Les Destinées (Poèmes philosophiques) d'Alfred de VIGNY
Les Destinées (Poèmes philosophiques) d'Alfred de VIGNY, 1864 (posthume), Poésie/Gallimard.
• Ce recueil auquel Vigny songeait au moins dès 1843 réunit onze poèmes qu’il a écrits entre 1838 et sa mort. Voici les plus caractéristiques.
• La pièce liminaire, Les Destinées (1849), met en scène les antiques Destinées, messagères de la Fatalité : le Christ les a chassées, mais, remontées au Ciel pour demander la Loi de l'Avenir, elles ont été à nouveau investies, cette fois par la Grâce divine, d’un pouvoir invisible mais souverain sur les hommes : Mais qui donc tient la chaîne ? Ah ! Dieu Juste, est-ce vous ? / [...] Notre mot éternel est-il : C'était écrit? Dans La Maison du berger (1844), Vigny s’adresse à une femme au nom symbolique, Éva, à qui il prête le besoin de solitude et d’amour qu’il éprouve lui-même. Il l'invite à fuir les villes pour venir s’abriter avec lui dans une cabane roulante de berger; ils échapperont ainsi à la vaine agitation du monde moderne, à ses inventions ambitieuses, symbolisées par les chemins de fer, et à son matérialisme. La Mort du loup (1843) enseigne à opposer au destin un courage stoïque comme fait le loup cerné par les chasseurs : Gémir, pleurer, prier est également lâche. / Fais énergiquement ta longue et lourde tâche/Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler, / Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler. La Bouteille à la mer (1853) constitue un appel à la solidarité : au moment où il fait naufrage sur un écueil ignoré des cartes, un capitaine confie aux vagues un message qui sauvera les navigateurs de l’avenir. Et, tandis que, dans Le Mont des Oliviers (1862), Vigny se détourne de Dieu qui a abandonné Jésus à ses doutes, il exprime, dans L’Esprit pur (1863), sa foi dans la pensée et dans l’avenir de l’humanité.
• S’ils comportent des faiblesses dans leurs parties didactiques, ces poèmes austères offrent aussi de très beaux vers.
Liens utiles
- Alfred de VIGNY: Les Destinées (Résumé & Analyse)
- « La Maison du Berger », Alfred de Vigny. Commentaire
- Les plus désespérés sont les chants les plus beaux./Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots écrit Alfred de Musset (1810-1857) dans sa Nuit de mai. Commentez et discutez cette affirmation en vous appuyant sur le corpus et sur les poèmes que vous connaissez. Pensez-vous que le poète soit condamné à l'incompréhension et que la source de la poésie se trouve le plus souvent dans la souffrance ?
- Alfred de Vigny: les principales oeuvres résumée
- Le poète Alfred de Musset (1810-1857) a dit que la poésie « est la seule langue que personne ne parle mais que tout le monde comprend ».Vous commenterez et éventuellement discuterez cette affirmation en vous appuyant sur les textes du corpus, sur les poèmes que vous avez étudiés dans le cours et sur vos lectures personnelles.