Lettres persanes de MONTESQUIEU
Lettres persanes MONTESQUIEU, 1721, Le Livre de poche Il s'agit d'un roman par lettres dont le sujet est une enquête sur la civilisation européenne menée par deux Persans qui ont quitté leur pays parce qu'ils n'ont pas cru que la lumière orientale dût seule (les) éclairer (lettre 1). Montesquieu reprend un procédé satirique éprouvé; les voyageurs orientaux étaient même particulièrement à la mode (cf. Paul Marana, L'Espion turc, 1684; Dufresny, Amusements sérieux et comiques d'un Siamois, 1699). Usbeck, grand seigneur persan intelligent et curieux, arrive à Paris en mai 1712 avec un jeune compagnon enthousiaste, Rica. Leur séjour se prolongera jusqu'en 1720. Dans une correspondance avec la Perse, ils relatent leurs découvertes à leurs amis et traitent de leurs affaires avec leurs serviteurs. Un drame de sérail se mêle ainsi à leurs observations sur la société française, la monarchie, les classes sociales, les moeurs, la mode, l'actualité, la politique, la religion et la vie intellectuelle à la fin du règne de Louis XIV (mort en 1715) et sous la Régence du duc Philippe d'Orléans (mort en 1723), neveu de Louis XIV et tuteur de Louis XV. Montesquieu dénonce les vices d'une société en pleine crise et montre le développement du scepticisme chez ces voyageurs partagés entre deux mondes; mais il le fait gaiement, sans l'humeur souvent chagrine d'un La Bruyère. Son livre traduit une foi optimiste dans les pouvoirs de la raison et de la science (lettre 97), dans les progrès de la civilisation (lettres 106-107), dans l'avènement d'une société juste qui retrouverait la vérité de la nature grâce aux lumières de la philosophie. Le légiste se fait souvent entendre dans les Lettres persanes : l'utopie des troglodytes (lettres 11-14) propose une réflexion sur les vertus civiques nécessaires à la prospérité et au bonheur des États et, par conséquent, des individus ; la lettre 83 affirme l'existence objective de la notion de justice sur laquelle sera fondée, dans De l'esprit des lois, la possibilité de légiférer. Publiées anonymement en Hollande (1721), les Lettres persanes ont connu immédiatement un succès immense. Elles restent pour nous une des oeuvres qui symbolisent le mieux le siècle des Lumières par l'idéal qu'elles expriment comme par la brillante gaieté de leur ton.
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