Les Diaboliques de Jules BARBEY d’AUREVILLY
Les Diaboliques de Jules BARBEY d’AUREVILLY, 1874, Le Livre de poche.
• Recueil de six nouvelles, dont le titre, selon l'auteur, peut désigner les femmes qui en sont les héroïnes aussi bien que les histoires elles-mêmes. Barbey affecte d’écrire en moraliste chrétien qui peint le mal pour en détourner. Il cède aussi au plaisir d'étonner par la révélation de passions perverses et de crimes secrets, tout comme les causeurs, tous dandies ou esprits forts, auxquels il donne la parole pour authentifier ces récits. • Le Rideau cramoisi. Le vicomte de Brassard, un parfait dandy, conte une aventure du temps où il était sous-lieutenant. Prenant pension chez de bons bourgeois, il a rencontré chez leur fille les plus audacieuses provocations et la passion la plus folle, jusqu’au jour où elle est morte dans ses bras. • Le plus bel amour de Don Juan. Lors d'un souper que lui offrent douze femmes du faubourg Saint-Germain qui ont été du dernier bien avec lui, le comte de Ravila évoque l’amour qu’il a inspiré sans le vouloir à la fille d’une de ses maîtresses. • Le Bonheur dans le crime. Le passage d’un couple élégant - un dandy et une femme digne d’un dandy - conduit le docteur Torty, un de ces impitoyables observateurs qui ne peuvent pas ne point être des misanthropes, à révéler le secret de leur amour. La belle Hauteclair Stassin, fille d’un maître d’armes et elle-même experte à l’épée, a séduit le comte de Savigny, a été introduite par lui comme femme de chambre auprès de son épouse et, avec sa complicité, l’a empoisonnée. • Le dessous de cartes d’une partie de whist. Vers 182., dans l’ennui de la province, le whist rapproche un Anglais mystérieux, Marmor de Karkoël, et une veuve indéchiffrable, la comtesse de Stasseville. Un diamant au doigt de la comtesse, la toux de sa fille Herminie, Marmor versant un poison dans le châton d’une bague, des faits sans lien apparent ont pris sens plus tard pour le narrateur : la comtesse était la maîtresse de l’Anglais, elle pourrait avoir empoisonné sa fille par jalousie et, dans une jardinière de son salon, sous des résédas, on a découvert, après sa mort, le cadavre d’un nouveau-né. • À un dîner d’athées. Le commandant Mesnilgrand explique pourquoi on l’a vu entrer dans une église. C’était pour remettre au prêtre le cœur embaumé d’un enfant qui était peut-être le sien, au dire d’une maîtresse qu'il a partagée avec d’autres officiers pendant la campagne d’Espagne. • La Vengeance d’une femme. La duchesse de Sierra Leone, épouse d’un grand d’Espagne, pour se venger de son mari qui a tué son amant, se prostitue à Paris. • Les aspects les plus attachants de ces récits sont leur mode de fonctionnement et l’ambiguïté que celui-ci entretient dans le regard porté sur leurs sujets.