LORIA Achille
LORIA Achille. Économiste italien. Né à Mantoue (Lombardie) le 2 mars 1857, mort à Luserna San Giovanni (Piémont), le 6 novembre 1943. Diplômé de l’Université de Bologne, il approfondit ensuite ses études d’économie a Pavie, Berlin et Londres, prenant contact, notamment, avec les économistes de la tendance historique allemande, dont l’influence apparaîtra nettement dans son œuvre conjointement à celle de la conception matérialiste de l’histoire. Professeur d’économie politique à Sienne de 1881 à 1891, puis successivement à Padoue (1891-1903) et à Turin (1903-1932), il fut élu membre de l’Académie dei Lincei et, en 1919, nommé sénateur. Il avait atteint l’apogée de son développement scientifique à la fin du siècle précédent, et il se trouva bientôt en désaccord irréductible avec les nouveaux théoriciens de l’équilibre économique qui, en Italie, avaient pour principaux défenseurs Pantaleoni et Pareto. C’est de là que vint son isolement scientifique auquel s’ajouta, durant ses dernières années, l’humiliation due aux persécutions raciales. Loria se rattachait directement aux classiques dont Marx s’était, lui aussi, réclamé; Loria avait été à la fois partisan et critique de ce dernier, et il était porté vers les vastes solutions concernant l’univers économique entier, avec le but de délimiter les dernières lois de son évolution; il leur donna pour pivot la propriété terrienne, en considérant les rapports changeants entre population et disponibilités de terres libres. Ses conceptions s’exprimèrent dans des ouvrages largement diffusés et traduits en différentes langues, parmi lesquels il convient de rappeler : La Rente foncière et son élision naturelle [ 1880], La Loi de population et le système social [1882], La Propriété foncière et la question sociale, La Théorie économique de la constitution politique [1886], Analyse de la propriété capitaliste [1889], La Synthèse économique [1909 et 1934], Les Bases économiques de la constitution sociale (1913), la Dynamique économique [1935]. Les Etudes sur la valeur de la monnaie [1890 et 1901] se placent sur un plan plus technique, tandis que les charmants Souvenirs d'un étudiant septuagénaire [1927] évoquent sa jeunesse.