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LES SCIENCES (synthèse)

1. TROIS TYPES DE SCIENCES

On classe les sciences en trois catégories :

2. SCIENCE ET OBSERVATION EMPIRIQUE

Ce qui entrave l'essor de la pensée scientifique, c'est généralement son "attachement aux intuitions usuelles" (Ibid.), c'est l'"expérience commune prise dans notre ordre de grandeur" (Ibid.). Invariance de la masse, tridimensionnalité de l'espace, etc. : autant de notions "évidentes" auxquelles la science a appris à tourner le dos.

Les obstacles épistémologiques (en grec : épistémè = savoir, science), qui ont partie liée avec l'expérience première, sont précisément ce que doit surmonter une théorie novatrice, ce contre quoi s'opèrent les ruptures épistémologiques, les révolutions dans le système du savoir.

"Il y a des gens qui prétendent que rien n'empêche de croire que le ciel étant immobile, c'est la terre qui tourne autour de son axe. Mais leur opinion est souverainement ridicule", lit-on dans l' "Almageste" (chap. 6) de Ptolémée (IIe s.).

C'est précisément l'abandon du système faussement "évident" de Ptolémée et son remplacement par un système héliocentrique (Copernic, 1543) qui constitue la rupture épistémologique fondatrice de l'astronomie.

3. LE FAIT SCIENTIFIQUE

  1. Toujours "l'observation scientifique confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d'observation" (Bachelard, "Le Nouvel Esprit scientifique", 1934). Ainsi la science contemporaine n'a-t-elle guère affaire au fait brut, perceptible dans l'expérience commune par le simple profane. Elle use d'ailleurs d'instruments spéciaux (et parfois gigantesques comme, par exemple, les accélérateurs de particules) qui sont des "théories matérialisées" (Bachelard, Ibid.).
  2. Certes, "les faits sont les matériaux nécessaires ; mais c'est leur mise en oeuvre par le raisonnement expérimental, c'est-à-dire la théorie, qui constitue et édifie véritablement la science", écrivait déjà Claude Bernard ("Introduction à l'étude de la médecine expérimentale", 1865). Le savant moderne met la nature à la question ; il n'en est pas le greffier, et encore moins le spectateur.

Si l'observation n'est que la "constatation pure et simple d'un fait" (Cl. Bernard, op. cit.), le savant n'observe donc que rarement : sa démarche la plus coutumière est plutôt l'expérimentation, explique Claude Bernard (1813/1878), c'est-à-dire le "contrôle d'une idée par un fait" (Ibid.).

Observant des anomalies dans la révolution d'Uranus, l'astronome Le Verrier soupçonne l'existence d'une planète transuranienne qu'il appelle Neptune. Il localise par le calcul la région du ciel où l'on devrait la trouver : en braquant les télescopes sur cette région du ciel, on découvre effectivement la planète Neptune (1846).

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