Lexique de psychologie: lettre E
- Echec : Absence du résultat attendu, amenant une frustration par rapport aux aspirations du sujet
- Echec (névrose d’) : Répétition habituelle, chez un individu, des expériences d’échec, permettant d’évoquer, à l’origine de cette destinée malheureuse, un mécanisme inconscient autopunitif.
- Echelle : Questionnaire sous la forme d’une liste de propositions faisant l’objet d’une réponse graduée, et permettant une exploration précise du champ psychologique. Les échelles d’observation sont très employées en clinique psychiatrique.
- Echo de la pensée : Conviction d’entendre sa pensée répétée et commentée. Voir : automatisme mental.
- Echoencéphalographie : « Sondage » de la boîte crânienne par un faisceau d’ultrasons dont l’écho recueilli sur l’écran d’un oscillographe renseigne sur l’état des formations médianes du cerveau.
- Echolalie : Stéréotypie verbale caractérisée par la répétition involontaire et dénuée de sens des derniers mots entendus par le malade. Fréquent chez les déments, les arriérés mentaux et dans certaines psychoses chroniques.
- Echopathie : Syndrome comportant la répétition et l’imitation des paroles (écholalie), des gestes (échopraxie), de la mimique (échopraxie). S’observe dans l’arriération et la démence.
- Eclipse : Interruption courte et soudaine de la conscience. Voir : absence, ictus.
- Ecmnésie : Rappel Intense d’une situation passée, avec les propos et les gestes correspondants. S’observe dans l’hystérie.
- Efficience : Capacité de rendement. L’efficience intellectuelle est évaluée par des tests (calcul du Q.I. ou quotient intellectuel).
- Egocentrisme : Tendance d’un sujet à tout rapporter à lui soit dans un but d’exaltation vaniteuse (mythomanie, mégalomanie), soit pour justifier le délire (persécution, hypocondrie), soit enfin par incapacité à investir des objets extérieurs. Voir : narcissisme.
- Eidetisme : Capacité d’évocation parfaite d’un objet en son absence, caractérisée par une précision quasi perceptive. Décrit chez les enfants ou adolescents. Proche de l’hallucination.
- Eidolie hallucinosique : Voir Hallucinose.
- Electre (Complexe d’) : Fixation œdipienne persistante chez la fille. Voir : complexe d’Œdipe.
- Electrochoc : Méthode de choc [Cerletti et Bini, 1938] qui provoque une crise convulsive par passage d’un courant électrique pendant quelques dixièmes de seconde, entre des électrodes temporales, chez un sujet préalablement anesthésié. Les indications principales sont la mélancolie délirante, l’agitation maniaque et la catatonie. Synonyme : sismothérapie.
- Electroencéphalographie : Recueil, sur le cuir chevelu, des tracés des ondes produites par les populations de neurones des territoires cérébraux. Les variations dépendent des états de la vigilance, des modifications, induites par les médicaments, mais aussi de l’état anatomo-physiologique du tissu nerveux. On peut ainsi dépister les foyers épileptiques, tumeurs, traumatismes, atrophies, etc.
- Electronarcose : Sommeil électrique d’une durée de plusieurs minutes.
- Elpénor (syndrome d’) : Etat de confusion du réveil pouvant provoquer un accident s’il se produit dans un lieu inhabituel.
- Embryopathie : Malformations produites chez l’em-biyon pendant les trois premiers mois de la grossesse sous l’effet d’une aberration chromosomique, d’un agent Infectieux (rubéole), d’un toxique (thalidomide). Suivant la date de l’agression, lés zones anatomiques en voie d’organisation seront très vulnérables. Voir : fœtopathie, tératogénèse.
- Emotion : Mouvement affectif soudain d’une grande intensité, entraînant un débordement temporaire du contrôle réflexif, sous l’effet d’une stimulation du milieu. Le seuil de sensibilité à l’émotion varie en fonction de la personnalité, de ses expériences, de l’état physiologique et de la nature de la stimulation. Il est bas dans l’émotivité pathologique, chez les insuffisants intellectuels, le délire, la démence, l’alcoolisme. L’émotion peut revêtir deux aspects, selon qu’elle inhibe ou excite les comportements.
- Emotivité : Disposition à réagir aux stimulations du milieu par une expression émotionnelle. On distingue des caractères émotifs et non émotifs. L’émotivité pathologique ou hyperémotivité se remarque par l’intensité des réactions (congestion, tremblement, sidération de la parole et du geste) ainsi que par l’abaissement du seuil auquel ces réactions apparaissent
- Empoisonnement : Utilisation d’un produit toxique avec intention suicidaire ou homicide. La crainte de l’empoisonnement fait partie de certains délires de persécution.
- Encéphalite : Atteinte de l’encéphale au cours d’une infection (germes, virus, processus allergiques), entraînant soit un état neuropsychiatrique aigu, soit des séquelles psychiques et neurologiques. Les encéphalites virales (herpès) sont fréquentes.
- Encéphalite épidémique : Pandémie ayant atteint plusieurs dizaines de millions d’individus (1916-1922) ,caractérisée à la phase aiguë par un sommeil Invincible, des douleurs et des hallucinations et ayant laissé de graves séquelles neurologiques (maladie de Parkinson) et psychiques (caractéropathies, perversion). Synonyme : encéphalite léthargique, grippe espagnole, encéphalite de von Economo et Cruchet.
- Encéphalographie gazeuse : Méthode neuroradiologique permettant de rendre visibles les cavités et espaces liquidiens (citernes, ventricules, sillons) de l’encéphale, d’en apprécier le volume et les éventuelles déformations, par remplacement du liquide céphalorachidien retiré par de l’air injecté par voie lombaire ou sous-occipitale. Voir : ventriculographie.
- Encéphalopathie : Terme générique désignant un ensemble de troubles cérébraux qui compliquent parfois certaines infections, certaines altérations de l’état général ou certaines intoxications, et correspondant à des atteintes anatomiques cérébrales sévères et variées, toxiques, anoxiques ou vasomotrices, dans lesquelles l’élément inflammatoire ne prédomine pas.
- Encéphalopathie alcoolique : Ensemble des lésions de l’encéphale réalisées au cours de l’alcoolisme chronique mais par des mécanismes variés : carence en vitamine B1 (encéphalopathie de Gayet-Wernicke, psychopolynévrite de Korsakov, troubles hépatiques (encéphalopathie porto-cave), atteinte toxique directe (maladie de Marchiafava-Bignami).
- Encéphalopathie de Gayet-Wernicke : Voir Gayet-Wernicke.
- Encéphalopathie hypoglycémique : Troubles psychiques aigus ou durables en rapport avec une insuffisance du taux du glucose sanguin (tumeur pancréatique).
- Encéphalopathie pancréatique : Manifestations neuropsychiques survenant entre le deuxième et le cinquième jour d’une pancréatite, dues à l’action des enzymes du pancréas sur le tissu nerveux. Voir : encéphalopathie hypoglycémique.
- Encéphalopathie porto-cave : Trouble grave de la conscience, en rapport avec une accumulation d’ammoniac dans le sang, d’origine intestinale, chez un sujet atteint de cirrhose du foie. On observe des troubles du tonus musculaire, des convulsions, un battement caractéristique des mains. Le pronostic est mauvais.
- Encéphalopathie saturnine : Syndrome comportant une torpeur, un tremblement, des signes d’hypertension artérielle et de néphrite, provoqué par l’intoxication au plomb.
- Encéphalopathie subaiguë spongiformes : Voir Prion.
- Encoprésie : Défécation dans la culotte, plus ou moins involontaire, chez l’enfant, à un âge où l’acquisition de la propreté devrait être achevée, en rapport avec un désordre affectif. Voir : énurésie.
- Endocrinologie : Etude du fonctionnement normal et pathologique des glandes à sécrétion interne, hypophyse, ovaires, testicules, thyroïde, parathyroïdes, thymus, surrénales, pancréas interne. Dans un grand nombre d’affections psychiatriques, on observe des troubles endocriniens sans que la relation entre les deux séries de troubles soit toujours évidente.
- Endogène : Voir : dépression endogène.
- Endormissement : Moment où le sujet glisse de l’état de veille au sommeil. L’entrée dans le sommeil est précédée d’une période de relâchement de la vigilance propice aux hallucinoses, à l’anxiété, etc. Synonyme : phase hypnagogique.
- Endorphines : Substances polypeptidiques naturelles, fabriquées dans diverses structures du système nerveux central et dans certains organes périphériques. Elles possèdent des propriétés similaires à celles des morphinomimétiques et participent à de très nombreuses fonctions : douleur, stress, mémoire, activité motrice, alimentation, sommeil, etc. Synonyme : endomorphines.
- Enfant maltraité : Généralement enfant de moins de 4 ans, ayant quelque défaut (instabilité, insomnie, anorexie, etc.), mais surtout non accepté par des parents immatures qui lui infligent des sévices parfois graves (hématomes, fractures). L’article 378 du code pénal a libéré du secret les professions de santé sans faire obligation, comme aux Etats-Unis, de la dénonciation aux autorités.
- Enonciation (des actes et des pensées) : Phénomène hallucinatoire observé dans l’automatisme mental. Le sujet a l’impression que ses actes ou ses pensées sont énoncés par des voies hallucinées.
- Enormité (idées d’) : Idées délirantes absurdes par l’ampleur et la monstruosité des faits allégués par le patient.
- Enurésie : Emission involontaire d’urine, chez l’enfant de plus de 2 ans, en général pendant le sommeil, en rapport avec une cause organique ou un problème affectif (jalousie, protestation).
- Eonisme : Travestissement féminin adopté par un homme, par référence au chevalier d’Eon. Voir : transvestisme.
- Epilepsie : Affection chronique, d’origines diverses, marquée par la répétition de crises, résultant de l’activation simultanée d’une population de neurones (décharge épileptique) observable à l’électro-encéphalographie.
- Epileptique (crise): 1. Quand elle est généralisée, la crise épileptique comporte une suppression temporaire de la conscience, accompagnée de convulsions bilatérales, d’une durée de quelques minutes, suivies d’une phase de sommeil plus ou moins longue. 2. Quand elle est partielle, la crise épileptique est très variable dans sa présentation : mouvements automatiques, phénomènes sensoriels ou végétatifs, illusions, etc. Leur diagnostic peut se révéler difficile. Voir : comitialité.
- Epiphyse (ou glande pinéale) : Glande à sécrétion interne, impaire et médiane, située à la base du cerveau, en arrière de l’hypophyse. Les tumeurs de l’épiphyse (pinéalome) donnent un accroissement rapide de la taille, un développement précoce des organes génitaux ainsi qu’une étonnante maturité intellectuelle. Synonyme : glande pinéale.
- Epuisement : Etat de fatigue plus ou moins prononcée, physique et mentale, consécutive à un effort, une maladie, une agression et se traduisant par de l’irritation, de l’anxiété ou de la dépression.
- Ereutophobie : Peur obsédante de rougir en public. Synonyme : erythrophobie.
- Ergothérapie : Utilisation du travail dans un but thérapeutique, d’un triple point de vue : 1. occupation du temps, 2. participation à des activités communes, 3. maintien ou réactivation des capacités créatives et productives.
- Ergotisme : Troubles dus à un parasite des céréales, l’ergot de seigle, provoquant des lésions des vaisseaux (gangrène) et un délire hallucinatoire (voir : LSD 25). Synonyme : mal des ardents, raphanie.
- Erogène : Qui est en rapport avec la production d’une excitation sexuelle.
- Erotisme : Attention ou préoccupation concernant les aspects physiques de l’amour, envisagé surtout sous l’angle du plaisir sexuel, de sa préparation et de son achèvement.
- Erotiques (idées) : Idées délirantes en rapport avec la réalisation de l’acte sexuel, accompagnées fréquemment d’hallucinations génitales.
- Erotomanie : Illusion délirante d’être aimé, généralement par un personnage Jouissant d’un certain prestige avec lequel le patient n’a que des relations lointaines (voire aucune). A l’espoir succède le dépit, puis la rancune et la haine, quand l’objet aimé ne répond pas aux avances de l’érotomane.
- Errance : Déplacements, voyages plus ou moins lointains, sans but précis sinon le changement et la problématique découverte d’un milieu d’accueil plus tolérant. Voir : adolescent, déambulation, fugue, hippie.
- Esthésie : Caractère sensoriel d’une hallucination par opposition à son aspect représentatif..
- Etat de conscience altérée : Ensemble des données psychologiques et biologiques sur les modifications produites par la méditation transcendentale, le yoga, le zen, la relaxation, l’hypnose, les drogues, etc.
- Etat mixte : Coexistence chez un patient de symptômes appartenant à la mélancolie et à la manie.
- Etat limite : Frontière nosologique et structurale entre névrose et psychose. La personnalité de ces patients borderline est marquée par une instabilité affective, une tendance à l’agressivité et une facilité au passage à l’acte, une instabilité socioprofessionnelle, une toxicophilie, des impulsions suicidaires, une marginalisation, etc.
- Etat second : Réduction du champ de conscience, avec obnubilation légère et comportements inhabituels au cours de l’hystérie ou de l’hypnose. S’oppose à l’état crépusculaire d’origine organique.
- Ethéromanie : Recherche habituelle de l’ivresse par inhalation d’éther. Voir : dépendance.
- Ethno-psychiatrie : Etude des maladies mentales dans les différentes ethnies et cultures. Synonyme : psychiatrie transculturelle.
- Ethylisme : Synonyme : alcoolisme.
- Etrangeté (sentiment d’) : Impression d’éprouver le monde et l’environnement familier comme distants ou surprenants, Jointe à une perception amoindrie de sa propre réalité psychique. Fréquent dans la psychasthénie, au début de la confusion mentale et de la schizophrénie. Voir : dépersonnalisation.
- Euphorie : Disposition expansive de l’humeur tournée vers la joie ou l’optimisme conquérant, dans la manie. L’euphorie niaise s’observe dans les lésions cérébrales frontales (moria), l’arriération et la démence. Elle peut résulter de l’absorption d’un toxique. Voir : LSD.
- Euthymie : Humeur neutre, ni gaie ni dépressive.
- Evaluation psychocomportementale (échelles d’) : Outils d’exploration ne requérant pas le concours d’un spécialiste (au contraire des tests psychométriques) et portant sur la vie quotidienne du patient. Nettement moins précis que les tests psychométriques, ils visent surtout à considérer l’individu dans son ensemble et à évaluer son déficit socio-professionnel et son handicap.
- Evénement vital : Evénement intervenant dans la vie d’un individu et parfois susceptible d’induire une maladie mentale (dépression notamment). Ex : rupture sentimentale, mariage, divorce, perte d’emploi, départ à la retraite, fausse couche, mort d’un parent ou d’un proche, viol, catastrophe naturelle, situation d’otage, etc.
- Eviscération : Mise à nu ou arrachement d’un viscère profond à la suite d’un traumatisme accidentel, d’une agression ou d’une mutilation volontaire.
- Excitation : Exagération des activités psychiques, intellectuelles (tachypsychie) verbales (logorrhée), motrices (agitation) survenant dans l’exaltation affective (crises névrotique, coléreuse), dans la manie, les délires, l’ivresse, etc. L’excitation peut être simple ou agressive, gênante ou dangereuse.
- Exhibitionnisme : Tendance, surtout chez l’homme, à montrer les parties génitales, sans intention de réaliser l’acte sexuel avec le ou les spectateurs (enfants, femmes), généralement de type impulsif et accompagnée d’un sentiment de culpabilité. Voir : satyriasis.
- Exogène : Qui provient du dehors par opposition à endogène. Les facteurs exogènes intervenant dans le déclenchement de certaines dépressions, dites réactionnelles, sont par exemple un deuil, une séparation, un déracinement, un échec, etc.
- Expansivité : Défaut de réserve dans l’expression des sentiments. L’expansivité de l’humeur est marquée dans la manie.
- Expertise psychiatrique : Examen d’un sujet qui, en matière civile, vise à déterminer la capacité civile d’un individu ou les dommages et préjudices subis à la suite d’un accident; et en matière pénale, à déterminer la responsabilité du patient. Voir : article 64, responsabilité.
- Explicite (mémoire) : Terme de psychologie cognitive et expérimentale désignant au sein de la mémoire à long terme les phénomènes mnésiques faisant référence aux rappels conscients d’informations préalablement requises.
- Expression : Ensemble des productions d’un patient dans l’ordre de la mimique, du langage, du geste, des attitudes, des réalisations concrètes, artistiques ou non, intellectuelles, etc.
- Extase : 1. Terme ultime du processus mystique où le sujet est absorbé dans la contemplation de l’absolu. 2. Exaltation affective et hyperexpressive observée dans l’hystérie. 3. Expérience fusionnelle et ineffable, obtenue par le recours à l’alcool ou aux hallucinogènes. Voir : état de conscience altérée.
- Extrapyramidal (système) : Second système de contrôle de la motricité, constitué par les noyaux gris centraux et leurs voies centripètes et centrifuges. Il module les activités toniques, l’adaptation posturale et organise les réponses motrices globales. En cas de lésion, on observe la perte de la motilité, le tremblement et l’hypertonie (maladie de Parkinson) ou des mouvements involontaires (chorée). Ces atteintes peuvent être d’origine infectieuse, vasculaire, dégénérative ou toxique. Ainsi les neuroleptiques, actifs dans les délires, provoquent des troubles extrapyramidaux. Voir : antiparkinsonien, système pyramidal.
- Extraversion : Orientation d’un sujet vers les objets extérieurs et l’adaptation à l’ambiance. Voir : syntonie.