Lettres de mon moulin d'Alphonse DAUDET
Lettres de mon moulin d'Alphonse DAUDET, 1866-1869, Le Livre de poche, Classiques Hachette. Daudet n'a jamais possédé ni habité le moulin provençal d'où il feint d'adresser ces lettres au public parisien. Ce moulin désaffecté, qui existe vraiment près de Fontvielle, l'a seulement fait rêver, si bien qu'il l'a retenu pour symboliser la poésie de la Provence. Daudet s'attache à rendre la couleur des paysages (Installation), à fixer le pittoresque des moeurs (La Diligence de Beaucaire) avant qu'il ne disparaisse comme les moulins à vent. Le drame de Maître Cornille, qui fait tourner son moulin à vide alors que ses clients l'ont abandonné, dit bien la menace qui pèse sur les traditions (Le Secret de Maître Cornille). Le recueil comporte aussi des sortes de fables (La Chèvre de Monsieur Seguin, La Mule du Pape) ; des histoires colorées de curés et de moines (Le Curé de Cucugnan, Les Trois messes basses, L'Élixir du R.P. Gaucher) , des histoires d'amour touchantes ou tragiques (Les Étoiles, L'Arlésienne). Daudet quitte parfois la Provence pour trouver des sujets en Corse (Le Phare des sanguinaires, Les Douaniers), en Camargue et même en Algérie. Le charme de Daudet tient à son adresse à équilibrer le pittoresque, la gaieté et l'émotion.