Linguistique - Litote - Littérarité - Littérature - Locuteur - Loi - Lumières (siècle des) - Lyrisme
Linguistique Discipline fondée par Ferdinand de Saussure (1857-1913) qui se propose d’étudier les langues d’une façon scientifique. La linguistique s’oppose à la grammaire en ce qu’elle n’est pas normative (elle ne vise pas à édicter des règles). Elle s’est notamment caractérisée par l’intérêt porté à la langue parlée et la tendance à considérer les langues comme des systèmes (un jeu de relations entre des éléments).
Litote Procédé de style qui consiste à atténuer l’expression, mais de telle sorte que l’interlocuteur ressente dans toute sa force ce qu’on veut lui dire. L’exemple de litote le plus célèbre et le plus souvent cité est emprunté au Cid de Corneille (1636). Chimène, qui éprouve un très fort amour pour Rodrigue, lui dit pudiquement : « Va, je ne te hais point. » La litote se distingue de l’euphémisme en ce sens que l’euphémisme veut réellement atténuer alors que la litote essaie de concilier force et réserve.
Littérarité Ce qui fait qu’un texte est littéraire, appartient au domaine de la littérature. Cette notion est si difficile à cerner que certains critiques en sont venus à affirmer en substance : un texte littéraire est un texte qui est considéré comme tel à un moment donné.
Littérature Domaine de la production artistique fondé sur l’exploitation des ressources de la langue autres que l’aptitude à véhiculer un sens. Il n’est pas facile de circonscrire le domaine de la littérature et de séparer le littéraire du non-littéraire. Cependant, on peut schématiquement distinguer deux situations : — dans le cas de l’expression non littéraire, celui qui parle ou écrit ne cherche qu’à transmettre une information ; c’est le cas de l’individu qui expose les données d’un problème, propose une solution, analyse une situation. — dans le cas de l’expression littéraire, le locuteur ne se contente pas de transmettre une information ; il utilise différentes propriétés du langage pour produire un effet sur le lecteur ou l’auditeur.
Locuteur Celui qui parle par opposition au « récepteur ». Celui qui reçoit l’énoncé est aussi appelé en linguistique « auditeur », « interlocuteur », « allocutaire ». LOCUTEUR nom masc. - Personne qui parle, qui émet le message. ÉTYM. : se rattache au verbe latin loqui = « parler ».
Loi 1. Sens scientifique Énoncé constatant l’existence de rapports permanents entre un certain nombre de faits. Exemple : L’eau bout à 100 degrés Celsius sous la pression atmosphérique normale (c’est-à-dire une pression de 101 325pascals ou 76 cm de mercure). Pour le savant, la loi est un « rapport constant » qui ne souffre aucune exception. 2. Sens juridique Règle qui organise la vie sociale en précisant les droits et les devoirs de chacun. Par exemple, une loi définit ce qu’est la propriété du sol et prévoit les sanctions pour le cas où les règles édictées ne sont pas respectées. À la différence du cas précédent, ces lois, étant des créations humaines, peuvent être modifiées. En principe, nul n’échappe à la loi. Lumières (siècle des) L’expression « siècle des lumières » désigne le xviiie siècle en faisant allusion à l’important mouvement d’idées qui se fit jour en Europe à cette époque sous l’impulsion des Philosophes. Les « lumières », sont les facultés de l’homme (intelligence, aptitude au raisonnement) et les idées neuves qui doivent permettre à l’humanité de dissiper la nuit de l’obscurantisme. En France, les personnalités les plus marquantes du « siècle des lumières » sont Montesquieu, Voltaire, Rousseau et Diderot. La « philosophie des lumières » se caractérise par : • La volonté d’éliminer le surnaturel comme principe d’explication ; la recherche de la vérité doit se fonder sur la démonstration, l’observation, l’expérience, la confrontation des témoignages. • La priorité accordée à la réflexion personnelle ; le « principe du libre examen » l’emporte sur le « principe d’autorité » ; les Philosophes refusent tout dogmatisme. • Le sentiment que l’homme ne peut aboutir à des certitudes dans le domaine métaphysique, d’où la volonté de faire converger les efforts vers une meilleure connaissance des réalités terrestres et une amélioration des conditions de vie de l’humanité. • Un esprit de tolérance. • Une volonté de laïcisation des institutions, une tendance à l’anticléricalisme. • La foi dans le progrès (progrès scientifique et technique progrès de l’éducation et de la divulgation des connaissances) pour libérer l’homme des contraintes naturelles (faim, froid, maladies, etc.), de la superstition et du fanatisme (et de la guerre qui en est souvent le corollaire). Rousseau occupe une position à part parmi les Philosophes dans la mesure où il ne partage pas leur foi dans les bienfaits du progrès.
Lyrisme Expression de sentiments personnels de caractère intime. Exemples : mélancolie à l’idée de la fuite du temps dans « Le Lac » de Lamartine, regrets sur sa jeunesse perdue chez Villon (xve siècle), force de la foi chez Claudel, bonheur d’être au monde chez Cendrars.