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Lorenz (Konrad)

Lorenz (Konrad), éthologiste autrichien (Vienne 1903 — Altenberg, Autriche, 1989).

Après avoir enseigné la psychologie animale à l’université de Vienne et dirigé le département de psychologie à l’université de Königsberg, il est nommé directeur de l’institut d’études comparatives du comportement d’Altenberg. Ses travaux portent sur l’étude des animaux dans la nature ou dans des conditions aussi proches que possible du milieu naturel. Il a ainsi pu montrer le rôle social de certains stimuli spécifiques ou « déclencheurs » tels qu’une attitude, une couleur ou une odeur et élaboré la théorie du « mécanisme déclencheur inné ». D’après l’école objectiviste, chaque espèce animale est sensible à un certain nombre de stimuli (et pas à d’autres) qui déclenchent des comportements déterminés. Par exemple, l’épinoche, poisson d’eau douce, réagit par l’agressivité à la présence d’un poisson ou d’un leurre au ventre rouge. Parmi les nombreux ouvrages de Lorenz, citons l'Agression, une histoire naturelle du mal (1963), Évolution et modification du comportement : l'inné et l'acquis (1965), les Fondements de l'éthologie (1984), l'Homme en péril (1985). Avec N. Tinbergen et K. von Frisch, il obtint, en 1973, le prix Nobel de médecine.

LORENZ Konrad. Naturaliste autrichien. Né à Vienne le 7 novembre 1903. Konrad Lorenz peut être considéré comme le fondateur d’une nouvelle discipline scientifique, « l’éthologie », qui a pour but l’étude au comportement intégral des êtres vivants dans leur milieu naturel, véritable « biologie du comportement » en quelque sorte. Ce naturaliste fit ses études aux Universités de Vienne et de New York. Il est docteur en médecine et en philosophie, ce dernier point étant important comme on le verra par la suite. De 1928 à 1935, il est assistant d’anatomie à Vienne. De 1940 à 1945, conférencier d’anatomie comparée et de psychologie animale à Königsberg, puis directeur de l'Institut Max-Planck en Bavière et professeur honoraire aux Universités de Munich et de Münster. Fondateur d’un nouveau centre de recherches en Haute-Autriche, l’essentiel de ses travaux et l’élaboration de ses réflexions se font cependant en « milieu naturel » : précisément, dans sa propriété d’Altenberg, où il vit parmi « les mammifères, les oiseaux et les poissons »... L’ensemble de son œuvre, universellement reconnue, est couronnée par le prix Nobel de médecine en 1973. Mais il y a un cas Lorenz sur lequel il ne faut pas hésiter à se pencher. Alors que son apport en tant qu'éthologue est incontesté, les prolongements qu’il en tire sous la forme de réflexions morales appliquées à l’homme à partir du comportement animal sont souvent et parfois violemment mis en cause. En outre, dans le même temps que l’on critique une théorie qui voudrait que « l’homme dérive de l’animal » (mauvais procès et surtout fausse querelle qui rappelle celle opposant les spiritualistes et les matérialistes), un large engouement public voit en lui, et non sans raison, un magicien de la communication avec le règne animal, à une époque où tant d'Individus et de groupes luttent pour préserver le patrimoine naturel et « écologique » de l’humanité. Il est normal dans ces conditions, qu’à propos de l’« imprégnation », découverte qui signale que tout jeune animal s’attache à celui qui le nourrit (être humain ou boîte en carton si celle-ci se trouve dans le voisinage du poussin au moment de la nutrition), se propage l’anecdote d’un savant suivi par une jeune oie cendrée, qu'il élève, jusque dans son lit. A l’opposé, quant aux reproches de « racisme », ils ne s’expliquent que dans la mesure où l’idée de « programme génétique » visant à la protection d’une espèce s’est trouvée coïncider avec une idéologie tragiquement dominante en Allemagne a l’époque hitlérienne. L’authentique chercheur qu’est Lorenz ne se trouve certainement ni dans une image trop facile de lui-même, ni dans une caricature malveillante, esquissée à partir d’un certain passé personnel inévitable parce que germanique. Admirons plutôt le découvreur qu’il est vraiment, l’homme de culture, doublé d’une personnalité si apte à frayer et cohabiter avec le monde vivant qui nous entoure, animal ou humain. Parmi ses principaux ouvrages, qui reflètent parfaitement les fines analyses de l’éthologue autant que les visées humanistes du moraliste très au tait des dogmes freudiens comme des hypothèses de la « psychologie des profondeurs » de C.G. Jung, il faut noter : Il parlait avec les mammifères, les oiseaux et les poissons [1949], L’Agression, une histoire naturelle du mal [ 1963], Essais sur le comportement animal et humain [1965], Tous les chiens, tous les chats [ 1968], Les Huit Péchés capitaux de notre civilisation [1973], L’Envers du miroir [ 1973], The Man and his ideas, écrits et dialogues avec Richard Evans (1975). Sur les fameuses conclusions morales que Konrad Lorenz tire de ses découvertes scientifiques, le savant s’est expliqué lui-même : « L’humanité contemporaine est en péril. Elle court de nombreux dangers, que le naturaliste et le biologiste en premier lieu sont seuls à apercevoir, alors qu'ils échappent au regard de la plupart des hommes, il est donc du devoir du savant de tirer la sonnette d’alarme, au lieu de se borner, selon son habitude, à se consacrer à l’investigation des phénomènes nouvellement découverts. (...) Il serait présomptueux de penser que ce que l’on sait soi-même n’est pas accessible à la majorité des autres hommes... Un danger cesse d’être épouvantable si l’on en connaît les causes. »

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