L'imagination est la création d'un monde surréel
En tant qu'exprimant nos désirs, les réalisations imaginatives sont aussi vécues comme réelles. Ainsi l'art nous fait vivre l'irréel comme le réel, il est un autre réel, un monde irréductible à celui que nous connaissons. Comme l'affirme Malraux, l'art « naît de la fascination de l'insaisissable, du refus de copier des spectacles, de la volonté d'arracher les formes au monde que l'homme subit pour les faire entrer dans celui qu'il gouverne ». Les artistes ne reproduisent donc pas la nature mais en sont les rivaux et les oeuvres d'art sont d'authentiques créations. Les images créées par l'art ont donc une réalité qui, bien loin d'être un moindre réel ou un irréel, est tout simplement un surréel. L'imagination est la faculté de « déformer des images », c'est-à-dire de rompre avec tout asservissement au réel antérieurement perçu, mais elle est aussi et surtout, comme l'affirme Bachelard, « le pouvoir de former des images qui chantent la réalité ». Imaginer pour l'homme, c'est donc entrer dans un monde nouveau et non pas se perdre dans l'irréel.
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- François Mauriac écrit : « Les personnages fictifs et irréels nous aident à nous mieux connaître et à prendre conscience de nous-mêmes... Et c'est sans doute notre raison d'être, c'est ce qui légitime notre absurde et étrange métier que cette création d'un monde irréel grâce auquel les hommes vivants voient plus clair dans leur propre coeur et peuvent se témoigner les uns aux autres plus de compréhension et de pitié. »
- « Les héros des grands romanciers, même quand l'auteur ne prétend rien prouver ni rien démontrer, détiennent une vérité qui peut n'être pas la même pour chacun de nous, mais qu'il appartient à chacun de nous de découvrir et de s'appliquer. Et c'est sans doute notre raison d'être, c'est ce qui légitime notre absurde et étrange métier que cette création d'un monde idéal grâce auquel les hommes vivants voient plus clair dans leur propre coeur et peuvent se témoigner les uns aux autres pl
- Henri Coulet écrit, dans Le Roman jusqu'à la révolution : « Le réel n'intéresse les romanciers que s'il est vécu par l'homme : ils peignent les passions bien plus que les objets, ils s'attachent beaucoup plus à reconstituer les émotions et les réflexions d'un personnage qu'à construire une intrigue parfaitement cohérente et à en inventer des circonstances rigoureusement possibles ; l'équilibre de l'imagination et de l'observation, qui s'entraident pour obtenir du lecteur l'adhésion lu
- Paul VALÉRY, Regards sur le monde actuel (1945) - commentaire : pour Valéry, la grande ville est un lieu « riche d'imprévu, qui engendre à l'imagination toutes les promesses de l'incertain. Chaque grande ville est une immense maison de jeux». Partagez-vous cette vision des grandes métropoles?
- Commentez cette page d'Albert Camus : « L'art formel et l'art réaliste sont des notions absurdes. Aucun art ne peut refuser absolument le réel. La Gorgone est sans doute une créature purement imaginaire; son mufle et les serpents qui la couronnent sont dans la nature. Le formalisme peut parvenir à se vider de plus en plus de contenu réel, mais une limite l'attend toujours. Même la géométrie pure où aboutit parfois la peinture abstraite demande encore au monde extérieur sa couleur et se