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Les Nourritures terrestres d'André GIDE, 1897, Folio

• Sous ce titre qui a valeur de riposte à la morale chrétienne, André Gide chante la liberté qu'il a conquise en Afrique du Nord en 1893 et 1894 (Si le grain ne meurt). • Il s'adresse à un disciple au nom biblique, Nathanaël, en se réclamant lui-même d'un maître au nom de berger grec, Ménalque. (On retrouve un Ménalque dans L'Immoraliste) Après être d'abord passé inaperçu, le livre est devenu célèbre pour les formules vigoureuses et paradoxales qui définissent une éthique nouvelle de la liberté, présentée comme le vrai chemin vers Dieu : Agir sans juger si l'action est bonne ou mauvaise. Aimer sans s'inquiéter si c'est le bien ou le mal. Nathanaël, je t'enseignerai la ferveur. Ne distingue pas Dieu du bonheur et place ton bonheur dans l'instant (1er livre). L'essentiel est le plaisir des sens qui doivent s'ouvrir à tout ce qui est naturel. Des pages souvent fort belles, inspirées par l'Afrique, l'Italie et même la Normandie, traduisent le bonheur ainsi découvert. Le dernier conseil à Nathanaël est la conclusion logique de ce manuel d'évasion, de délivrance : Nathanaël, à présent jette mon livre. Émancipe-t'en. Quitte-moi. • Dans sa préface de l'édition de 1927, Gide a protesté contre l'habitude prise de l'enfermer dans ce livre de jeunesse. Il en déplore aussi l'interprétation, assurant y voir moins une glorification du désir et des instincts qu'une apologie du dénuement.

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