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Louis Ier le Grand (1326-1382) ; roi de Hongrie [1342-1382] et de Pologne [1370-1382].

Louis Ier le Grand (1326-1382) ; roi de Hongrie [1342-1382] et de Pologne [1370-1382]. L. est l'un des plus beaux produits de l'expansionnisme européen, ambitieux et désordonné, de la première maison d'Anjou issue de Charles Ier, frère de Saint Louis. Carobert, arrière-petit-fils de Charles Ier, avait recueilli le royaume de Hongrie à l'extinction de la dynastie arpadienne (André III, 1301), après deux intermèdes, Przemislide [Venceslas, 1302-1305] et Wit-telsbach [Otton, 1305-1308]. L. recueille l'héritage de son père Carobert à sa mort (16 juill. 1342). Intéressé aux affaires italiennes, il combat pour Gênes contre Venise, raffermissant ses bases en Dalmatie. En 1347-1352, L. échoue à conquérir le royaume de Naples, où Jeanne a fait exécuter son frère André. La vengeance de L. sera consommée deux mois avant sa propre mort. Opposé au nouveau roi allemand Charles IV et demeuré fidèle aux Wittelsbach, il se voit offrir par eux en 1359 de devenir antiroi allemand, pour remplacer leur premier candidat, Gunter de Schwarzburg. L. refuse prudemment et se tourne vers l'Orient : parti à la conquête des Balkans, il ne réussit pas à repousser les Bogomiles. Mais il gagne le trône de Pologne : une simple union personnelle, réalisée après la mort du roi Casimir le Grand (1370) en échange de grandes concessions. Son couronnement à Cracovie est suivi de campagnes militaires difficiles, qui revêtent le caractère de croisades parce que L. veut apporter la vrai foi aux contrées dont l'Église n'est pas sûre. L. fait de la Hongrie une grande puissance orientale, même si Serbes, Bulgares et Roumains ne le reconnaissent que du bout des lèvres. Aux limites de l'empire de Charles IV, surgit ainsi sous son règne une « Europe des marches », qui s'étend de l'Adriatique à la Baltique. Sur le plan culturel, la Hongrie est brillante grâce à de nombreux contacts avec l'Italie, à une vie de cour animée (château de Diosgyör), à une tentative universitaire éphémère (fondation de l'université de Pécs, 1367) ; mais en Pologne, le développement du pays marque le pas. Après 1382, dans les deux pays, la lutte pour le pouvoir donne lieu à des compétitions terriblement sanguinaires, où les grands féodaux font voir l'étendue de leur puissance. A la mort de L. (11 ou 12 sept. 1382), la Hongrie revient à Marie, puis (1386) à son époux Sigismond, futur empereur ; la Pologne reste aux Angevins quelques années [Edwige, fille de L., 1384-1386] avant de quitter l'instable construction et de passer aux Jagellons, par le mariage d'Edwige avec le grand-duc de Lituanie Ladislas.

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