaissé l’Empire lors de l’assemblée de Compiègne (1er oct. 833), abdique à Saint-Médard de Soissons et prend l’habit de pénitent (8 oct. 833), tandis que Lothaire redevient empereur et qu’un nouveau partage avantage ses frères Pépin et Louis. Pourtant, dès le 1er mars 834, L. recouvre le pouvoir, grâce à l’appui des évêques, mécontents de la politique menée par Lothaire, puis est recouronné à Metz (28 févr. 835). Les années suivantes voient le triomphe de Judith et du clan bavarois : Charles reçoit divers territoires (Frise, pays entre Seine et Meuse, nord de la Bourgogne, Champagne), pris sur les lots de Pépin et de Lothaire (fin 837), est proclamé roi (sept. 838, assemblée de Quierzy-sur-Oise) et obtient l’Aquitaine à la mort de Pépin (déc. 838). L’assemblée de Worms (mai 839) prévoit la division de l’Empire en deux, selon un ligne délimitée par la Meuse, la Moselle et le sommet des Alpes : Charles reçoit l’Ouest, Lothaire, rentré en grâce, l’Est, tandis que L. doit se contenter de la Bavière. Le bilan du règne « manqué » de ce clerc couronné, marqué par la tentative et l’échec d’un Empire unitaire, est contrasté ; si les factions et partis ont mis à mal l’autorité impériale, l’administration impériale fonctionne bien, avec entre autres le rôle actif des missi dominici et l’importance de la législation, dont témoignent quelque cinq cents actes émis par la chancellerie et parvenus jusqu’à nous. Bibliographie : K.-F. Wemer, Histoire de France. Les origines, 1985, p. 397-404 ; P. Riché, Les Carolingiens. Une famille qui fit l'Europe, 2e éd., 1992, p. 149-161.

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LOUIS Ier LE PIEUX ou LE DÉBONNAIRE (Chasseneuil, 778-près de Ingel-heim, 840). Empereur d'Occident (814-840). Fils de Charlemagne, il partagea de son vivant le gouvernement de ses royaumes entre ses trois fils, Lothaire Ier, Louis Ier le Germanique et Pépin Ier. Mais la naissance d'un quatrième fils qu'il eut de Judith de Bavière (Charles II le Chauve) remit ce partage en question et provoqua la révolte des aînés contre leur père. A sa mort s'engagea une guerre entre tous les héritiers qui conduisit au partage de l'Empire. Sous son règne, l'Empire connut un essor culturel (renaissance carolingienne), mais fut affaibli par les invasions normandes. Voir Verdun (Traité de).