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Libéralisme - Libertaire - Libertin - Libre arbitre - Libre penseur

Libéralisme
1. Économie Doctrine économique tournée vers une réduction du rôle de l’État et une grande liberté en ce qui concerne le marché du travail et le commerce. Le « libéralisme » s’oppose au « dirigisme » caractérisé par une intervention importante de l’État. Mais il n’existe pas aujourd’hui de système économique éliminant complètement l’intervention des instances dirigeantes. 2. Histoire À partir du XIXe siècle, terme désignant le courant favorable à une meilleure protection du citoyen vis-à-vis de l’arbitraire du pouvoir.


LIBÉRALISME nom masc. - Doctrine économique et politique visant à limiter le rôle de l’État de manière à assurer la liberté la plus grande aux individus. Le libéralisme économique et le libéralisme politique procèdent d’une même conception des rapports entre l’individu et la société. Cependant, ils ne vont pas toujours de pair dans la réalité sociale et historique. Le libéralisme politique se définit par la volonté de protéger le citoyen contre les atteintes à sa liberté qui pourraient être le fait d’un gouvernement autoritaire ou totalitaire. Le libéralisme économique repose sur la conviction que l’économie fonctionne de manière optimale par le libre jeu des forces du marché, la rencontre entre l’offre et la demande aussi bien sur le marché des biens que sur celui du travail. En conséquence, l’État doit se garder d’agir dans un domaine qu’il ne peut que perturber par ses interventions. Concrètement, le libéralisme économique se traduit par la volonté de réduire au minimum le secteur public. Montesquieu, Benjamin Constant, Tocqueville ou Raymond Aron appartiennent par exemple à la tradition du libéralisme français.

LIBERTAIRE adj. - Qui prône la valeur absolue de la liberté et refuse de ce fait que la société se donne le droit de limiter celle-ci. Le mot est pratiquement synonyme d’« anarchiste ». —> Anarchie


LIBERTIN nom masc. et adj. - 1. Qui ne se soumet pas aux lois de l’Église et qui remet en cause les principes de la religion. 2. Qui mène une vie de plaisir, de débauche. Au premier sens, le mot renvoie à un courant philosophique et littéraire qui se développa au XVIIe siècle et dont les principaux représentants furent Théophile de Viau et Saint-Évremond ou encore Gassendi. Sans forcément mener une vie de débauche, les libertins, s’inspirant largement d’Epicure, rejetaient le christianisme et affirmaient la valeur d’une pensée libérée des dogmes. Leur influence fut considérable, mais clandestine dans la mesure où, dans une France catholique, la diffusion de telles idées était impossible. La dette de Voltaire et des Encyclopédistes à leur égard est sans doute considérable. C’est au second sens que le mot persiste dans la langue moderne : un libertin est quelqu’un qui fait de la jouissance — notamment sexuelle — l’objectif unique de sa vie et qui, de ce fait, prend plaisir à briser toutes les règles sociales et les tabous. Les deux sens ne sont pas toujours distincts dans la mesure où un individu peut associer dans sa vie le refus philosophique de l’enseignement de l’Eglise et le refus des lois morales que cet enseignement impose. C’est le cas du dom Juan de Molière comme de la plupart des personnages de Sade. D’où l’alternance caractéristique dans les romans de ce dernier des scènes sexuelles et des dissertations philosophiques. —> Critique (Esprit) — Libre examen — Libre penseur

LIBRE ARBITRE nom masc. - Faculté de choisir en fonction de sa seule volonté. La question du libre arbitre a été au cœur de toute une série de débats philosophiques et théologiques. En principe, Dieu a créé l’homme en le dotant du libre arbitre, c’est-à-dire de la capacité à choisir ou le Bien ou le Mal. Il s’agit même là de la raison qui explique la présence du Mal dans la création d’un Dieu bon. Cependant, un certain nombre de penseurs religieux nient ou semblent nier le libre arbitre en affirmant que c’est Dieu, dans sa toute-puissance, qui sauve l’homme en lui attribuant sa grâce ou qui décide qu’il fera partie des damnés en ne lui attribuant pas cette grâce. L’homme de ce fait est prédestiné au salut ou à la damnation et perd toute liberté. Il est donc, dans cette perspective fataliste, privé du libre arbitre. —> Jansénisme

LIBRE EXAMEN nom masc. — Principe en vertu duquel chaque individu, par l’usage de sa raison, est en mesure d’examiner par lui-même une question sans se référer à l’autorité d’un dogme ou d’un système. Le principe de libre examen, qui se fonde sur l’esprit critique, s’oppose donc au principe d’autorité. Il jouera un rôle fondamental au siècle des Lumières, mais le mouvement protestant du XVIe siècle en contenait déjà les ferments. —► Critique (Esprit) - Libertin - Libre penseur - Lumières

Libertaire
Qui refuse tout ce qui dans l’ordre social entrave la liberté des individus. Ce mot existe surtout comme adjectif (des doctrines « libertaires ») et correspond pratiquement à « anarchiste ».


Libertin
1. Sens intellectuel Individu qui nie toute religion révélée et s’en tient à ce qui peut être démontré. 2. Sens moral Individu s’adonnant aux plaisirs sans respecter les conventions sociales. Les deux sens peuvent aller de pair pour un même individu. Ainsi Don Juan est libertin au sens intellectuel et au sens moral. Il affirme à Sganarelle « Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit. » (donc négation de l’idée de Dieu et de tout surnaturel) et, en même temps, il ne respecte pas les principes moraux du temps. Le premier sens est le sens historique correspondant à la France du xviie siècle, mais il peut être appliqué à d’autres contextes. C’est surtout au sens 2 que le mot est employé aujourd’hui.


Libre arbitre
Faculté qui permet à l’individu d’agir librement. Les querelles des théologiens et des philosophes ont souvent porté sur l’existence ou la non-existence de cette aptitude au libre choix. En effet, ce choix est difficilement conciliable avec la toute puissance de Dieu et sa prescience (le fait de savoir à l’avance ce qui va se passer).


Libre examen (principe de)
Principe selon lequel chacun doit user de son aptitude à raisonner. Chacun doit procéder à un « examen » personnel des questions débattues. L’individu ne doit pas accepter passivement les préjugés, ne doit pas se fier les yeux fermés à une personne ou un texte qui font autorité. À l’opposé du principe de libre examen se situe le « principe d’autorité ».


Libre penseur Celui qui, en matière de religion, refuse toute vérité dogmatique et ne se fie qu’à sa raison. Le mot est un équivalent moderne de « libertin » au sens 1.


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