Lexique de psychologie: lettre R
- Ralentissement psychomoteur : 1. Lenteur de l’idéation (bradypsychie) dans la confusion mentale, les démences, les états dépressifs. 2. Affaiblissement intellectuel progressif avec une réduction de l’activité physique dans l’alcoolisme, la sénilité, etc.
- Ramollissement cérébral : Lésion cérébrale caractérisée essentiellement par un infarctus par altération artérielle, induisant à son tour la mortification et le ramollissement de la région cérébrale privée d’afflux sanguin. A l’origine notamment des démences vasculaires.
- Raptus : Impulsion soudaine, explosive, d’ordre émotionnel, avec conduites coléreuses, violentes, suicidaires selon les cas (confusion, alcoolisme, épilepsie, état passionnel).
- Rationalisation : 1. Utilisation d’une explication rationnelle ou cohérente, trouvée a posteriori pour justifier un jugement ou un comportement. 2. En psychopathologie, même procédé à fonction défensive, pour expliquer un symptôme névrotique ou un délire.
- Rationalisme morbide : Processus observé dans la schizophrénie, qui restreint et étouffe la réalité vivante et concrète à l’aide de raisonnements abstraits, d’élaborations stériles et contraignantes, programmes, théories, dogmatisme, ayant en commun l’inefficacité et l’inadéquation au réel.
- Réactionnel (état) : Ce qui survient à la suite et comme conséquence d’un événement frustrant (échec, deuil, perte) ou d’une situation de tension. Le caractère et l’intensité de la réaction dépendent de la personnalité de l’individu, de ses expériences, de son niveau de sensibilité et de résistance aux agressions. Elle peut revêtir des formes d’intensité variées : états dépressifs, psychoses aigues.
- Réalité : 1. Ensemble des objets qui s’offrent à l’exploration physique et psychique du sujet, dotés de l’extériorité, d’une consistance et d’une permanence suffisantes. Synonyme : monde extérieur. 2. Symétriquement, la réalité psychique comporte non seulement les résultats de l’exploration de la réalité matérielle, mais aussi l’imaginaire et ses fantasmes. 3. Principe de réalité : selon la psychanalyse, loi qui régit le Moi et vise à soumettre les pulsions dominées par le principe de plaisir, aux exigences du réel.
- Récepteur : Molécule protéique située sur la membrane cellulaire ou dans le cytoplasme, capable de reconnaître et d’accueillir de manière spécifique un neurotransmetteur ou un médicament.
- Reconnaissance (fausse) : Trouble de l’identification où le sujet à l’impression de reconnaître des personnes différentes de celles qu’il perçoit. Le plus souvent associé à un état confusionnel ou délirant.
- Réflexe : 1. Phénomène élémentaire en psychophysiologie comprenant une excitation, sa transmission, et la réponse motrice, glandulaire ou sécrétrice qui a un caractère automatique.
- 2. En un sens général, et au pluriel, désigne la capacité d’un individu à répondre dans des délais rapides et de façon adéquate aux sollicitations du milieu. Elle est altérée par certains toxiques (alcool, drogues, etc.) ainsi que dans la sénilité. Voir conditionnement. Réformateurs (délirants) : Paranoïaques, idéalistes passionnés convaincus de leur supériorité et d’avoir à exercer une mission qu’ils s’efforcent de remplir par tous les moyens. Voir idéalistes passionnés, homicide, etc.
- Refoulement : Mécanisme de défense (inconscient) qui maintient dans l’inconscient des représentations liées à une pulsion inacceptable par le Moi. Le refoulement consomme une énergie qui fait défaut au Moi pour d’autres Investissements et s’exprime par de la fatigue, de la distraction, l’inadaptation.
- Refuge (maladie) : Etat pathologique comptant, parmi ses bénéfices secondaires, une mise à distance du monde, de ses problèmes et difficultés. Le phénomène n’est pas toujours conscient.
- Régicide : Homicide visant la personne d’un souverain. Voir idéaliste passionné.
- Régression : 1. Retour à des modes de pensée et de conduite ne correspondant ni à l’âge, ni à la maturité psychique de l’individu. La régression peut être temporaire (émotion, colère, ivresse) ou durable. 2. Rappel de stades de la libido et de relations appartenant à des périodes dépassées du développement psycho-affectif, comme dans le rêve, les névroses, le délire.
- Relation (délire de) : Délire survenant sur une personnalité paranoïaque sensitive. Voir sensitif.
- Relaxation (thérapie de) : Méthode thérapeutique visant l’obtention de l’apaisement émotionnel par le contrôle du tonus musculaire, grâce à un entraînement régulier, aidé par la suggestion du thérapeute puis par autosuggestion. Employée en France sous la forme de training autogène de Schultz.
- R.E.M. (rapid eye movement) : Sigle désignant la phase du sommeil dit paradoxal.
- Réminiscence : Retour spontané à la conscience d’un souvenir imprécis.
- Renaissance (thérapie de) : Méthode psychothérapique axée sur l’hyperventilation pulmonaire, et visant à faire revivre sa naissance au patient en dédramatisant les aspects traumatiques. A rapprocher du cri primal.
- Reniement : 1. Oubli d’un épisode pathologique dont le patient rejette totalement la réalité. 2. Refus de l’attribution d’une idée ou d’une tendance exprimée dans le passé.
- Renifleur : Déviation (ou perversion) sexuelle où l’odeur des matières fécales ou des urines est nécessaire pour atteindre une satisfaction érotique.
- Renversement : Retournement d’une tendance affective (amour-haine), d’une conduite (agressivité-soumission), d’une pulsion (sadisme-masochisme, activité-passivité) sous l’effet d’un remaniement des rapports avec le milieu, d’une modification physiologique ou d’une défense.
- Repli sur soi : Phénomène caractéristique de l’autisme combinant un désinvestissement du monde et une réduction égocentrique des intérêts et des affects.
- Responsabilité : Engagement d’une personne libre dans ses actes, entraînant l’obligation d’en assumer les conséquences sur le plan du contrat, des réparations et des sanctions éventuelles. Voir article 64.
- Retard mental : Insuffisance du développement intellectuel liée à un déficit congénital ou une atteinte précoce de l’intelligence. La distinction tient compte de données cliniques et psychométriques : le retard mental profond exige une assistance constante ; le retard mental moyen peut être associé à des dysmorphies et des syndromes neurologiques graves ; le retard mental léger concerne deux à trois pour cent des enfants d’âge scolaire et est à l’origine d’un retard scolaire.
- Réticence : Défaut de coopération involontaire (blocage affectif) ou refus actif de livrer ses pensées au cours de l’examen psychiatrique par dissimulation, agressivité, ou défiance. Voir opposition, négativisme, refus, mutisme.
- Retrait : 1. Eloignement du monde et des zones conflictuelles pour des raisons affectives, par déception, échec, frustration, sans que cela implique un trouble psychique. 2. Synonyme de repli sur soi. 3. Retrait objectai : désinvestissement des objets.
- Rétroaction : Voir annulation rétroactive.
- Rétrograde (amnésie) : Caractérise l’amnésie d’évocation ou de remémoration marquée par l’impossibilité de la restitution d’un souvenir jusque là bien conservé.
- Rêve : Activité hallucinatoire physiologique survenant quatre à cinq fois par nuit et durant dix minutes, contemporaine d’un relâchement musculaire complet, à l’exception de mouvements oculaires (R.E.M.) accompagnés d’ondes E.E.G. peu voltées et rapides. Le contenu du rêve est fait de restes diurnes, condensés (voir condensation), transformés et de fantasmes qui échappent partiellement à la censure du Moi.
- Rêve éveillé dirigé : Rêverie dirigée par un psychothérapeute qui suggère des thèmes, des mouvements (descente, ascension) déclenchant un scénario fantasmatique qui fait ensuite l’objet d’une interprétation.
- Revendication : Polarisation passionnelle de l’activité psychique tendue afin d’obtenir satisfaction, réparation, justice, consécration (voir : délire chronique, passionnel, etc.).
- Ribot (loi de) : Conservation relative des souvenirs les plus anciens avec disparition des récents dans les amnésies rétrogrades.
- Rite conjuratoire : 1. Tout ce qui permet, dans la mentalité superstitieuse, de détourner une menace d’exorciser un malheur. 2. Acte accompli dans l’intention d’annuler (voir : annulation) une idée, un comportement intolérable : vérifications, gestes compliqués, absurdes, litanies, etc. Voir névrose obsessionnelle.
- Rorschach (test de) : Test projectif universellement employé, proposant à l’interprétation du sujet une série de dix planches de taches d’encre, c’est-à-dire un matériel peu structuré, qu’il doit décrire en puisant dans son imaginaire. Le contenu, la forme et toutes les particularités des descriptions font ensuite l’objet d’une analyse très précise, permettant des conclusions sur la personnalité et la structure mentale. Voir psychométrie.
- Rosenzweig (test de frustration de) : Test projectif, constitué par une série de vingt-quatre dessins représentant chacun deux personnages - l’un étant en train de décrire une situation désagréable dont l’autre est responsable. Le sujet testé doit imaginer ce qu’il répondrait s’il se trouvait à la place du second personnage. Considéré comme très objectif, ce test permet d’étudier les réactions à la frustration du Moi, et de déterminer un indice d’adaptation sociale ainsi qu’un indice de force du moi.
- Roue dentée : Nom donné à un signe clinique de l’hypertonie extrapyramidale mise en évidence par la mobilisation passive d’une articulation : la rigidité cède par à-coup et donne l’impression de la rotation d’une roue dentée. Cette rigidité s’observe dans certaines pathologies neurologiques comme la maladie de Parkinson, et représente un effet secondaire d’un traitement neuroleptique.
- Ruine (idées de) : Conviction délirante d’un désastre inévitable et mérité dans le domaine de la situation, des finances, de la position sociale. Voir : mélancolie. Rumination : Ressassement incoercible d’idées sombres, de prévisions pessimistes dans les états dépressifs et les délires de persécution. Voir : mentisme.
- Rythme alpha : Activité de fond du cerveau de l’individu éveillé, les yeux fermés, au repos intellectuel et affectif constituée par des ondes bilatérales et synchrones à droite et à gauche, d’une fréquence de dix cycles par seconde. Elles disparaissent dans le sommeil ou si l’individu fixe son attention (réaction d’arrêt). Voir électroencéphalogramme.