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LIBÉRALISME

LIBÉRALISME. n. m. Doctrine favorable à la plus grande liberté des individus. Mais cette notion comporte des sens différents selon les domaines ou les contextes dans lesquels on l'emploie.
En général, on appelle libéralisme l'attitude des personnes libérales, qui respectent les idées d'autrui, qui sont tolérantes à l'égard des diverses opinions et conduites. 2° En politique, le libéralisme est une doctrine qui préconise la liberté la plus grande du citoyen. Contre l'autoritarisme de l'État, il faut donner le plus de garanties possible aux individus. Le libéralisme s'oppose au totalitarisme, à l'arbitraire du pouvoir, à l'absolutisme. Il revendique la liberté de pensée, la liberté d'agir, la liberté de s'associer. Il suppose un régime fondé sur la pluralité des partis et une multiplicité de mouvements. Cela n'exclut pas des conflits entre les droits de l'individu et l'existence de pouvoirs organisés.
En économie, le libéralisme se fonde sur la liberté d'entreprendre. Tout individu a le droit de fonder une entreprise, d'acheter, de vendre, d'embaucher, de produire. La propriété privée des moyens de production, base du capitalisme, est aussi la règle du libéralisme. Dès lors, c'est la loi de l'offre et de la demande, le dynamisme de la libre concurrence, le jeu du marché qui sont le moteur de l'économie. L'État doit laisser faire : le dirigisme, l'étatisme, l'interventionnisme des pouvoirs publics sont proscrits comme menaçant de perturber l'équilibre nature: auquel est censé aboutir la libération des agents économiques et de leurs initiatives spontanées.
Cette doctrine, poussée à l'extrême, conduit à ce qu'on appelle « la loi de la jungle ». Les acteurs de la vie économique étant de puissance inégale (notamment au plan financier), le libéralisme radical aboutit à «la liberté pour le pot de fer d'écraser le pot de terre». D'où, dans la plupart des pays industrialisés, le maintien d'un rôle important de l'État et des lois qui réglementent la vie économique, au nom, précisément, de la liberté du citoyen. Le « libéralisme » n'est donc pas synonyme de « liberté » : le succès, dans les années 1990, du mot déréglementation, n'a pas manqué d'alarmer plus d'un penseur politique.

Libéralisme
Tradition de pensée politique qui fonde l'autorité politique sur un accord de volontés individuelles et assigne pour finalité à cette autorité de garantir les droits inaliénables des individus : la sûreté, la propriété, la liberté notamment). Le libéralisme politique est également caractérisé par le projet de trouver pour l'État une justification laïque et par l'opposition résolue à l'absolutisme qui lui fait prôner une stricte limitation des pouvoirs de l'État. Si l'on se réfère à la distinction proposée par Isaiah Berlin entre liberté négative (être libre de l'ingérence d'autrui dans la poursuite des activités que l'on est capable d'exercer sans l'aide d'autrui) et liberté positive (pouvoir participer à l'autodétermination collective de la communauté), le libéralisme insiste essentiellement sur la défense absolue de la liberté négative de l'individu : celle de penser, de circuler, de s'exprimer, de s'associer, etc. Les libéraux accordent un primat à cette défense de la liberté comme non-ingérence dans la sphère des droits inaliénables de l'individu sur l'égalité. Le libéralisme politique ne peut être exactement superposable avec le libéralisme économique : il partage avec ce dernier la priorité donnée à la liberté individuelle, mais il peut admettre des formes social-démocrates qui entendent corriger les effets du marché et les inégalités naturelles.

Libéralisme économique
Doctrine économique qui considère que le marché doit être un libre espace de concurrence dans lequel les autorités politiques ne doivent pas, ou peu, intervenir.

LIBÉRALISME

Terme ambigu dont la signification varie selon qu’on l’applique à l’ordre politique ou au domaine économique.

♦ Dans le premier cas, doctrine qui, à la suite de Locke, Montesquieu, Rousseau, prône la tolérance, préconise le respect de la liberté individuelle - notamment la liberté de pensée - et entend protéger celle-ci en limitant les pouvoirs de l’État (par exemple : grâce à la séparation des pouvoirs).

♦ Le libéralisme économique (Quesnay, Say, Adam Smith, Malthus, Ricardo, J. Stuart Mill) est une conception qui refuse l’intervention de l’État dans le jeu économique (si ce n’est pour défendre l’initiative privée) et qui pose l’existence de lois naturelles capables d’assurer l’équilibre de l’offre et de la demande, à condition que soient respectées la concurrence et la propriété privée des moyens de production. Le néo-libéralisme est une doctrine qui, de nos jours, devant l’échec du libéralisme classique, admet une certaine intervention de l’État dans l’économie sans pour autant remettre en cause le principe de la concurrence et de la libre entreprise.

 

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