Les limites de l'art moderne
- (8) Les limites de l'art moderne.
1) Ecueil de l’art contemporain : innovation pour l’innovation, originalité pour l’originalité. Originalisme = logique de l’innovation pour l’innovation jusqu’aux concerts de silence (John Cage), les expositions sans tableau ou les monochromes d’ Yves Klein, film sans image des situationnistes. « Merda d’artista » de Manzoni ! Pêché de l’art contemporain = reflet de la logique industriel contemporaine, reflet du monde capitaliste.
Steve Jobs comme Duchamp doit changer et innover en permanence. // de l’artiste et du bourgeois.
2) Ecueil de l’intellectualisme = privilégié l’idée et non la beauté. Dans l’art contemporain, il y a beaucoup de concept, d’idée mais peu de beauté.
La vérité n’est plus la transparence, l’harmonie, l’identité, le visible. La vérité c’est l’obscurité, la disharmonie, la différence, l’invisible, le choquant, le provoquant.
3) Qu’advient-il après la déconstruction de l'art ?
- La mort de l'art: La mort de l'art a d'abord été l'un des mots d'ordre de l'art du XXe siècle. L'origine de celui-ci est sans doute à chercher dans le dadaïsme qui, fondé à Zurich pendant la Première Guerre mondiale, se proposait comme horizon la négation de toute valeur et de toute réalité, y compris l'art et le dadaïsme eux-mêmes. L'art devait donc participer de cette négation iconoclaste, de cette dérision totale que traduit à la perfection le geste de Marcel Duchamp envoyant, en 1917, au Salon des Indépendants de New York, un urinoir pour y être exposé sous le titre de « Fontaine ». D'où des œuvres stimulantes et déroutantes mais qui n'ont d'autre valeur que celle de la surprise qu'elles produisent, de la provocation à laquelle elles aspirent. A refuser toute trace de figurativité, peinture et sculpture vont vers un dépouillement et une ascèse au terme de laquelle l'œuvre elle-même semble s'effacer et disparaître. De négation en négation, l'art moderne s'engage dans une périlleuse escalade qui débouche sur la raréfaction de lui-même. Pas de meilleure image de ce point final sans doute que le célèbre « carré blanc sur fond blanc » de Malevitch : la toile vide est la plus radicale mais aussi la dernière possible des ruptures.
- La réduction de l’art a du markéting, à un phénomène de mode : Le public des musées passe d'un éphémère engouement pour la peinture viennoise à un engouement tout aussi éphémère pour tel artiste subitement jeté sur le devant de la scène par la rétrospective consacrée à son œuvre. Les milliardaires s'arrachent les oeuvres contemporaines: Bernard Arnault et sa Fondation Louis Vuitton à Paris, Fondation Cartier. Grâce à ces fondations dédiées à l'art, les entreprises peuvent accroître leur notoriété. L'art permet à l'entreprise de bénéficier d'une publicité gratuite par le biais de la couverture artistique. L'art est devenu un marché de l'art. La défiscalisation des oeuvres d'art réduit l'art à un simple produit d'investissement, un train de vie, voire un nouveau snobisme. On investit dans l'Art contemporain comme on investit à la Bourse. On achète du "Koons ", un "Murakami". Marchandisation de l'art ? Mécénat culturel ?
Conclusion :
Effet positif de l’art moderne = Libérer un matériau (le sexe, la différence, l’inconscient, le chaos, le primitif, le sauvage) non pris en compte dans le classicisme cartésien de la raison claire.
Classicisme de la différence.
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- Appréciez cette pensée de Sainte-Beuve: "Le théâtre, ce côté le plus invoqué de l'art moderne, est aussi, chez nous, celui qui a le moins produit et fait mentir toutes les espérances" ?
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- Commentez cette page d'Albert Camus : « L'art formel et l'art réaliste sont des notions absurdes. Aucun art ne peut refuser absolument le réel. La Gorgone est sans doute une créature purement imaginaire; son mufle et les serpents qui la couronnent sont dans la nature. Le formalisme peut parvenir à se vider de plus en plus de contenu réel, mais une limite l'attend toujours. Même la géométrie pure où aboutit parfois la peinture abstraite demande encore au monde extérieur sa couleur et se
- Le XIXe siècle par Bernard DorivalConservateur du Musée national d'Art moderne,