Libido
Libido Énergie de la pulsion sexuelle. La libido est psychique, elle est comparable à la faim pour la pulsion sexuelle. Le terme sera maintenu par Freud, malgré des variations qu’elle recouvre, et sera dans la dernière étape définie comme l’énergie de l’Eros.
libido, énergie motrice des instincts de vie. La libido a une importance fondamentale dans les conduites humaines, qu’elle conditionne en grande partie. N’étant pas attachée exclusivement au fonctionnement des organes génitaux, elle peut s’orienter vers des objets ou des personnes (libido objectale), se tourner vers le corps propre (libido narcissique) ou encore alimenter les activités intellectuelles (libido sublimée). Il existe un équilibre énergétique entre la libido narcissique (ou « libido du moi ») et la libido objectale : lorsque l’une augmente, l’autre baisse. Au cours de la croissance, cette énergie instinctuelle se localise sur certaines zones érogènes, variables avec l’âge, ou sur certains objets. La psychanalyse explique de nombreux traits de caractère et la plupart des comportements inadaptés (névroses, perversions) par des fixations durables de la libido en divers points de son évolution ou par la régression vers l’un de ces stades. On reproche à cette théorie de ramener tous les conflits à cette seule source d’énergie.
LIBIDO. Ce terme désigne l’énergie des pulsions sexuelles ; il implique la prise en considération du point de vue économique. « Nous appelons ainsi, écrit Freud, l’énergie, considérée comme une grandeur quantitative — quoiqu’elle ne soit pas actuellement mesurable — de ces pulsions qui ont à faire avec tout ce que l’on peut comprendre sous le nom d’amour."
Le terme de libido sert à désigner le concept d’énergie tel qu’il est utilisé en psychologie analytique. Ce terme a le sens général de « désir-aspiration-poussée vers un but sans investissement exclusif d’une tendance ; c’est une valeur énergétique qui peut se communiquer à un domaine quelconque, puissance, haine, faim, sexualité, religion, etc., sans être une tendance spécifique ». En essayant de rendre compte de l’aspect psychologique de ce concept, Jung a parfois emprunté sa formulation aux notions vitalistes, tout en précisant que « la libido au moyen de laquelle nous opérons n’est, ni concrète ni connue, mais qu’elle est un véritable X, une pure hypothèse, aussi insaisissable concrètement que l’énergie du monde physique de nos représentations ». Cliniquement, cette notion d’énergie sert à rendre compte de l’activité psychique dans ce qu’elle a d’analogique avec les systèmes physiques, permettant d’évaluer les différences d’intensité et les mouvements dynamiques constatés dans les phénomènes psychiques. Si la théorie de la libido a évolué dans l’œuvre de Jung, elle s’organise cependant autour d’un concept général d’énergie psychique qui peut être abordé sous deux aspects : a) l’aspect quantitatif impliquant forces et conditions. « Les pulsions humaines", par exemple, "peuvent être considérées comme étant les formes sous lesquelles se manifestent les processus énergétiques, et ainsi comme des forces analogues à la chaleur, à la lumière, etc. » ; b) l’aspect qualitatif, c’est-à-dire accessible à une constatation psychique : « à la mesure exacte des quantités est substituée en psychologie une détermination faite d’appréciations portant sur les intensités ; on emploie pour cela la fonction du sentiment (estimation de la valeur). Cette dernière joue en psychologie le rôle de la mesure en physique ». Le fondement de la libido, en tant qu’énergie psychique, peut être cherché dans la force de la tension existant entre les couples d’opposés. Lorsque cette tension dépasse un certain seuil, un conflit se forme et la libido modulant sa capacité d’autorégulation progresse ou régresse suivant les nécessités actuelles, à la recherche de nouveaux modes d’expression. L’agent psychologique de transformation de l’énergie est le symbole. Celui-ci opérant en tant que substitut des tendances instinctuelles permet à la libido d’investir de nouveaux objets. «Ce qui nous contraint à créer de nous-mêmes un substitut, ce n’est pas le manque extérieur d’objets, c’est notre incapacité de saisir avec amour une chose hors de nous... Notre monde n’est vide que pour qui ne sait pas diriger sa libido sur les choses et les hommes ». Cependant, les représentations capables d’attirer la libido vers de nouvelles formes doivent être dotées d’une énergie particulière. Jung la situe dans l’activité de l’archétype. (Voir aussi Archétype — Autorégulation — Régression.)
On est convenu de regrouper sous le concept énergétique et abstrait de la libido (ou Instinct de Vie, Eros), l’ensemble des besoins de la « sexualité », l’ensemble des phénomènes psychiques relevant des « motions pulsionnelles » dites sexuelles. Celles-ci, purement soucieuses d’atteindre leur but, se satisfont en effet largement d’un système d’équivalence, de façon relativement contingente eu égard aux objets, avant que n’interviennent de caractéristiques fixations (objectales). En s’unissant aux représentations, les pulsions libidinales (sexuelles) créent des désirs, affectivement chargés. Ceux-ci les représentent dans les scénari des fantasmes où s’imaginent la satisfaction, le plaisir, et où peuvent se produire les circulations énergétiques (substitutions d’objets, déplacements des « charges », transferts des investissements, sublimations des buts, etc.) sur la voie de la décharge.
1. On peut voir une ruse de la nature dans le fait que les pulsions sexuelles de la « libido » s’appuient d’abord - c’est « l’étayage » - sur les fonctions de la conservation (suçotement, ingurgitation, excrétion, miction, soins cutanés, activité musculaire, vision, etc.) pour leur faire jouer, par les complications psychiques qu’elles entraînent marginalement, le rôle de moteur du progrès. Les Zones transactionnelles de l’organisme sont ainsi transformées en zones érogènes à partir desquelles s’organiseront les mécanismes psychologiques de l'introjection, de l’internalisation, de la projection, de la tendance au contact, à l’exploration, à l’épistémophilie, etc., en « dérivation » des processus organiques et des modes correspondants du plaisir (oral, anal, génital, visuel, musculaire...) qui s’y ancrent...
2. Au terme du développement individuel, sur le chemin qui va des érotismes locaux à l’investissement des objets extérieurs au corps propre, à travers le passage des stades d’évolution et d’organisation sexuelle, par l’intermédiaire des processus psychiques inconscients, le concept de libido regroupe en dernière analyse les énergies de l’Eros sous l’aspect de l’amour sexuel, comme de l’amour de Soi, mais aussi des êtres, des concepts, des idéaux, des choses... : à savoir les différentes formes, directes ou inhibées quant au but, des « pulsions » qui alimentent les avatars du Désir. L’élargissement psychanalytique du concept du sexe et de l’amour, sous la catégorie de la libido, rejoint ici, de façon frappante, Platon (Le Banquet) et saint Paul (Corinthiens). Suivant l’orientation la plus générale des investissements affectifs chez les différents sujets, on distingue des types narcissique, objectal et anaclitique (par étayage), de l’organisation libidinale.
LIBIDO (n. f.) 1. — (Psychan.) Pour Freud, initialement, nom de la pulsion sexuelle, homologue, quant à l’amour, de la faim quant à l’instinct de nutrition ; par la suite, désigne essentiellement l’aspect quantitatif de cette pulsion ; par ext. désigne un investissement de la pulsion : la libido du moi, d’objet. 2. — Pour Jung, énergie psychique en gén.