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LOGOS

LOGOS, n.m. (terme gr., passé dans la langue française). ♦ 1° À partir du sens fondamental de ce mot grec, « clarté intelligible de l'être », « identique au vrai », les stoïciens, à partir du IVe siècle avant Jésus-Christ, ont tenu cette intelligibilité pour matérielle et constituant le divin de ce monde. Ce serait le Zeus de la mythologie, mais Zeus répandu dans tout l'univers (panthéisme). Ils voient ce Logos dans l'harmonie universelle du Cosmos. ♦ 2° Philon d'Alexandrie, philosophe grec d'origine juive, qui vivait au début du Ier siècle (mort en 54), a repris le terme Logos. Son système dérive du platonisme et de la Bible (interprétée allégoriquement, comme exposé imagé de la philosophie). Sous le nom de Logos, il imagine un être un peu semblable à la Sagesse de la Bible (le livre de la Sagesse a été écrit au cours du Ier siècle avant Jésus-Christ). Cet être est intermédiaire entre le monde divin (incréé) et le monde créé : il est le lien (desmos) de ces deux mondes, à la fois Idée platonicienne et Logos stoïcien rationalité de l'univers. ♦ 3° L'évangéliste saint Jean, dans son Prologue (1, 1-14) transmet la révélation concernant une Personne divine (le Fils) qui, dans un mystère incompréhensible (l'incarnation), à un moment déterminé de notre histoire, a pris une nature humaine individuelle (Jésus), pour l'assumer : « Il s'est fait chair » (1, 14). C'est pourquoi Jésus, le Christ, est divin dans son humanité elle-même, et par elle, il révèle Dieu parfaitement. Ceux qui reconnaissent le Christ comme Dieu et seul Sauveur sont appelés chrétiens dès l'an 42 à Antioche. Ce Fils unique est venu dans notre histoire (ce n’est pas un symbole ni un mythe) : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie... » écrit saint Jean au début de sa première Épître, et saint Pierre, de son côté dira : « Car ce n'est pas en suivant des fables sophistiquées que nous vous avons fait connaître la puissance et l'Avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ, mais après avoir été témoins oculaires de sa majesté. Il reçut en effet de Dieu le Père honneur et gloire, lorsque la Gloire pleine de majesté lui transmit cette parole : « Mon Fils, mon Bien-Aimé, c'est celui-ci ; il a toute ma faveur » ; cette voix, nous l'avons entendue, nous, elle venait du Ciel ; nous étions avec lui sur la montagne sainte » (Epître 1, 16-18). Venu dans notre histoire, il est, en lui-même, engendré éternellement : saint Jean l'appelle Logos (que les Latins traduisent Verbum, d'où, en français, « Verbe»). La première phrase du Prologue dit : « En arkhê (au principe, à l'origine de tout) ên (verbe être à un imparfait qui signifie la permanence de l'être = est éternellement) ho Logos (le Logos) ; kaï (et) ho Logos ên pros (pros est une préposition dynamique : ce mot désigne la relation vivante, en Dieu, du Père et du Fils) ton Théon (Dieu) ; [conclusion :] kaï Théos ên ho Logos (et le Logos est éternellement Dieu). » Ce que ces mots de nos langages humains expriment, comme ils peuvent, c’est la Vie éternelle de Dieu-se-connaissant-parfaitement-lui-même, absolument en soi, sans que soient considérées les autres relations, de création ou de révélation. Ensuite, l'évangéliste fait savoir qu'il est créateur, source de vie, de lumière (intelligible et spirituelle), plein de gloire divine, de grâce et de vérité. — La théologie exprimera cette révélation divine, transmise par l'évangéliste, en exposant que le Logos est la Seconde Personne de la Trinité : celle-ci est le seul Dieu, le Dieu unique et un, éternel parfait, Amour de trois Personnes, la troisième étant l'Esprit-Saint, si essentiellement et intimement unies en elles-mêmes qu'elles forment un seul Etre infini et Absolu, l’« Unitrinité ». — Cette révélation dépasse infiniment les notions formées par les stoïciens et par Philon, comme celles, postérieures, des néo-platoniciens. ♦ 4° Les néo-platoniciens (Plotin et ses disciples et successeurs, à partir du IIIe siècle) reprendront l'idée de Philon. Hostiles au christianisme, dont ils repoussent les mystères, ils veulent cependant ouvrir au maximum la rationalité philosophique de l'esprit humain.

Logos Mot grec signifiant à la fois « parole » et «raison » (le verbe legein, dont il est dérivé, voulant initialement dire « comparer », « peser »). - Dans l’Antiquité grecque, le discours rationnel, l’étude, la science, par opposition au mythe. - Logos universel : chez les stoïciens, principe supérieur d’ordre et d’unité, se manifestant sous les traits du destin, de la providence et de la nature. • On trouve déjà, chez Héraclite, une identification du logos au feu primordial qui gouverne toutes choses continuellement. LOGOS (n. m.) Mot grec signifiant à la fois parole, raison et rapport, parfois employé pour désigner la raison comme principe.



LOGISTIQUE Chez les Grecs, art du calcul. Au sens moderne, synonyme de logique symbolique. LOGOS Mot grec : parole et raison (initialement au sens où celle-ci est d’abord capacité de rassembler et de comparer, de « peser »). ♦ C’est avec Héraclite que le logos entre dans le champ de la réflexion philosophique, en tant que raison commune à tous les êtres. Sens transcendant et raison qui gouverne le monde et exprime « l’ordre des choses », le logos reste - pour ce présocratique - à déchiffrer, bien que le message qu’il transmet ne soit pas totalement accessible. Par la suite, le logos devient chez les stoïciens la raison (logos universel) qui anime toutes les parties de l’univers, et chez Plotin* et les néo-platoniciens, un être intelligible intermédiaire entre Dieu et le monde. ♦ Notons que, dans le christianisme, il désigne le Verbe, ou deuxième personne de la Trinité. ♦ En philosophie contemporaine (notamment chez Heidegger*), le mot retrouve son acception étymologique pour désigner une « récollection » de l’Etre lui-même, qui fonde la possibilité d’une ontologie.

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