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Les Femmes savantes de MOLIÈRE

Les Femmes savantes de MOLIÈRE, 1672, Classiques Hachette.

• Comédie en cinq actes et en vers. Molière ne se contente plus ici de la satire des aspects superficiels de la préciosité (Les Précieuses ridicules) : il la dépasse pour aborder le problème de l’éducation et du rôle des femmes. • Quatre femmes en sont les héroïnes. Trois sont unies par le désir d'échapper à la condition ordinaire de la femme. Philaminte, la seule qui soit vraiment une savante, donne dans la science et la philosophie par désir sincère de prouver que le sexe féminin vaut le masculin, en vertu de quoi elle mène Chrysale, son mari, par le bout du nez. La deuxième, Armande, sa fille, n’est qu’une coquette qui, par vanité, donne dans l’amour désincarné. Bélise, enfin, est une vieille fille qui s’imagine que tous les hommes soupirent pour elle. La quatrième, Henriette, aime tout simplement Clitandre, et ne désire qu’un mari, des enfants, un ménage. Mais tandis qu’Armande, en réalité, envie sa sœur Henriette, Philaminte voudrait marier celle-ci à un poète pédant, Trissotin. Il faut une ruse d’Ariste, le frère de Chrysale, pour écarter Trissotin qui n’est qu'un coureur de dot, et faire triompher la nature et l’amour. • Molière raille les femmes savantes au nom de la fidélité à la nature ; mais cela revient à soutenir les traditions qui limitent le rôle de la femme, sans envisager pour elle d’autre liberté que celle des sentiments au moment du mariage. Si la pièce peut, de ce point de vue, décevoir quelque peu, il faut reconnaître qu'elle est d’un excellent comique.




PÉDANT, n. et adj. (du grec paideuein, «instruire, éduquer»). Personne qui fait lourdement étalage de ses connaissances, qui prétend toujours instruire tout le monde. Molière met en scène deux pédants célèbres, Vadius et Tris-sotin, plus prétentieux et plus vaniteux l’un que l’autre. L ’honnête homme, au XVIIe siècle, se garde de tout pédantisme. Vaut-il mieux être pédant qu’ignare? Un savoir pédantesque.

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