Lexique de psychologie: lettre P
- Pack : Ancienne technique d’hydrothérapie, revenue au goût du jour, consistant à envelopper tout le corps du patient de draps mouillés froids et de couvertures chaudes. Utilisée en psychiatrie dans le traitement de certaines psychoses.
- Palilalie : Répétition irrésistible d’un ou plusieurs mots (maladie de Parkinson, démences).
- Palimpseste :
1. Parchemin dont on a effacé le premier texte pour le réutiliser. 2. Amnésies brusques observées au début de l’alcoolisation. [Jellinek]
- Palingnostique (délire) : Délire fondé sur de fausses reconnaissances continuelles et une illusion généralisée de déjà vécu.
- Paludothérapie : Voir malariathérapie.
- Panique (trouble) : Etat anxieux bien déterminé se caractérisant par des crises d’angoisse répétées et intenses (attaques de panique). Pour poser le diagnostic, les attaques de panique doivent comporter au moins quatre des douze symptômes suivants : dyspnée, palpitations, douleur ou gêne thoracique, sensations d’étouffement ou d’étranglement, étourdissements, vertiges ou sensations d’instabilité, paresthésies, sensations d’irréalité, bouffées de chaud et de froid, transpiration, impression d’évanouissement, tremblements et secousses musculaires; peur de mourir, de devenir fou ou de commettre un acte non contrôlé. Trouble décrit dans les nouvelles nosologies (DSM).
- Pantophobie : Angoisse panique, avec crainte étendue à tous les objets.
- Papez (circuit de) : Circuit neuronal très complexe, partant et revenant au gyrus cingulaire unissant les structures de la base du cerveau au cortex cérébral, qui Joue un rôle essentiel tant au niveau de la mémoire (rétention mnésique) qu’au niveau de la vie émotionnelle.
- Paradoxal (sommeil) : Stade du sommeil caractérisé sur l’enregistrement polygraphique par des ondes en dents de scie et un tracé ressemblant à celui de l’endormissement et sur le plan clinique par : des mouvements oculaires rapides (REM : rapid eye movement), un relâchement du tonus musculaire malgré des clonies de la face, une érection pénienne chez l’homme, une accélération de la fréquence respiratoire et cardiaque et une phase de rêve.
- Paralogisme : Raisonnement faux et superficiel, s’appuyant sur des observations incomplètes ou mal interprétées, des analogies, des coïncidences.
- Paralysie générale : Méningo-encéphalite survenant tardivement (environ 20 ans) après l’infection syphilitique et comportant outre des signes neurologiques un affaiblissement démentiel, une euphorie avec délire de grandeur et troubles du comportement ou au contraire une dépression ; curable par antibiotiques, cortisone, autrefois par arsenic et malariathérapie. Synonymes : démence syphilitique, maladie de Bayle.
- Paralysie supra nucléaire progressive : Affection neurodégénérative rare (que certains auteurs rangent parmi les maladies à virus lents), se déclarant entre 45 et 75 ans et évoluant rapidement vers la mort (6 ans en moyenne). Elle se caractérise cliniquement par une rigidité axiale avec dystonie en extension de la nuque, une instabilité posturale avec tendance à la chute en arrière, une dysarthrie et une dysphagie, et surtout une perte du contrôle volontaire des mouvements oculaires, avec toutefois conservation des mouvements oculaires réflexes. A ces signes s’associent un sommeil perturbé, et souvent une démence. Synonyme : maladie de Steele, Richardson et Olszewski.
- Paramimie : Discordance de la mimique, observée dans la dissociation schizophrénique.
- Paramnésie : Trouble de la mémoire consistant en erreur d’appréciation : un phénomène nouveau est reconnu comme s’il avait été déjà vu, déjà perçu. Voir fausse reconnaissance, Korsakov, fabulation, délire palingnostique,
- Paranoïa : 1. Troubles caractériels comportant orgueil, rigidité, méfiance. 2. Délire bien systématisé, respectant en général la personnalité (voir : structure), manifestant une agressivité importante liée à des idées de persécution, de préjudice, de tromperie, de dépossession, de revendication, etc. Voir : psychoses passionnelles, érotomanie, sensitif, Interprétations, etc.).
- Paranoïde (délire) : Délire mal structuré, accompagnant des altérations de la personnalité, caractéristique de la schizophrénie. Paraphasie : Trouble du langage caractérisé par l’emploi de mots inadéquats et déformés à la place des mots que l’on attendait. Observé dans certaines formes d’aphasie.
- Paraphilie : Vocabulaire utilisé dans les nouvelles nosologies (DSM) pour désigner les déviations du comportement sexuel ou perversions sexuelles caractérisées par la recherche régulière du plaisir sexuel auprès d’un partenaire ou d’un objet inadapté, ou dans des circonstances anormales. Terme générique recouvrant des anomalies sexuelles aussi diverses que la pédophilie, la zoophilie, le frotteurisme, le sadisme, le masochisme, le fétichisme, l’éonisme, le voyeurisme et l’exhibitionnisme. Voir perversions sexuelles.
- Paraphonique (état) : Domination de la conscience par une seule idée, provoquée par la suggestion hypnotique, et pouvant entraîner des comportements dont le sujet perd le souvenir à son réveil. Voir : hypnose.
- Paraphrénie : Délire comportant une conservation de la lucidité et de l’adaptation au réel, contrastant avec des élaborations délirantes extravagantes, avec thèmes fantastiques, cosmiques ou féériques.
- Parasomnie : Trouble du sommeil caractérisé par la survenue d’un événement anormal pendant l’endormissement, le sommeil ou le réveil. Il s’agit principalement de terreurs nocturnes ou de somniloquie, de bruxomanie.
- Paratonie : Difficulté ou impossibilité d’effectuer volontairement un relâchement musculaire.
- Paresthésies : Troubles, en général discrets, de la sensibilité, consistant en sensations tactiles et douloureuses (fourmillements, piqûre, chaleur, etc,).
- Parkinson (maladie de) : Dégénérescence du corps strié et du locus niger, atteignant généralement les sujets de plus de 50 ans, qui se caractérise essentiellement par un tremblement au repos (disparaissant lors de l’exécution d’un mouvement volontaire) , une akinésie, et par une rigidité musculaire de type extrapyramidal. Parfois accompagnée de troubles cognitifs et associée à une démence. La maladie de Parkinson est liée à un déficit du système dopaminergique du cerveau.
- Parricide : Meurtre d’un ascendant, commis en général par un arriéré ou un malade mental (schizophrénie) ou sous l’effet de l’alcool. Dans certains cas, un père alcoolique ou lui-même déséquilibré peut être tué par un enfant, qui cherche par exemple à défendre la mère.
- Participation (idée de) : Tendance (parfois conviction délirante) à admettre entre les êtres et les choses des liens et des influences réciproques tels que ce qui arrive à l’un retentit chez l’autre. Voir : pensée magique.
- Passion : 1. Etat affectif intense et exclusif entraînant une réduction du contrôle réflexif sur l’expression émotionnelle et les comportements. 2. Attachement excessif à un objet qui monopolise tous les Intérêts du sujet. 3. Asservissement à une perversion, à une drogue. 4. Souffrance, acceptée plus ou moins volontairement.
- Passionnel (délire) : Délire fondé sur une idée prévalente qui affecte tout un secteur de la réalité, respectant généralement la lucidité dans les autres domaines (revendications, préjudice, jalousie, réforme, etc.).
- Passivité : Absence d’initiative, l’activité n’étant produite que sur injonction ou par entraînement collectif. La passivité s’observe au cours des processus démentiels ou chez des patients longtemps hospitalisés.
- Pathogénie : Mécanisme de déclenchement de la maladie.
- Pathognomonique : Qualifie un symptôme ou un signe dont la seule présence affirme le diagnostic.
- Pathomimie : Imitation plus ou moins consciente d’une maladie. Voir : hystérie, plasticité, pithiatisme.
- Pédérastie : Homosexualité masculine avec de jeunes enfants ou adolescents.
- Pédophilie : Attirance homo ou hétérosexuelle pour les enfants.
- Pénitentiaire (psychose) : Synonyme psychose carcérale.
- Pensée : Ensemble des opérations intellectuelles qui permettent de comprendre les objets et leurs relations et d'accéder à la connaissance du monde. Dans le délire, la pensée se détourne du réel au profit de l’imaginaire. Perception : Opération psychologique par laquelle nous connaissons la présence actuelle d’un objet extérieur à travers les modifications que celui-ci imprime à nos organes sensoriels. Dans les troubles de la perception, on distingue les illusions, qui sont de simples déformations, des hallucinations et hallucinoses ,où l’objet perceptif est absent du monde, quoique présent à la conscience.
- Persécution (idées de) : Idées délirantes les plus fréquentes, qui se définissent par les questions suivantes : qui persécute ? pourquoi ? par quels moyens ? donc quelle réaction ? Tous les avatars humains (amour, ambition, argent, religion, politique) sont invoqués. Les idées délirantes s’appuient sur des intuitions, des interprétations, des idées prévalentes, des hallucinations. Le délirant persécuté s’avère un redoutable persécuteur. Voir : paranoïa, idéaliste, passion, quérulence, etc.
- Persévération : Tendance à maintenir ou à répéter le même type de conduite ou de comportement sans tenir compte des modifications de la situation ou de la question posée. Se rencontre surtout dans les états d’arriération mentale, la schizophrénie catatonique, la confusion mentale stuporeuse ainsi que dans le stade initial de la plupart des formes de démence.
- Personnalité : Organisation dynamique des aspects intellectuels, affectifs, volitionnels, physiologiques et morphologiques de l’individu (Th. Lemperière). L’individu en tant qu’il s’éprouve comme une unité et une totalité responsable, résultant d’un tempérament, de ses expériences et s’exprimant dans un caractère et des comportements.
- Personnalité multiple : Trouble dissociatif, caractérisé par l’existence chez un même individu de deux ou plusieurs personnalités différentes, dont chacune prend à son tour le contrôle total du comportement du sujet. Entre dans le cadre des névroses hystériques.
- Perversion : Orientation permanente des conduites d’un individu le portant aux actes pervers, c’est-à-dire en contradiction avec l’instinct. La perversion est souvent précoce, mettant en échec les tentatives éducatives. Chez l’adulte, elle aboutit à des conduites délinquantes. Parfois rattachée à une atteinte organique (encéphalite), à un traumatisme psychique grave de l’enfance, la cause reste souvent obscure. Il ne faut donc pas confondre pervers et perverti.
- Perversion sexuelle : Déviation du comportement sexuel normal où la recherche du plaisir et de l’orgasme est assuré par des moyens autres que le coït par pénétration vaginale. On distingue classiquement les perversions sexuelles par rapport à l’objet sexuel : nécrophilie, bestialité ; par rapport au choix du partenaire : pédophilie, gérontophilie etc. ; par rapport aux moyens utilisés : fétichisme, sadisme, masochisme, voyeurisme, exhibitionnisme etc.
- Perversité : Anomalie affectant un comportement social qui est entaché de malignité, avec comme bénéfice premier le mal accompli ou infligé ; elle donne aux actes antisociaux un caractère de cruauté inutile et gratuite. La perversité est irrégulière ou paraît dans tous les comportements (déséquilibre physique).
- Peyotl : Voir mescaline.
- Phallique (stade) : Voir stade.
- Phallus : 1. Représentation symbolique de l’organe viril alors que le pénis en est la réalité anatomique. 2. Objet séparable pouvant être fantasmatiquement donné, perdu, reçu, pris en tant que pénis, enfant, cadeau, fèces, etc.
- Pharmacomanie : Abus habituel de médicaments, souvent anodins et nullement stupéfiants mais pouvant, avec certaines substances psychotropes, conduire à la toxicomanie.
- Pharmacodépendance : Etat psychique et parfois aussi physique, résultant de la prise d’une drogue, caractérisé par des réactions comportementales ou autres comprenant toujours un besoin compulsif de prendre une drogue, de façon continue ou périodique, afin d’en éprouver les effets psychiques et parfois de supprimer le malaise consécutif à son absence. Il peut ou non y avoir accoutumance. Une personne peut être dépendante de plus d’une drogue (OMS 1975).
- PHC : Voir psychose hallucinatoire chronique.
- Phénobarbital (ou acide phényléthylbarbiturique) : Substance dotée de propriétés antiépileptiques, anticonvulsivantes et hypnotiques.
- Phénotype : Caractères extérieurs et observables d’un organisme, déterminés par l’hérédité et le milieu.
- Phénylcétonurie : Arriération due à l’altération héréditaire du métabolisme d’un acide aminé, la phénylalanine, et pouvant être évitée si, par un dépistage précoce, on donne un régime ne comportant pas la substance responsable pendant les premières années.
- Phobie : Peur ou crainte angoissée se rapportant, sans raison, à un objet, une situation. Voir névrose phobique, phobie d’impulsion.
- Phobie sociale : Trouble phobique se traduisant par un évitement des situations de groupe dans lesquelles le sujet pourrait être amené à être observé et <jugé» par les autres. Exemples de phobies sociales : peur de parler en public, éreutophobie, peur d’utiliser les toilettes publiques (urinoirs), peur de manger en public, etc.
- Photopsie : Hallucination visuelle élémentaire ayant la forme d’une tache lumineuse.
- Phrénologie : Ancienne conception qui faisait dépendre les qualités psychiques de la morphologie et des bosses du crâne.
- Physiognomonie : Essai de détermination des qualités psychiques par l’étude de la morphologie du visage.
- Pica : Perversion du goût qui se traduit par l’ingestion de substances non comestibles (par exemple géophagie), observée chez l’enfant autiste ou arriéré profond.
- Pick (maladie de) : Démence présénile caractérisée anatomiquement par une atrophie cérébrale circonscrite fronto-temporale, et, cliniquement, par une détérioration rapide des fonctions intellectuelles associée à des troubles de l’humeur (syndrome frontal) et des stéréotypies tant verbales que comportementales. A noter l’absence de troubles mnésiques importants, peu d’atteintes des fonctions symboliques, la conservation d’une orientation correcte, et l’absence de lésions de type sénile à l’examen histologique.
- Pithiatisme : Etat pathologique qu’on peut créer ou faire disparaître sous l’effet de la suggestion II y a un pithiatisme accidentel, traumatique, et un pithiatisme permanent, qui répond à la névrose hystérique.
- Placebo : Faux médicament dont les effets ne peuvent être que psychologiques et non pharmacologiques.
- Plaisir : 1. Satisfaction résultant de l’assouvissement d’une pulsion, et, par extension, d’un désir. 2. En psychophysiologie, phénomène connoté par une impression agréable, constituant une gratification et un renforcement positif : un tel phénomène tend à être reproduit par le sujet (loi de l’effet). 3. Principe de plaisir : loi du Ça selon laquelle toute tension implique sa décharge immédiate, toute pulsion demande à être satisfaite. Voir : réalité.
- Plasticité : 1. Capacité d’imiter ou de reproduire un tableau pathologique. Voir : pithiatisme. Se dit aussi psychoplasticité. 2. Sensibilité à la suggestion, à l’entraînement, à la contagion mentale.
- Pleurer spasmodique : Phénomène réflexe observé dans la démence sénile, sans rapport avec l’intériorisation d’une émotion.
- Pollution nocturne : Ejaculation pendant le sommeil, souvent en rapport avec un rêve à contenu érotique.
- Ponction lombaire : Prélèvement du liquide céphalorachidien par une aiguille pénétrant dans le sac méningé entre les vertèbres lombaires. Elle permet d’apprécier la composition chimique et une éventuelle inflammation du liquide.
- Porphyrie : Maladie biochimique, héréditaire ou acquise, en rapport avec l’accumulation de pigments, les porphyrines, entraînant des troubles neurologiques et psychiques.
- Possession (délire de) : Idée délirante d’être sous l’influence d’un être surnaturel et malfaisant. Synonyme : démonopathie.
- Post-cure : Période de transition entre l’hospitalisation et la réinsertion sociale complète du sujet.
- Post-partum (psychopathologie du) : Ensemble de troubles psychiques qui peuvent apparaître chez une femme venant d’accoucher. Selon les cas, il s’agira du «syndrome du 3e jour» («post-partum-blues»), avec fatigue, crises de larmes et troubles du sommeil, d’une dépression mineure ou d’une psychose.
- Potomanie : Impulsion à ingérer des liquides, non alcoolisés surtout, mais parfois alcoolisés. Voir : dipsomanies.
- Pragmatique (activité) : Activité ordonnée à un but, correctement menée et productive de résultats. Voir apragmatisme.
- Prégénital (stade) : Vocabulaire psychanalytique désignant une phase particulière du développement de l’appareil psychique chez l’enfant, composée des stades oral puis anal. Elle précède la phase dite génitale, elle-même composée du stade phallique, du conflit œdipien, puis d’une période de latence avant la puberté. Les stades prégénitaux sont caractérisés par l’orientation auto-érotique avec des zones érogènes qui ne sont pas génitales : bouche et anus.
- Prégnance : 1. Capacité d’une forme de s’imposer à la perception (bonne forme). 2. Par extension, force d’une notion.
- Préjudice (sentiment de) : Conviction d’être victime d’une machination, frustré dans un bien, un sentiment, une promotion. Il est le fondement de délire tenace, surtout chez les sujets âgés.
- Presbyophrénie : Démence sénile caractérisée par l’euphorie, la fabulation extravagante et l’amnésie avec conservation de certains automatismes sociaux.
- Préséniles (démences) : Voir démences, Alzheimer, Pick.
- Prévention : Ensemble des moyens médicaux, psychologiques et sociaux (hygiène, vaccination, précautions alimentaires, mode éducatif, etc.) destinés à prévenir l’apparition des maladies. 1. La prévention primaire s’efforce d’empêcher le développement de la maladie. 2. La prévention secondaire limite l’extension des troubles des sujets déjà atteints. 3. La prévention tertiaire contrôle les récidives.
- Primal (cri) : Technique thérapeutique, conçue en 1967 aux Etats-Unis, et fondée sur la reviviscence au niveau psychobiologique d’une situation physique et/ou psychique traumatisante. Cette reviviscence déclenche une souffrance intense s’exprimant par un cri (le «cri primai»), détruisant ainsi d’un coup le Moi irréel et permettant de retrouver le Moi réel. Cette technique se rapproche beaucoup des théapies de renaissance.
- Prion (proteinaceous infectious particle) : Minuscule particule protéique infectieuse, encore hypothétique, dépourvue d’acides nucléiques, qui pourrait être l’agent responsable de certaines affections neurodégénératives humaines ou animales, comme la tremblante du mouton (scrapie), l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, encore appelée «maladie de la vache folle»), le kuru, la maladie de Creutzfeld-Jakob, le syndrome de Gerstmann-Strausser-Scheinker, la maladie d’Alpers ou l’insomnie familiale fatale. Ces affections, parfois appelées maladies à prions, sont également souvent regroupées sous le terme générique d’encéphalopathies subaiguës spongiformes. Prions (maladie à) Voir Prion. Encéphalopathies subaiguës spongiformes.
- Privation sensorielle : Situation expérimentale de réduction des afférences sensorielles (caisson, spéléologie, etc.) et effets qui en résultent : illusions ou hallucinations, erreurs dans les opérations intellectuelles, confusion.
- Processuelles (phases) : Phases aiguës, poussées évolutives d’une schizophrénie où paraît s’élaborer la psychose.
- Processus : Phénomène pathologique apparaissant comme une rupture dans le cours de l’existence du patient, par opposition au développement qui reste compréhensible, lié à l’histoire de la personnalité.
- Procrastination : Forme d’aboulie caractérisée par la tendance à toujours différer l’action, à la remettre à plus tard. Fréquente dans la psychasthénie.
- Prodigalité : Tendance habituelle aux dépenses excessives et inutiles ainsi qu’à des dons faits sans discernement, entraînant souvent une ruine financière et nécessitant des mesures de protection légale. Il peut s’agir de débiles, de déments ou de psychopathes.
- Prodrome : Signe avant-coureur d’une maladie.
- Productivité (d’un délire) : Se dit d’un délire riche avec luxuriance des thèmes ou des arguments employés dans l’expression d’un même thème.
- Projectif (test) : Technique psychométrique visant l’exploration de la personnalité globale en confrontant l’individu à une situation peu structurée : le sujet se projette dans ses réponses, exprimant son originalité et les tendances profondes de sa personnalité. La configuration des résultats aboutit à un portrait (portrait psychologique) descriptif et non à un profil de personnalité. Le principal test projectif est le test de Rorschach.
- Projection : Transfert à autrui de pensées et de sentiments que le sujet refuse ou qu’il méconnaît comme siens, à l’origine d’idées délirantes de persécution. Voir : paranoïa.
- Prosopagnosie : Perte de la faculté de reconnaître les physionomies, même familières. Le trouble peut aller jusqu’à concerner la reconnaissance de son propre visage par le malade.
- Prostration : Etat d’immobilité avec suppression ou raréfaction du langage verbal mais souvent maintien d’une mimique douloureuse, en rapport avec l’épuisement, la dépression, la souffrance.
- Protection des biens (mesure de) : Mesures d’assistance et de protection des malades mentaux prévues par les lois du 27 janvier 1990 ; 3 janvier 1968 ; 30 juin 1975, et deux lois concernant le traitement des alcooliques dangereux (15 avril 1954) et la lutte contre la toxicomanie (31 décembre 1970).
- Protection (idées de) : Délire hallucinatoire ou Interprétatif fondé sur des voix bienveillantes, des avertissements, une lutte opposée entre persécuteurs et défenseurs.
- Pseudo-bulbaire (syndrome) : Etat involutif ou démentiel accompagné de troubles de la marche (marche à petits pas), de rire et pleurer spasmodique, de troubles du langage, en rapport avec l’artériosclérose cérébrale.
- Pseudodémence : Altération réversible du fonctionnement cognitif, conséquence d’une affection psychiatrique et non cérébrale (dépression, état maniaque, schizophrénie, réaction de conversion hystérique, syndrome de Ganser, etc.). Le début de la maladie peut en général être daté avec précision. Les troubles sont habituellement transitoires et cèdent brutalement avec le traitement de la cause.
- Psilocybine : Substance hallucinogène extraite des champignons divinatoires du Mexique et produisant des effets voisins du LSD 25.
- Psittacisme : Répétition de mots et phrases dont le sens échappe au sujet, à la manière d’un perroquet [gr. pstttacos] dans la débilité. .
- Psychalgie : Douleur d’origine psychologique.
- Psychanalyse 1. Méthode d’exploration de la vie psychique se fondant sur les expressions verbales spontanées du sujet et leur Interprétation. 2. Méthode de cure utilisant le transfert, c’est-à-dire le déplacement sur la personne du thérapeute des désirs et conflits inconscients. 3. Théorie de la vie psychique considérée au niveau de trois instances, Ça, Mol et Surmoi en relations dynamiques et conflictuelles. Voir : pulsions, stades, Œdipe, etc..
- Psychasthénie : Type de personnalité obsessionnelle avec :
- 1. sensibilité et vulnérabilité ; 2. scrupules ; 3. tendances autodépréciatives ; 4. aboulie ; 5. crises d’étrangeté et d’affaiblissement de la présence au réel ; 6. lucidité, autocritique.
- Psychiatrie : Spécialité médicale consacrée à l’étude et au traitement des maladies mentales.
- Psyché : Principe psychique opposé à soma, le corps. L’entité psychosomatique est l’individu considéré comme unité, sous son double aspect spirituel et physique.
- Psychédélique (expérience) : Ivresse provoquée par les hallucinogènes.
- Psychoanaleptiques : Seconde classe de médicaments psychotropes, après les psycholeptiques. Ce sont des stimulants de l’activité psychique. On distingue : 1. les nooanaleptiques, ou stimulants de la vigilance ; 2. les thymoanaleptiques, ou antidépresseurs.
- Psychochirurgie : Intervention chirurgicale sur le cerveau dans le but d’améliorer une maladie mentale. La plus connue est la lobotomie (ou leucotomie) qui sectionne le faisceau reliant le lobe frontal et le diencéphale. Les indications sont exceptionnelles en psychiatrie.
- Psychodrame : Théâtre thérapeutique [Moreno] permettant au patient de revivre sur un mode ludique ses conflits réels ou ses fantasmes, avec un effet cathartique.
- Psychodysleptiques : Troisième classe de substances psychotropes comportant des poisons qui perturbent l’activité psychique : alcool, cannabis, stupéfiants, hallucinogènes.
- Psychogenèse : Ensemble des facteurs psychologiques jouant un rôle dans le développement d’une maladie mentale.
- Psycholeptiques : Catégorie de substances psychotropes employées pour calmer le délire et l’agitation et aussi guérir la maladie mentale responsable, ce qui les distingue des médicaments purement symptomatiques comme les sédatifs.
- Psychologie : Science qui étudie les états de conscience, du comportement, de la conduite d’un individu.
- Psychométrie : Ensemble des opérations qui, par des tests et des techniques scientifiques, cherchent à déterminer les capacités psychiques des individus, et, dans la pratique, à évaluer de manière chiffrée les fonctions intellectuelles, instrumentales et psychomotrices (niveau mental, tendances caractérielles, aptitudes professionnelles).
- Psychomotricité : Synergie fonctionnelle entre le psychisme et la motricité, constatée chez le sujet normal et également chez le malade mental où les désordres psychiques retentissent sur le comportement moteur : troubles du tonus musculaire, tremblement, mouvements involontaires, excitation ou lenteur, catatonie, etc.
- Psychopathe : Déséquilibré psychique avec troubles du caractère et des comportements. Synonyme : personnalité antisociale, déséquilibre psychique.
- Psychopathologie : Etude clinique des troubles mentaux dans l’esprit et à l’usage de la psychologie.
- Psychopharmacologie : Etude des propriétés physiologiques des médicaments psychotropes. La psychopharmacologie prévisionnelle s’efforce de prédire l’action clinique des psychotropes d’après leurs propriétés physiologiques.
- Psychoplasticité : Production de symptômes d’expression somatique sous l’influence de représentations psychiques induites par l’environnement
- Psychorigidité : Trait de caractère se traduisant par un manque de souplesse des processus intellectuels et une incapacité à s’adapter aux situations nouvelles.
- Psychose : Maladie mentale généralement grave, comportant une atteinte globale de la vie psychique (opérations intellectuelles, vie affective, comportements). On distingue les psychoses aigues (bouffée délirante, syndrome confusionnel, psychose puerpérale), et les psychoses chroniques (schizophrénie, psychose hallucinatoire chronique, paraphrénie, paranoïa, psychose maniaco-dépressive). Les prises en charge thérapeutiques sont variées mais souvent respectent les trois axes : chimiothérapie (neuroleptiques...), psychothérapie, et sociothérapie.
- Psychose expérimentale : Troubles psychotiques transitoires observés après usage de substances psychodysleptiques, privation sensorielle, privation de sommeil, etc.
- Psychose hallucinatoire chronique (PHC) : Psychose délirante caractérisée par un syndrome hallucinatoire au premier plan à type d’automatisme mental. Cette psychose à début tardif est d’évolution progressive. L’évolution est généralement marquée par une conservation des facultés intellectuelles et le maintien du contact avec la réalité.
- Psychose puerpérale : Maladie mentale apparaissant après l’accouchement, et jusqu’à un an de distance, revêtant des formules diverses : dépression simple, mélancolie ou manie, schizophrénie. Selon les cas, il peut s’agir d’une pathologie secondaire à l’accouchement ou simplement déclenchée par lui, en cas de personnalité prédisposée.
- Psychosomatique (médecine) : Mode d’approche et de traitement qui accorde une attention particulière aux phénomènes psychologiques en tant qu’agents étiologiques.
- Toute maladie est psychosomatique puisque les facteurs psychologiques interviennent toujours dans l’évolution, quoique à des degrés divers. L’attitude psychosomatique considère toute maladie comme impliquant la personnalité entière.
- Psychothérapie : Toute méthode réglée de traitement psychologique. On distingue : 1. psychothérapies simples, d’encouragement et de soutien ; 2. psychothérapies en profondeur (psychanalyse) ; 3. psychothérapies brèves, inspirées par la psychanalyse ; 4. psychothérapies approfondies (Rogers, rêve éveillé dirigé, psychodrame) ; 5. psychothérapies d’expression ; 6. psychothérapies techniques (hypnose, relaxation, subnarcose) ; 7. psychothérapies comportementales ; 8. psychothérapies de groupe ; 9. psychothérapies institutionnelle.
- Psychothérapies brèves : Cures courtes d’inspiration psychanalytique, alors que la cure psychanalytique s’étend sur plusieurs années.
- Psychothérapie d’expression : Utilisation de l’art en thérapeutique : expression graphique, peinture, modelage, musique, etc. Voir scénothérapie.
- Psychothérapie de groupe : Traitement simultané d’un petit groupe de patients en utilisant non seulement la relation au thérapeute, mais la dynamique du groupe ainsi constitué.
- Psychotonique : Toute substance susceptible d’exalter la vigilance et de stimuler les opérations intellectuelles. Synonyme : stimulant de la vigilance, nooanaleptique.
- Psychotropes (substances) : Agents pharmacologiques dont l’action principale s’exerce au niveau du système nerveux central et indirectement mais régulièrement sur le psychisme. Suivant la classification de Delay et Deniker, on distingue : 1. les psycholeptiques, réducteurs de l’activité psychique avec trois groupes: hypnotiques, tranquillisants et neuroleptiques ; - 2. les psychoanaleptiques qui excitent l’activité psychique, avec deux groupes, nooanaleptiques et antidépresseurs ; 3. les psychodysleptiques ou perturbateurs de l’activité psychique.
- Puérilisme : Régression de la vie psychique, affective, Intellectuelle, comportementale, à un niveau enfantin, observée dans les démences, les atteintes cérébrales organiques (commotion) et la confusion mentale. A distinguer de l’immaturité.
- Pulsion : 1. Synonyme : instinct. 2. Mouvement qui vise à assouvir un besoin physique, c’est-à-dire à réduire la tension née d’une excitation corporelle. La pulsion, suivant Freud, possède un représentant qui l’exprime dans la vie psychique et une énergie affective qui lui est liée. On distingue les pulsions de vie (sexuelles, d’autoconservation) et les pulsions de mort, qui tendent à ramener le vivant à l’inorganique, à la suppression totale des tensions. Voir : psychanalyse.
- Pycnique : Individu dont le morphotype est bréviligne, tout en rondeur par opposition au leptosome. Le pycnique est syntone, extraverti, promis à la cyclothymie.
- Pyramidal (système) : Premier système de la motricité dont l’origine est dans les cellules nerveuses du cortex cérébral moteur, avec des faisceaux descendants dans le tronc cérébral et la moelle. Il contrôle la commande volontaire des mouvements fins, le tonus musculaire et les réflexes à point de départ cutané. L’atteinte du système pyramidal se traduit par des paralysies et des troubles du tonus.
- Pyrétothérapie : Traitement par la fièvre provoquée à l’aide de vaccins, huile soufrée, abcès de fixation, etc., méthodes actuellement périmées.
- Pyromane : Voir : incendiaire.